Rapport n° 89141
Intervention de Céline Porquet- 10 octobre 2024
Le 10 octobre 2024, en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Céline Porquet (RN) a dénoncé les dérives et contradictions de l’exécutif régional dans le cadre des débats d’orientations budgétaires :
Mesdames, Messieurs, chers collègues,
Le budget est une mise en perspective et une anticipation ou non de la situation, internationale, nationale, économique, sociale. Et l’année dernière déjà, nous pouvons vous dire que votre majorité LR s’est trompée. Fin 2022, avant l’étude du budget primitif 2023,
M. Wauquiez expliquait dans le journal « Les Echos » que la crise était terminée, sans que la région ne fasse du « quoi qu’il en coûte ».
Au cours de notre précédent débat, le Rassemblement national vous avait alerté : alerter sur la crise énergétique, alerter sur la crise des matières premières, alerter en ce qui me concerne (dès 2018 sur la possibilité d’une guerre totale en Ukraine), alerter sur la crise du pouvoir d’achat ou crise sécuritaire… Donc non, la crise ne s’est pas estompée avec l’accalmie de la crise du Covid, mais d’autres s’y sont rajoutées.
Fin de crise ? Certainement pas. L’année dernière déjà, Monsieur le Président, 1 million de personnes inscrites en plus chez Pôle Emploi entre mai et décembre, 50 000 dans notre Région. 50 000 !
Dans un objectif d’intérêt général, le RN vous propose d’anticiper davantage. Nous disposons d’une agence économique régionale, capable de proposer un plan stratégique d’anticipation, pour rechercher, analyser, géolocaliser les filières, les emplois, les entreprises en difficulté, les aider ou les sauver le cas échéant. Si tel n’est pas le cas, pouvoir proposer en amont des formations ou des reconversions pour les salariés et, en définitive pour la survie de nos territoires. Nous vous réitérons notre demande.
Si les familles de notre région ont la peur du lendemain, rien de plus logique que de vouloir créer des leviers et des vocations pour plus jeunes pour les emplois locaux fleurissants et pour les emplois sous tension en transmettant à chaque famille la liste des métiers en tension avec à la clé une bourse au mérite et/ou bourse à la mobilité pour les élèves qui accepteraient de se lancer. Coût de la mesure là aussi : zéro euro. Mais un changement radical pour les familles, celles de se rassurer de voir leur enfant avec un avenir sûr, un emploi local, non délocalisable et préservant un savoir-faire chez nous.
Susciter des vocations des emplois en tension c’est aussi faciliter les stages de lycéens professionnels. Y’en a des milliers qui n’en trouvent pas. Ils sont pourtant obligatoires. Pourquoi ne pas conditionnés des aides aux entreprises à l’acceptation de stages. Le cout de la mesure qui changera tout pour certaines familles : 0 euro.
Aujourd’hui dans ces orientations, vous nous expliquer que « l’inflation est en recul ». Le Document indique même que « le recul de l’inflation se confirme en 2024 et serait amplifié en 2025 par la baisse des prix de l’électricité ». Ce ne sont pas les pronostics favorisés ni à Bruxelles, ni à Washington où la guerre au Proche-Orient et la réplique d’Israël sur l’Iran fait profiler une hausse notable du cours des matières premières notamment du gaz et du pétrole. Ce ne sont pas non plus les pronostics des Allemands qui proposent que l’Union européenne ne finance plus le nucléaire comme une énergie renouvelable pourtant fiable, peu chère et décarbonnée.. Triste constat que nous n’anticipiez pas ces problèmes, alors que nous sommes la première région industrialisée de France et la plus nucléarisée du continent.
Fin de crise sécuritaire ? Certainement pas.
Notre région pointe toujours à la 11ème sur 13 régions en matière de sécurité dans l’espace public. Placer la sécurité au cœur est fondamentale et nous vous saluons dans l’aide que vous proposez à nos communes dans l’espace public.
Manifestement la volonté politique ne va pas jusqu’au bout, puisque votre rapport ne mentionne que les programmes relatifs à la sécurité dans les gares et les transports, ce qui n’est pas négligeable évidemment.
Mais l’explosion de l’insécurité en cette rentrée touche surtout les lycées, nos agents et nos enseignants. Pas un mot dans ces orientations budgétaires pour la sécurité de nos agents et enseignants à l’heure où 60 incidents sont relevés en 15 jours d’école au lycée Marcel Sembat de Vénissieux avec des locaux qui brûlent, où un enseignant de Villeurbanne est frappé par un élève, ou encore lorsqu’un proviseur de la Martinière était attaqué l’année dernière à coups de mortiers. Nous leur apportons tout notre soutien.
Enfin, pour finir, je m’interroge sur les LR. D’un côté vous prônez le refus des hausses d’impôts en fustigeant le programme du NFP. Et de l’autre, hier, vous votez pour qu’une député LFI soit présidente de la commission économie à l’Assemblée nationale.
D’un côté vous prônez le localisme, la défense de nos agriculteurs au sommet de l’élevage et de l’autre vous votez pour Madame Van Der Leyen qui est la responsable de la situation subie par nos agriculteurs.
D’un côté, vous prônez la clause Molière pour favoriser nos entreprises locale, de l’autre, vous accepté la directive sur le travail détaché.
Le budget est un tout, qu’il faut contextualiser. OR, les LR n’ont plus de boussole, et vote à Bruxelles et à Paris pour toutes les causes dont ils nous proposent ensuite de combattre à Lyon. Nous prenons acte du rapport.