Réinventer l’offre et les services des mobilités du quotidien en Auvergne-Rhône-Alpes (avec amendement)

Rapport n° 83992

Intervention de Brice Bernard – 10 octobre 2024

Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes du 10 octobre 2024 : Brice Bernard (RN) a demandé une politique améliorée des transports et de la sécurité dans la région :

Monsieur le Président, chers collègues,

Le programme que vous proposez est ambitieux, et nous saluons votre volonté d’offrir un choc d’offres pour les Auvergnats et les Rhônalpins. Nous partageons l’idée que les transports du quotidien doivent être améliorés pour répondre aux besoins des habitants de la région. Toutefois, nous serons extrêmement vigilants quant à la gestion de la dépense publique.

Car, soyons réalistes, cette action ne pourra pas se concrétiser sans la participation de l’État. Or, plus le macronisme perdure, plus les caisses se vident, et moins les Français ont de garanties sur leur avenir. L’alternance avec Marine Le Pen devient plus urgente que jamais pour redonner à nos territoires les moyens d’agir.

Les transports ne sont pas qu’une question technique : c’est une question de vie quotidienne qu’il s’agisse de se rendre au travail, de visiter ses proches, d’étudier, de se faire soigner ou de profiter des loisirs dans notre belle région : les Français ont besoin de se déplacer.

Mais ils ont surtout besoin de se déplacer en sécurité.

L’insécurité des transports n’est pas une fatalité ; c’est une responsabilité politique. Et il nous appartient de structurer un système de transports qui assure cette sérénité, pour que nos concitoyens retrouvent confiance.

L’investissement dans de nouveaux matériels roulants est nécessaire pour atteindre ce choc d’offre de transport d’ici 2035.

Mais il doit s’accompagner d’un investissement massif dans la sécurité de nos gares et de nos transports en commun.

En 2022, plus de 124 000 victimes de vols et de violences ont été recensées dans les transports publics, selon le ministère de l’Intérieur. En 2023, ce chiffre s’élève encore à 118 000.

Ces chiffres sont inacceptables !

Et que dire des 87% des usagères de trains et de transports en commun qui déclarent avoir été victimes de harcèlement, d’agressions sexuelles, ou de viols ?

Nous comprenons bien la crainte d’une mère de famille lorsque sa fille prend le train pour faire ses études à Lyon ou à Grenoble.

Comment accepter qu’une étudiante évite les transports en commun par peur, alors que 20% des violences sexuelles ont lieu lors d’un trajet en train ou à proximité des gares ?

Cela signifie qu’un usager sur cinq est exposé à des risques de violences !

La sécurité est la condition sine qua non du succès de toute politique de mobilité car sans elle, il n’y a pas de confiance, et sans confiance, les usagers se détourneront des transports publics.

C’est pourquoi la présence visible des forces de l’ordre, le renfort de la vidéoprotection et la fin de la justice laxiste sont des nécessités vitales !

Concernant le Contrat de Plan État-Région, il devra inclure des investissements majeurs en faveur des lignes sur l’ensemble de nos territoires car si nous devons décongestionner nos métropoles, nous devons aussi garantir une desserte fine dans toute la région.

L’égalité entre zones urbaines et rurales n’est pas une option ; c’est une nécessité absolue !

Les petites lignes et les petites gares, souvent négligées, sont des piliers économiques et sociaux. Ce n’est pas en centralisant tous les investissements sur des projets urbains que nous rétablirons la confiance des citoyens dans l’action publique.

Au contraire, ce déséquilibre alimente la défiance, tout comme l’effondrement du service public dans ces territoires oubliés.

Trop de gares, trop de petites lignes ont été fermées par manque d’investissement et par manque de volonté politique, les habitants des zones rurales ne doivent pas devenir des citoyens de seconde zone.

C’est aussi vrai pour les véloroutes et les pistes cyclables, qui ne doivent pas être réservées aux bobos des quartiers chics d’Annecy ou de Lyon.

Chaque gare et chaque ligne en zone rurale représente bien plus qu’une simple infrastructure : elles représentent des vies connectées, des opportunités économiques, et des services essentiels. Ignorer cette réalité, c’est condamner des millions de Français à l’isolement et à l’augmentation des prix à la pompe pénalisant ainsi les populations les plus fragiles.

