Intervention d’Alexandre Moulin-Comte – 9 mars 2023
Rapport n° 7426
Le 9 mars 2023, en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Alexandre Moulin-Comte s’est prononcé sur l’aide de la Région destinée à la Syrie et la Turquie qui ont subies un tremblement de terre de grande ampleur :
Monsieur le Président,
Les chiffres relatifs au séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie sont alarmants. Le bilan matériel et humain est colossal. Plus de 50.000 morts, des dégâts évalués entre 100 et 200 milliards de dollars. Je ne parle même pas des blessés et des déplacés qui ont perdu tout ce qu’ils possédaient. Il s’agit d’une catastrophe naturelle d’ampleur inédite depuis le tsunami indonésien de 2004.
Depuis un mois, l’aide internationale se mobilise pour soutenir la Turquie dans les régions qui ont été touchées et qui sont parmi les plus pauvres du pays.
La question de la Syrie est beaucoup plus délicate puisque le pays subit depuis 2011 un embargo occidental qui a été durement aggravé par les sanctions américaines de 2019. Loin de ne frapper que les élites syriennes, ces sanctions, qui ont été provisoirement levées pour une durée de 6 mois, touchent d’abord la population, l’ONU estimant à 13,5 millions le nombre de Syriens ayant besoin d’aide humanitaire, dans un pays qui compte 20 millions d’habitants et dont 90% vivent sous le seuil de pauvreté.
Les biens humanitaires ne sont pas directement concernées par ces sanctions, mais il reste difficile pour des ONG d’apporter l’aide nécessaire sans risquer les foudres des administrations américaines et européennes. Sans parler du fait que les capacités d’action du gouvernement syrien sont fortement restreintes après 12 ans d’embargo, particulièrement dans cette région qui a subi de plein fouet la guerre et les exactions des groupes djihadistes.
La Région se fait un honneur de participer à cet effort de solidarité internationale qui doit permettre aux populations victimes du tremblement de terre de reconstruire leurs vies après cette épreuve.
Au-delà du devoir moral, il s’agit de limiter les conséquences d’une déstabilisation supplémentaire du Moyen-Orient qui aurait comme toujours des répercussions sur le continent européen, dans un contexte de remontée des tensions, je pense notamment à l’Iran.
Nous allons bien sûr soutenir ce rapport.