Intervention de Rémi Garnier – 20 octobre 2022
Rapport n° 7058
En Assemblée plénière auvergnate et rhônalpine du 20 octobre 2022, Rémi Garnier (RN) critique la programmation FEADER 2023-2027 de la Région :
Monsieur le Président, chers collègues,
Il est difficile de s’opposer à une subvention qui aura comme finalité d’aider nos concitoyens, d’impacter positivement nos agriculteurs et de manière générale nos territoires. C’est une question de responsabilité politique d’œuvrer pour le bien de nos administrés.
Sur le fond, ce programme FEADER a de nombreux atouts, et les grandes orientations que vous voulez lui donner sont les bonnes, je pense notamment à l’aide à l’installation des jeunes agriculteurs, à la revitalisation des centres-bourgs, à la relocalisation de la production alimentaire régionale. Ces points sont en corrélation avec le programme de Marine Le Pen lors des dernières élections présidentielles et défendent une vision localiste de notre économie.
Je note également la volonté de protéger le foncier agricole, à l’heure où de nombreuses communes péri-urbaines, dont la mienne, doivent faire face à une pression immobilière qui ronge petit à petit les espaces permettant de maintenir une agriculture locale.
Malgré ces points positifs, c’est la forme de ce programme qui pose problème. La raison d’être de ces programmes est véritablement d’effacer les frontières entre les nations pour arriver à la constitution d’une supra nation européenne gouvernée par une technocratie libérale-libertaire, qui distribue ensuite argent et compétence à des supers-régions. Et ce n’est pas une subvention qui nous fera oublier que les élites européennes agissent au final contre les intérêts des peuples européens.
J’en prends pour exemple les quotas imposés par l’UE dans la fabrication du Reblochon et des produits laitiers en général. Depuis 40 ans, l’instauration de ces quotas a entraîné une réduction par 2 du nombre de producteurs laitiers sur nos territoires. Je pense également à l’abattage d’un troupeau de 240 bovins en Haute-Savoie suite à 1 seul et unique cas de brucellose, pour suivre la réglementation européenne en la matière et malgré la mobilisation générale des habitants du secteur et de l’exploitant.
Je rappelle que chaque jour, c’est près de 2 agriculteurs qui se suicident. Ces personnes font un travail admirable, et doivent encaisser les contraintes administratives, mais également le terrorisme de certains militants d’extrême gauche, comme nous avons pu le voir lors de l’attaque d’un train de blé en Bretagne au printemps dernier. Nous serons toujours du côté des agriculteurs contrairement à certaines ONG gauchistes, qui sont leurs pires ennemies.
Nous défendons l’idée d’une politique agricole française, à l’opposé de cette vision fédéraliste du projet FEADER. Et c’est parce que nous sommes d’accord sur le fond et les orientations que vous voulez donner, mais opposé sur la forme européiste de ce projet, que nous nous abstiendrons.
Amendement présenté par Benoit Auguste
Promouvoir l’installation des jeunes agricultrices
Exposé des motifs :
Aujourd’hui, 30 % des cheffes d’exploitation sont des femmes. De nombreuses agricultrices ont créé une activité indépendante, en réponse au besoin d’avoir quelque chose en propre sur l’exploitation. L’accueil à la ferme, la transformation et la vente directe des produits fermiers sont ainsi plus souvent assurés par elles. Les exploitations féminines ont généralement plus souvent recours à la vente en circuits courts que les exploitations masculines. Les femmes sont souvent à l’initiative de marchés de proximité qui les placent directement au contact des consommateurs. De même, elles pratiquent davantage la diversification, et lorsqu’elles le font, c’est plus souvent à titre principal que les hommes. Elles proposent ainsi deux fois plus souvent un hébergement touristique que les exploitations masculines. Bref, les jeunes agricultrices sont aussi l’avenir de l’homme paysan et répondent parfaitement à la problématique du « consommer régional ».
AMENDEMENT :
Il est proposé d’ajouter au point I.4) DE PRENDRE ACTE QU’À COMPTER DE 2023 LES PRIORITÉS ET OBJECTIFS RÉGIONAUX SONT LES SUIVANTS :
PRIORITÉ 1 : ASSURER L’INSTALLATION D’UNE NOUVELLE GÉNÉRATION AVEC LA DJA (DOTATION JEUNE AGRICULTEUR) LA PLUS IMPORTANTE DE FRANCE
- FAVORISER L’INSTALLATION DES JEUNES AGRICULTRICES POUR CONTINUER L’EFFORT DE FEMINISATION DE LA PROFESSION ET CONTRIBUER A SON DYNAMISME