Plan de relocalisation stratégique de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (avec amendements)

Rapport n° 6074

Intervention de Michel Lucas – 17 décembre 2021

En Assemblée plénière auvergnate et rhônalpine du 17 décembre 2021, Michel Lucas a analysé le plan régional de relocalisation de la Région :

M. le Président, chers Collègues,

Après avoir massivement délocalisé, l’orientation vers le localisme qui est donné dans ce rapport est une idée du Rassemblement National.  Il est écrit qu’en 2020, l’industrie représente seulement 16 % du PIB en France, inférieur à la moyenne européenne.

Permettez-moi de vous faire un petit rappel de nos entreprises qui ont été vendues :

  • Lanvin en 2018 : président Conseil d’adm. Yun Cheng,
  • Essilor en 2018 : fusion devenue le chinois EssilorLuxottica,
  • Technip en 2016 : une fusion, basée à Londres, DG= Douglas J. Pferdehirt
  • Alstom en 2015 :  la branche vendue à GE, nous avons perdu les brevets des turbines « Arabelle » qui équipent nos centrales.
  • Lafarge en 2015 : devenue le suisse LafargeHolcim.
  • Alcatel-Lucent en 2015, fermeture des sites de Toulouse, Rennes, Orvault : vendu à China Huaxin Post.
  • Accor Hôtels en 2015,
  • Printemps en 2013,
  • Rhodia en 2011,
  • Cerutti en 2010,
  • Arcelor en 2006,
  • Marionnaud en 2005,
  • Pechiney 2003… sans compter nos terres et notre agriculture, la braderie de notre patrimoine, le pillage de nos technologies et de notre savoir-faire industriel.

Dans ce rapport, vous citez la dépendance de l’économie européenne des usines asiatiques, restons Français, la pénurie des semi-conducteurs n’est pas la cause de notre décadence économique même si c’est un fait d’actualité, et nous pouvons vous remercier de préciser que la concentration en Chine de la production de principes actifs interroge le secteur du médicament et soulève la question de la souveraineté sanitaire.

L’AXE II – CREER UN « PACK RELOCALISATION » AUVERGNE-RHONE-ALPES, qui marque une nouvelle étape de la politique régionale en matière de développement économique, souligne également la nécessité de souveraineté industrielle.

Retrouver notre souveraineté nationale est un principe fondamental souhaité par le Rassemblement National. Aujourd’hui tous rejoignent nos idées. Posez-vous la question : qui était au pouvoir ces dernières décennies, qui a vendu nos entreprises, qui a acté pour les échanges commerciaux, déstabilisant ainsi notre économie ?

Les fondamentaux du Rassemblement National ont été exposés avant cette crise :

  • Les circuits courts : produire au plus près du consommateur réduisant ainsi notre empreinte carbone.
  • Relocaliser pour rendre à la France ses entreprises dont des emplois.
  • Démétropoliser pour une meilleure répartition de nos industries sur le territoire et travailler plus près de son domicile pour un meilleur cadre de vie. C’est aussi passer moins de temps dans les transports, donc c’est réduire notre empreinte carbone.

La relocalisation, la démétropolisation, devra tendre à l’obtention d’une bonne répartition géographique industrielle sur le territoire de manière à obtenir des villes de taille humaine, désengorgeant les grands centres urbains donc favorable à une plus faible émission de carbone.

Les métropoles ont de grandes difficultés à recruter dans les métiers de la santé qui ont pris toute leur importance, non seulement du fait de la crise sanitaire, mais aussi du besoin grandissant d’accompagnement de la population vivant plus longtemps.

Le coût de la vie (du loyer, des services) ne permet pas à cette catégorie de personnel de vivre dans ces grandes villes.

S’ajoutent à ce problème de recrutement une grande concentration de centres administratifs : ainsi, nous avons les interminables bouchons les matins et soir autour de ces grandes concentrations urbaines avec son lot de pollution et de temps perdu.

Le temps perdu dans les transports génère (au-delà de la pollution), pour les familles avec enfants, un risque de décrochage scolaire. Les parents rentrent tard, fatigués et n’ont plus le temps ni le courage de se pencher sur l’activité scolaire de leurs enfants. C’est un Phénomène inquiétant pour l’avenir, les enfants d’aujourd’hui étant les acteurs économiques de demain. L’avenir de nos emplois industriels administratifs doit intégrer la notion de démétropolisation.

Cette répartition géographique intégrera naturellement les services liés aux besoins de la population, les services de santé, les commerces, les infrastructures d’accès. Il s’agit d’une volonté politique d’aménagement du territoire.

Nous connaissons aussi la difficulté des entreprises à recruter si, comme précisé dans ce rapport, nous devons user de tous les moyens pour renforcer l’attractivité des métiers ; nous ne devons pas perdre de vue qu’un employé doit trouver son équilibre professionnel et personnel, dont une rémunération qui lui permettre de vivre confortablement.

L’aspect « travail de proximité » est un atout favorable au recrutement. La démétropolisation réduisant les frais et les inconvénients de déplacement, doit être intégrée dans cette approche de développement économique.


Amendement présenté par Andréa Kotarac

Maintien des emplois dans les filières d’avenir

Exposé des motifs :

 Le « plan relocalisation » comprend une dimension du retour des entreprises délocalisées au sein de notre région. 