Concernant les SERM, l’État n’apporte aucune véritable garantie financière. Alors que dans le contexte actuel, chaque dépense d’argent public doit être mûrement réfléchie.

Ce manque de vision est le résultat d’une politique irresponsable de dépenses, menée par un chef d’orchestre que l’on qualifiait autrefois de « Mozart de la finance ».

Aujourd’hui chers collègues, vous qui faites partie de cette nouvelle majorité présidentielle contre nature, contre la volonté des Français, vous devrez faire des choix. Investir ou gérer l’hémorragie financière créer par votre ancien collègue, de votre famille politique, Bruno Le Maire ?

En entrant au gouvernement d’Emanuel Macron, vous répondrez des difficultés d’investissements auprès des Auvergnats et Rhônalpins !

Au-delà des grands projets d’investissement, ce que nos concitoyens veulent, c’est du service public, de la proximité, de la fiabilité et de la sécurité. Ils veulent des horaires et des tarifs adaptés, des correspondances optimisées, pour que chaque habitant puisse se déplacer facilement, rapidement et sereinement.

C’est cette priorité que nous devons placer au cœur de notre politique régionale de transport.

Pour résumer :

  • Nous refusons la création de citoyens de seconde classe dans les zones rurales, oubliés au profit des métropoles.
  • Les investissements doivent être équitablement répartis sur tout le territoire, pour qu’en 2035, il soit plus facile de se déplacer qu’en 2024.
  • La sécurité dans les transports est une priorité. L’ensauvagement que vivent nos concitoyens doit cesser immédiatement.
  • Les transports publics doivent redevenir une solution de mobilité populaire, qui maintient le lien social.

Chers collègues, nous voterons pour investir dans les mobilités du quotidien et pour le renforcement de la sécurité dans nos transports en commun. A vous d’investir en conséquence.


Amendement présenté par Benoît Auguste

La mobilité en assemblée plénière !

Exposé des motifs :

La mobilité constitue un enjeu crucial pour notre région : l’importance du budget dédié aux transports en Auvergne-Rhône-Alpes en témoigne. Notre région, vaste et diversifiée, est à la fois un carrefour européen et une zone avec des spécificités géographiques uniques. Le financement des infrastructures de transport doit être une priorité absolue pour garantir notre dynamisme économique, l’attractivité de nos territoires, et surtout, la qualité de vie de nos habitants.

En 2024, la Région a alloué près de 1,6 milliard d’euros au budget transports, une somme considérable mais nécessaire pour répondre aux besoins croissants de mobilité de nos concitoyens. Avec plus de 8 millions d’habitants, et un tissu économique qui repose autant sur nos pôles urbains que sur nos zones rurales, il est primordial d’assurer une offre de transport de qualité, accessible et durable. Le développement économique en dépend. Nos entreprises, qu’elles soient industrielles, agricoles ou touristiques, comptent sur un réseau performant pour leurs activités quotidiennes. Sans investissements constants dans les infrastructures, nous risquons de freiner la croissance économique de nos territoires, notamment dans des secteurs stratégiques comme le tourisme, qui génère près de 21 milliards d’euros par an dans la région.

Enfin, l’aménagement du territoire doit garantir que personne ne soit laissé de côté. Les zones rurales, souvent mal desservies, doivent bénéficier d’un meilleur accès aux services, aux pôles d’emploi, et à l’éducation. Un investissement fort dans le budget transports permet d’éviter une fracture territoriale grandissante.

Pour toutes ces raisons et à la vue des sommes conséquentes en jeu, il est impératif de privilégier un contrôle effectif des conseillers régionaux en Assemblée plénière et non un simple passage devant la très rapide Commission permanente pour ces questions de mobilité.

AMENDEMENT :

Supprimer respectivement au chapitre I « De donner délégation à la Commission Permanente pour l’approbation d’opérations », au chapitre II « De déléguer à la commission permanente l’approbation (…) du statut », au chapitre III « De donner délégation à la Commission permanente pour (…) de continuité de service » et au chapitre IV « De donner délégation à la Commission Permanente pour (…) sont nécessaires ».

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