Rapport n° 84372
Intervention de Benoît Auguste – 21 mars 2024
En Assemblée plénière auvergnate et rhônalpine du 21 mars 2024, Benoît Auguste (RN) a critiqué la conviction de l’exécutif selon laquelle le succès professionnel relève du genre et non du mérite :
Monsieur le président, chers collègues,
Le discours public met l’accent sur la promotion des femmes dans les métiers scientifiques, techniques et industriels. Favoriser leur accès à ces voies prestigieuses est présenté comme un enjeu majeur, pour l’économie du pays comme pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Dans ce contexte, la réforme Blanquer de 2019 pose évidemment question avec la fin du système des séries générales du baccalauréat. Cette organisation modulaire s’est accompagnée d’une chute vertigineuse de près de 30 % des inscriptions dans les disciplines scientifiques au lycée avec aujourd’hui un petit tiers des effectifs des filières scientifiques occupés par des filles.
Après la réforme, en 2022, un garçon a 2,3 fois plus de chances qu’une fille d’obtenir un bac « sciences », c’est l’inégalité la plus forte observée au cours de toute la Ve République.
On constate donc une nouvelle fois que la région devrait se substituer à la faillite de l’état-stratège macroniste dont la gestion catastrophique « oudéa-castéresque » rappelle les heures ubuesques de l’ABC de l’égalité d’une des pires ministres de l’Éducation Nationale que notre pays ait eu à subir.
En effet, nous espérons que vous ne ferez pas de ce beau combat le porte-drapeau des convictions wokistes et égalitaristes de certains ici. La seule boussole qui doit nous mener à la juste raison dans ce chantier, c’est la méritocratie et la compétence comme moteur d’un travail personnel, d’une trajectoire individuelle construite par son talent et ses capacités. Nous refusons ces politiques de discrimination positive qui placent les individus dans des abimes de médiocrité, croyant favoriser le dynamisme d’une Nation qu’elles finissent a contrario par déconstruire.
Dans cette vision biaisée et inégalitaire qui lèsent les uns pour acheter la paix sociale chez d’autres, nous préférons la mise en avant de modèles de réussite féminins.
Lorsque nous admirons Marine Le Pen principale femme politique française ou Mary Jackson, première femme noire ingénieure de la Nasa, nous voyons nous des êtres singuliers qui ont construit leur réussite par leur talent, tout différent soit-il. Les renvoyer à leur sexe, leur origine ou leur orientation sexuelle n’est pas un critère appréciable. Le mérite et l’excellence eux ne font pas genre.
Amendement présenté par Benoît Auguste
Ne pas oublier la culture industrielle !
Exposé des motifs :
Cet amendement demeure essentiellement symbolique mais revêt un caractère primordial pour notre mouvement. En effet, outre la culture scientifique et technique mise en avant largement dans le rapport présenté, il demeure primordial de ne pas omettre la mise en relief de la culture industrielle à proprement parler.
Si le rapport cite bien « La mobilisation des grandes institutions scientifiques du territoire et des acteurs scientifiques, économiques et industriels » il omet le mot « industrielle » en parlant ensuite seulement de « porter la culture scientifique et technique auprès des jeunes lycéennes ».
Il en va de même dans la partie grasse exécutive du rapport qui semble oublier une nouvelle fois l’aspect industriel de cette incitation culturelle à l’appétence scientifique, technique et industrielle donc.
AMENDEMENT :
Compléter l’alinéa comme suit :
- En mobilisant les grandes institutions et acteurs scientifiques, économiques et industriels du territoire pour porter la culture scientifique, technique et industrielle auprès des lycéennes.
Amendement présenté par Benoît Auguste
L’égalité par le modèle d’excellence !
Exposé des motifs :
Nos lycéennes doivent pouvoir choisir leur voix selon leur propre volonté et leurs aspirations professionnelles futures. Une piste prometteuse pour y parvenir est de mettre les élèves au contact de role models féminins comme Marine Le Pen l’est en politique auxquels les jeunes filles peuvent s’identifier. C’est ce que proposent diverses associations et programmes, à l’instar de Elles bougent ou encore Femmes et mathématiques. Par exemple, le programme For Girls in Science (« Pour les filles en sciences ») porté par la fondation L’Oréal en fait partie. Cette action consiste en des interventions dispensées par des femmes scientifiques en classes de seconde générale et de terminale scientifique, deux moments clés dans l’orientation des élèves.
L’objectif de cette heure d’échanges est double : montrer la présence de femmes en sciences et susciter l’intérêt des jeunes filles pour les filières scientifiques. L’évaluation de ce programme a été conduite dans 600 classes, réparties dans 98 lycées représentatifs des trois académies d’Île-de-France,
En mettant l’accent sur la sous-représentation des femmes en sciences, un effet non anticipé du programme fut que les interventions ont renforcé chez les élèves le sentiment que les femmes ont une moindre appétence pour les sciences et qu’elles sont discriminées dans les carrières scientifiques. Les intervenantes qui ont été les plus efficaces pour faire changer l’orientation des jeunes filles sont celles qui ont réussi à susciter l’intérêt des filles pour les métiers scientifiques. Il faut donc promouvoir la méritocratie personnelle par l’exemple et non sans cesse rappeler aux victimes qu’elles le sont pour les inciter à le rester. De même, ces témoignages permettront aux lycéens de faire évoluer leur vision de la femme comme potentielle scientifique. La démarche demeure générale et non différenciée.
AMENDEMENT :
Ajouter à :
- D’approuver la mise en place d’une démarche ambitieuse pour encourager les vocations scientifiques et techniques chez les lycéennes d’Auvergne-Rhône- Alpes, dès la classe de seconde :
- En mobilisant les grandes institutions du territoire pour porter la culture scientifique, technique auprès des lycéens avec la mise en place d’une expérience de conférences testimoniales auprès des publics visés par des professionnelles modèles inspiratrices en seconde et terminale.