 La relocalisation est une priorité. L’exemple du succès du salon « Made In France » démontre qu’au-delà du patriotisme économique, la situation actuelle offre plusieurs intérêts à nos entrepreneurs de s’installer en France, notamment en matière de chaîne logistique ou de délais de transports ou de transformation. 

Cependant, en parallèle des relocalisations, une priorité plus importante se pose à nous, celle du maintien des emplois. 

 L’action de la région doit être forte pour maintenir les fleurons industriels d’avenir sur nos territoires comme Ferropem à l’heure de la pénurie des matières premières ou encore l’utilisation du campus numérique dans la formation des métiers d’avenir comme la protection des données industrielles face à la menace de l’espionnage ou du vol des données.

 En conséquence, cet amendement propose de rajouter « et du maintien des emplois dans les filières d’avenir ».

AMENDEMENT :

Compléter comme suit :

I.1) D’approuver le Plan de relocalisation stratégique Auvergne-Rhône-Alpes et son annexe, composé des axes d’intervention régionale suivants :

Axe I : Inciter à la relocalisation en Région Auvergne-Rhône-Alpes, au maintien des emplois dans les filières d’avenir et soutenir nos entreprises dans leurs développements industriels.


Amendement présenté par Andréa Kotarac

Dépollution des sols

Exposé des motifs :

Le rapport pointé légitime la question du foncier et de la prospective en matière de terrains industriels. 

Le résultat de cette idée permettra de donner aux entreprises une idée d’emplacement notamment en termes de relocalisation.

Les terrains industriels où les friches industrielles sont aussi celles dont les sols sont souvent pollués, ne permettant pas l’installation de projets dans la rapidité.

A l’instar de l’établissement public de l’ouest rhônalpin dans la Loire, la formation à la dépollution des sols est une filière d’avenir garantissant, de fait, des emplois locaux. L’EPORA a notamment permis à la cité design de St-Etienne de voir le jour sur un terrain qui était pollué jusqu’à 20 mètres de profondeur. 

 Ainsi, nous proposons de rajouter « et de promouvoir la filière de la dépollution des sols ».

AMENDEMENT :

Compléter comme suit :

Axe 3 : « Intervenir sur le foncier industriel ainsi que dans la promotion de la filière de la dépollution des sols »


Amendement présenté par Andréa Kotarac

Porter à connaissance la liste des métiers en tension en Auvergne-Rhône-Alpes

Exposé des motifs :

Le rapport pour la « re localisation » de nos entreprises pointe un sujet fondamental.  Comment favoriser la formation des métiers en tension ?

Chez nos voisins Helvètes, la publication des listes des métiers en tension est de vigueur. Ainsi dans les écoles privées, collèges ou lycées, cette liste est portée à la connaissance de tous. Les élèves optant pour l’un des secteurs obtiennent en retour plusieurs avantages dont diverses bourses. Parallèlement, en France, plusieurs sondages européens démontrent que le peuple français est celui qui a le plus « peur au lendemain ».

En conséquence, la publication d’une liste des métiers en tension en Auvergne-Rhône-Alpes permettrait de favoriser le localisme et notamment :

– De susciter des vocations chez nos jeunes.

– De rassurer les parents quant a l’existence de secteurs en tension permettant la garantie d’emploi pour leurs enfants.

– De favoriser des emplois locaux et régionaux.

– D’avoir un impact positif certain pour nos entreprises.

Ainsi nous proposons de rajouter et « porter à connaissance la liste des métiers en tension en Auvergne-Rhône-Alpes ».

AMENDEMENT :

Compléter comme suit :

I.1) D’approuver le Plan de relocalisation stratégique Auvergne-Rhône-Alpes et son annexe, composé des axes d’intervention régionale suivants :

Axe IV : Faciliter les recrutements dans l’industrie : développer les compétences, porter à connaissance la liste des métiers en tension et renforcer l’attractivité des métiers.


Amendement présenté par Andréa Kotarac

Favoriser l’accueil de stagiaires au sein de nos entreprises

Exposé des motifs :

Les stages obligatoires des secondes, premières et terminales de nos lycées professionnels sont un parcours du combattant pour de nombreuses familles ne disposant du réseau suffisant ou de l’entre-soi nécessaire. Avant l’épidémie, ce parcours du combattant n’aboutissait à aucun résultat pour des dizaines de milliers de famille rien qu’en Métropole de Lyon.

Ainsi, pour favoriser l’égalité des chances et permettre à de nombreux élèves de remplir leurs obligations de stages, la région pourrait, en concertation avec le Ministère, les proviseurs et les entreprises, demander l’accueil de stagiaires dans les entreprises bénéficiant des aides de la région. En fonction de la taille de l’entreprise, de la somme de la subvention, l’entreprise pourra s’engager à accueillir un nombre de stagiaires.

Ainsi nous proposons l’ajout suivant : « et favoriser l’accueil de stagiaires au sein de nos entreprises ».

AMENDEMENT :

Compléter comme suit :

Axe IV : « Faciliter les recrutements dans l’industrie : développer les compétences, renforcer l’attractivité des métiers et favoriser l’accueil des stages au sein de nos entreprises ».

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