Intervention de Muriel Coativy – 29 avril 2021
Rapport n° 5327
Le 29 avril 2021, en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Muriel Coativy s’est prononcée sur la politique régionale des Parc Naturels Régionaux (PNR) :
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les élus,
A l’orée de cette fin de mandature, nous tenions à travers ce rapport à rappeler la position de notre groupe Rassemblement National sur les Parcs Naturels Régionaux qui n’a pas changé durant toute cette période. Les PNR sont assurément un excellent outil pour aménager le territoire et protéger les hommes et les paysages des effets pervers de la mondialisation et de la métropolisation. Pourtant, nous n’avons jamais cessé de dénoncer trois points principaux :
- L’énorme complexité de cette organisation. La protection de la nature mérite bien mieux que ces usines à gaz qui permettent de satisfaire des besoins électoralistes.
- La trop forte part des dépenses de fonctionnement, dépenses qui sont, selon nous, souvent inutiles eu égard aux attentes réelles des territoires concernés. Moins de 15 % du budget régional des PNR est consacré à l’investissement.
- Des structures gangrénées par des idéologues, fanatiques de l’Apocalypse, des khmers verts comme nous aimons si justement les nommer, qui sont complètement imperméables aux réalités de la ruralité et qui mettent dos à dos l’homme avec son territoire, qu’il a pourtant façonné et valorisé au cours des siècles.
En outre, concernant les rapports qui nous sont soumis aujourd’hui, nous n’avons cessé de rappeler l’indépendance des maires et des communes. La démocratie communale est pour nous le fondement même de notre République. Dès lors, si Sainte-Colombe souhaite intégrer le Parc Naturel Régional du Pilat, dont acte mais cela ne semble pas être le cas de 3 autres communes intégrées dans le nouveau périmètre d’étude de la Charte du PNR du Pilat pour 2024-2039. A partir de là, nous ne pouvons émettre que des réserves sur l’engagement de la procédure de révision de ladite Charte.
D’autre part, la volonté d’intégrer en partie des communes métropolitaines telles que Givors, Annonay ou le Chambon-Feugerolles urbains montre la volonté de l’exécutif de transformer ce PNR en courroi de transmission des pôles urbains administrant leur terrain de campagne et ce, au détriment des populations qui vivent sur l’enceinte du PNR et qui font vivre ce territoire. Ce phénomène de métropolisation met à mal le respect de la ruralité et des identités locales qui nous sont si chers et va à l’encontre de la philosophie des PNR qui devraient justement permettre de lutter contre les désastres de la société mondialisée.
Enfin, nous ne pouvons que déplorer l’emprise toujours plus importante des khmers verts dans toutes les instances gouvernant ces structures. En 2018, vous avez prôné, je vous cite, « Un nouvel élan » pour nos Parcs Naturels Régionaux mais où est ce nouvel élan dans les rapports que vous nous présentez aujourd’hui. Sans doute, les succès électoraux récents des « écolos » vous a fait revoir votre copie et vos élans de réforme.
Cette dépendance, que dis-je, cette soumission est particulièrement prégnante dans l’avant-projet du PNR du Vercors que vous nous présentez aujourd’hui. La sémantique elle-même est révélatrice. Il ne manque plus que l’écriture inclusive. Quant au fond, les 18 fiches mesures qui composent cette Charte jurent par leur excès et la dénaturation de la réalité.
La réalité, celle partagée par une majorité des Français, est celle-ci :
- Oui, qui mieux que l’homme est apte à protéger son territoire.
- Oui, la France émet 20% de gaz à effet de serre / habitant de moins que la moyenne européenne.
- Oui, les Français adhèrent au principe du Localisme à l’opposé du Mondialisme.
- Oui les Français voudraient plus de Fraternité et moins d’immigration … etc, etc …
Et arrêtez de faire vôtre cette citation de Voltaire « Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ».
Monsieur le président, confier ainsi la rédaction de l’avant-projet engageant le PNR du Vercors pour les 15 prochaines années à des khmers verts est un pari électoraliste dangereux quand on sait jusqu’où les écologistes sont prêts à aller une fois aux manettes. Nous sommes déjà tombés de haut depuis un an mais nous n’avons encore rien vu.
Nous nous abstiendrons donc sur l’ensemble du point II (engagement de la procédure de la révision de la Charte du PNR du Pilat et avant-projet de la Charte du PNR du Vercors) et nous voterons pour les points I et III.