Intervention de Christophe Boudot – 8 juillet 2020
Rapports n° 4162 et 4160
Le 8 juillet 2020, en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Christophe Boudot s’est prononcé sur le Compte administratif 2019 de la Région :
Monsieur le Président, chers collègues,
Sur le plan comptable, votre action et celle du vice-président Blanc aura marqué un réel changement dans la gestion de notre collectivité, une rupture franche avec le passé que nous ne manquons pas de saluer depuis cinq ans.
Ainsi, votre engagement à baisser les dépenses de fonctionnement aura t-il été respecté, le cap des 300 millions d’économies aura même été dépassé, ce qui permet de redonner de nouvelles marges de manœuvres à notre région. Nous l’aurions fait, vous l’avez fait.
La très bonne tenue de l’épargne brute ainsi dégagée vous permet d’augmenter l’investissement de manière très sensible, dépassant le milliard d’euros, ce qui est inédit dans une collectivité qui doit avant tout rester une collectivité d’investissement en faveur des territoires les plus reculés, en faveur des lycées et bien sûr des transports publics. Vous connaissez notre attachement aux territoires de notre Région. Tout cela nous l’aurions fait, vous le faites ;
Même si son encours reste très important à hauteur de 2 Milliards 700 millions, la dette de la Région aura baissé de 87 millions en l’espace de 4 ans, notre capacité de désendettement s’établissant à 3 années et demi ce qui est rassurant. Vous avez baissé la dette, nous l’aurions fait, vous l’avez fait.
Un mot sur la gestion de crise COVID que vous avez menée en élu responsable et dynamique mettant l’appareil régional au service de ses habitants et suppléant l’inconséquence de cet État incapable de protéger notre population et d’organiser la lutte concrètement sur le terrain. Vous l’avez fait…nous l’aurions fait.
Cependant, si nous saluons volontiers la nouvelle trajectoire responsable des comptes publics de notre Région, trajectoire que nous défendons depuis bien longtemps, monsieur le président il vous manque à nos yeux de savoir pratiquer des choix politiques plus clairs.
Mon collègue, le président Perrot, avait entamé ce même propos l’année dernière en vous rappelant le paradoxe de l’âne de Buridan, vous savez cette légende selon laquelle un âne serait mort de faim entre deux picotins d’avoine faute d’avoir su choisir lequel manger.
Il vous reprochait à juste titre d’avoir conservé par exemple des lignes de subventions à des organismes ou associations qui avaient faillis dans leur mission. Cette année, nous retrouvons les mêmes …rien à changer…
La villa Gillet, villa Gillet que vous persistez à subventionner à plus de 300 000 Euros. Cela nous ne l’aurions pas fait, mais vous le faites.
De même, une autre ligne : toujours la même…celle de la LICRA, officine antiraciste gavée d’argent public qui reçoit cette année encore plus de 95 000 Euros de la Région merci pour eux monsieur le Président. Cela nous ne l’aurions pas fait mais vous le faites.
Sans parler des lignes également bien fournies, de France NATURE ENVIRONEMENT à qui la Région verse encore plus de 150 000 Euros. Nous ne l’aurions pas fait, vous le faites.
Les récents résultats électoraux de certaines grandes villes de notre Région montrent qu’une frange très idéologique de l’arc politique, maintenant qualifiée, d’islamo gauchiste, sait s’allier pour conquérir ou conserver le pouvoir. Annecy, Grenoble, Lyon, Métropole de Lyon. On pourrait même y ajouter la ville de saint Etienne.
A la vérité, monsieur le Président, La Région n’a plus le choix et doit aujourd’hui s’ériger en contre-pouvoir, un véritable contre-pouvoir aux aventures qui se mettent en place dans certaines villes conquises à l’image de Grenoble dont on voit bien les résultats aujourd’hui en termes d’image, de sécurité, de qualité de vie et d’attractivité économique.
Oui, la Région doit devenir un véritable ilot de fraicheur et un modèle de contre-pouvoir à ce monde libertaire et décroissant par le maintien d’une politique de maitrise rigoureuse des dépenses de fonctionnement et d’investissement massifs au plus près des villes et villages, sans jamais oublier les grandes villes, notamment en matière de sécurité publique et d’infrastructures.
Monsieur le Président, il ne m’est arrivé qu’une seule fois dans ma vie d’offrir une fleur à un homme, en l’occurrence cet homme c’était vous. Cette rose bleue dénuée d’épines, que je vous avais tendu avec émotion il y a quelques années était destinée à saluer le retour à l’orthodoxie budgétaire et vous encourageait à considérer notre groupe comme une force de proposition.
A cette occasion, j’avais même obtenu de mon groupe un geste démocratique fort, un vote d’abstention sur votre compte administratif alors même que nous avions voté contre votre budget primitif.
Mais ça c’est avant. Face à l’indifférence que vous inspire notre groupe, face au refus systématique de considérer nos amendements et nos propositions de bon sens nous ne pouvons que voter contre ce compte administratif 2019.
Je vous remercie.