Pacte rebond pour l’emploi (avec amendements)

Explication de vote de Muriel Burgaz – 8 juillet 2020

Rapport n° 4164

En Assemblée plénière auvergnate et rhônalpine du 8 juillet 2020, Muriel Burgaz a critiqué le “pacte régional pour l’emploi” de Laurent Wauquiez :


Monsieur le Président,

La formation et l’emploi souffrent des lacunes d’une très mauvaise décentralisation. Chaque acteur, chaque collectivité veut garder son pré carré et on aboutit de ce fait à un enchevêtrement de compétences, à des doublons et ensuite, comme cela ne fonctionne pas, forcément, on crée un Comité de pilotage pour rassembler le tout. De qui se moque-t-on ?

La vérité, c’est que plus personne n’y comprend rien, ni les demandeurs d’emploi, ni les entreprises et ce n’est pas le contenu de votre rapport qui va arranger les choses, c’est même hallucinant de voir que vous créez encore quinze nouveaux comités départementaux pour observer, évaluer, étudier, comme si l’on ne donnait pas déjà pour cela des milliers d’euros inutiles à une multitude d’organismes. En fait, les entreprises n’ont pas besoin des collectivités locales pour connaître leurs besoins en formation ou en reconversion, elles ont juste besoin d’un interlocuteur et d’un outil unique qui simplifie leurs recherches.

Derrière cela, on l’a bien compris, il s’agit de savoir s’il faut régionaliser ou pas la politique de l’emploi et de la formation. On sait que vous en rêvez et d’ailleurs, petite parenthèse, j’ai vérifié, Madame PERNOD-BEAUDON, et je vous confirme que le pilotage avec Pôle emploi ne concerne bien, pour l’instant, que la formation des demandeurs d’emploi. Bref !

Nous sommes pour un principe beaucoup plus rationnel qui est celui d’une compétence dans les mains d’une seule collectivité, d’autant plus en matière de l’emploi, qui est une cause nationale, où l’on a bien besoin d’un état stratège parce que le débat de l’emploi et de la formation des chômeurs ne dépend ni du nombre de comités de pilotage, ni de sa régionalisation ou pas, mais uniquement du marché de l’emploi français qui se meurt de la course de la mondialisation sauvage, du manque d’anticipation et d’adéquation des besoins actuels et futurs des filières, des sous-filières. Tant que l’on n’aura pas répondu à cela, rien ne changera. C’est pourquoi nous nous abstiendrons sur ce rapport.

Amendement présenté par Muriel Burgaz

Mettre la « conditionnalité » comme règle de bon sens

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Exposé des motifs :

Sans stratégie politique ni exigences, donner des subventions n’est que de la distribution d’argent.

Si en contrepartie de ces aides, les entreprises ne s’engagent pas à aller dans le sens des politiques régionales en matière d’emplois, c’est un total non-sens.

Il nous parait donc justifié qu’en contrepartie de ces aides publiques, les entreprises s’engagent à jouer le jeu en matière de :

– non délocalisation,

– relocalisation en Auvergne-Rhône-Alpes,

– préservation de l’emploi,

– embauches de jeunes chômeurs et apprentis en alternance, (d’autant que, financés par l’Etat, les entreprises n’ont aucun coût ni charges sur l’embauche d’apprentis).

AMENDEMENT :

Ajouter un point supplémentaire dans la partie III) AXE 3 : ACCOMPAGNER LE REBOND, comme suit :

III.7) conditionner au maximum les aides régionales à des exigences de maintien de l’emploi, de non délocalisation, de relocalisation en région et d’une politique active en faveur des jeunes chômeurs et des apprentis.


Amendement présenté par Muriel Burgaz

REINVENTER LA MISE EN RELATION DE « L’OFFRE ET DE LA DEMANDE »

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Exposé des motifs :

C’est une des conséquences d’une mauvaise décentralisation : le nombre d’acteurs, de dispositifs et d’outils nuisent à l’efficacité de la politique pour l’emploi. Plus personne ne s’y retrouve, ni les demandeurs d’emploi ni les entreprises.

Là où le principe élémentaire d’efficacité est de simplifier et de faciliter le rapprochement de « l’offre et de la demande », chaque acteur a ses publics, ses outils et ses plateformes, ce qui brouille totalement la lisibilité des offres et demandes d’emplois. Même la Région est partie sur cette mauvaise voie en démultipliant sites internet, agences, etc., alors qu’il faudrait s’orienter vers la création d’une « porte d’entrée régionale unique ».

On s’attendait dans ce rapport à plus d’innovation en matière de politique de l’information, de simplification de la mise en relation, et surtout d’adaptation à la crise sanitaire en matière d’événements et salons de l’emploi, ce qui n’est absolument pas abordé.

AMENDEMENT :

Ajouter un point VI) AXE 6, rédigé comme suit :

SIMPLIFIER, FACILITER LA MISE EN RELATION DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE PAR UNE CENTRALISATION REGIONALE DES PLATEFORMES DE L’EMPLOI ET EN IMPULSANT UNE NOUVELLE POLITIQUE ADAPTEE A LA CRISE SANITAIRE, EN MATIERE DE FORUMS ET SALONS POUR L’EMPLOI.

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