Intervention d’Anne-Françoise Abadi-Parisi – 23 février 2021
Rapport n° 4867
Le 23 février 2021, en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Anne-Françoise Abadie-Parisi (RN) a évoque le positif et le négatif du nouveau CPER 2021-2027 concluant à une abstention du groupe RN lors du vote :
Monsieur le Président, chers collègues,
Nous avons tous pu constater à nouveau l’inefficacité pour ne pas dire la cacophonie de l’administration française lors de la crise sanitaire de la pandémie Covid 19. Nous nous disions alors avec une certaine dose d’optimisme que cela pourrait servir de leçon dans la gouvernance de nos territoires. Malheureusement ce contrat de plan manifeste à nouveau tous les travers de cette bureaucratie obèse avec sa multitude d’intervenants, acteurs et…contradicteurs. Nous avions déjà abondamment souligné lors de délibérations précédentes tout le mal que nous pensions de vos schémas régionaux (Sradett, etc.) pour ne pas y revenir. La France Covid est sur-administrée et manifestement aux vues de ce contrat-plan, la France d’après Covid le demeurera !
Vous vous engagez donc sur trois thèmes principaux : le numérique, la productivité et la transition écologique en vous engageant à faire de notre région la première région dé-carbonée d’Europe.
Certes, le dérèglement climatique est une réalité, encore faut-il s’entendre sur les causes de ces dérèglements multiples et notre position en la matière n’est pas alignée sur la vôtre.
Nous pouvons cependant nous accorder sur une ample démarche d’économie d’énergie en soutenant par exemple la rénovation des bâtiments afin de réduire les consommations énergétiques et créer des emplois.
Nous pensons également que développer des transports propres, c’est bien ! Nous le réclamons aussi, mais la frileuse expérimentation de 3 rames à hydrogènes démontre, plus qu’une vraie volonté d’innovation, tout le retard que nous avons dans ce domaine notamment sur l’Allemagne (voir rapport 4867 de l’assemblée de ce jour).
Force est de constater qu’aujourd’hui peu d’alternatives sont offertes au besoin de se déplacer si ce n’est la voiture. La Via Rhôna est un gadget, joli et coûteux, mais c’est néanmoins un gadget. C’est ainsi : les Auvergnats Rhône-Alpins ont besoin de leur véhicule, et particulièrement dans les territoires ruraux et de montagne.
Malheureusement le volet routier s’est évaporé de ce CPER sous la pression du politiquement correct vert, alors qu’il est pourtant vital de renforcer l’investissement sur les routes d’intérêt régional, et même sur les routes départementales, puisque certains départements n’ont plus les moyens de les entretenir.
Autres que ces trois thèmes majeurs, le CPER contient d’autres priorités, moins ambitieuses financièrement mais beaucoup plus idéologiques (égalité hommes/femmes, lutte contre les discriminations, bientôt lutte contre les stéréotypes sexués, genrés faudrait-il dire, etc.)
Manifestement, Monsieur Le Président, vous n’avez pas réussi à sortir la région des griffes idéologiques de la gauche. Alors nous vous le disons très nettement, nous refusons tous ces dispositifs car sous couvert d’égalité, c’est une vraie dictature de l’égalitarisme et de la négation du naturel que vous voulez imposer.
Vous signez également un curieux protocole d’accord pour le Massif Central destiné à soutenir et à promouvoir l’accueil de nouvelles populations. S’agit-il de cols blancs en télétravail amateurs d’air pur et de Saint-Nectaire ou plutôt s’agit-il de populations dont les métropoles ne veulent plus, la politique de la ville y ayant démontré non seulement son coût abyssal mais aussi et surtout sa totale impuissance. La rubrique journalière des faits-divers nous le démontre chaque jour !
Ces milliards du CPER, que l’Etat et les collectivités déversent, n’oublions pas, Monsieur le Président, qu’il s’agit là de l’argent du contribuable. Cet argent public doit par conséquent servir l’intérêt général et ne pas irriguer des lubies idéologiques coûteuses fussent-elles vertes ou arc en ciel. S’il est proposé d’y acter le principe d’une parité des crédits régionaux sur les montants du mandat de l’Etat, il nous est arrivé de voir que cet Etat, d’autant plus en situation post-covid et dramatiquement endetté, tient rarement la totalité de ses engagements. La Région est alors obligée d’en prendre plus que sa part.
En conclusion, Monsieur le Président, compte tenu des réserves évoquées sur ce CPR, nous nous abstiendrons de le voter.