Explication d’Alain Breuil – 17 octobre 2019
Rapport n° 3503
En Assemblée plénière auvergnate et rhônalpine du 17 octobre 2019, Alain Breuil a critiqué la politique régionale des TER en s’appuyant sur les observations définitives de la Chambre régionale des comptes relatives aux TER :
Monsieur le Président,
Comme l’a rappelé le Vice-président Étienne BLANC, c’est un rapport très dense, très technique et très riche, mais vous nous offrez royalement deux minutes pour en discuter, à 22 heures sans plus personne dans les tribunes. Vous faites exactement comme si vous souhaitiez occulter tous les aspects négatifs de ce rapport. Je vais donc devoir allez très vite.
Le rapport souligne, par exemple, que l’on aurait pu gérer 25 modèles différents, ce qui aurait augmenté les seuils de maintenance. On oublie de signaler que malgré tout cet argent dépensé, 5 à 6 Md€ sur la période 2012-2017, on a une baisse du trafic voyageurs pour des raisons qui parfois peuvent s’expliquer. On se focalise sur l’âge des matériels, ce qui n’a aucun sens au point de vue technique puisque nous commençons à ferrailler des engins qui ont 20 ans alors que la Région Bourgogne envisageait de rétrofiter des voitures Corail qui ont pourtant plus de 40 ans. Au passage, cela aurait été une très bonne idée que la SNCF aurait dû suivre. Cela leur aurait peut-être évité de commander 29 rames Intercités à un fabricant espagnol.
Ensuite, c’est l’ouverture du fret à la concurrence et la moindre chose que l’on puisse dire est que vous y alliez en marche arrière parce que vous nous proposez d’essayer sur la ligne à voie métrique de la Vallée de l’Arve et sur l’ouest lyonnais. Avouez que vous ne prenez pas beaucoup de risques, mais c’est vrai qu’illuminé par l’expérience du fret, vous avez bien conscience que ce sera quelque chose de dramatique. On parle du remplissage, ils voudront dire que des trains roulent à vide et d’autres sont en surcharge, de la rentabilité de 21 à 27 %, mais en moyenne c’est quasiment 25 %, ce qui fait qu’aujourd’hui la Cour des Comptes est obligée de nous remettre à nouveau le sujet du car. N’est-il pas parfois une solution ?
Bien sûr l’opacité des comptes, Étienne Blanc en a parlé. Je ne vais pas continuer. Bref, vous nous privez d’un débat essentiel qui aurait pu permettre de savoir si on se satisfaisait de cette politique de pulvérisation, version puzzle de la SNCF, ou si on souhaite aller vers plus d’ouverture à la concurrence, ce qui se traduira un jour par la desserte du Puy -en-Velay par des autorails espagnols conduits par des Polonais et entretenus par des Hongrois. On n’a pas le temps de parler plus, je ne vous livrerai pas la suite, mais c’est dommage !