Vœu du groupe RN, suivi de sa présentation (vidéo) par Agnès Marion – 27 juin 2019
Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes du 27 juin 2019 : Agnès Marion a proposé un vœu qui demande à la Région de s’engager en faveur d’un meilleur accompagnement des épouses de militaires :
Exposé des motifs :
L’actualité tragique de ces dernières années nous rappelle que la France peut compter sur ses militaires pour la défendre tant sur le territoire national que dans les opérations extérieures. Des hommes et des femmes capables du sacrifice suprême si la sauvegarde ou l’intérêt de la Nation l’exigent. Mais des hommes et des femmes de plus en plus éprouvés : aux Opex, et entrainements de terrain s’ajoutent désormais les opérations intérieures (opération sentinelle – plan Vigipirate).
Derrière chaque militaire, il y a aussi leur invisible « base-arrière » : des conjoints et des enfants. Leur discrétion ne doit pas nous faire oublier combien leur implication et leur moral sont indispensables au mental de nos soldats et donc à la réussite des missions que nous leur confions. Ces conjoints consentent pour cela à de grands sacrifices : les mutations, les Opex, les entrainements terrains de plusieurs semaines, la flexibilité nécessaire dans ce métier qui consiste à répondre à l’imprévu (cf. attentats), en plus d’être éprouvants pour la vie de famille, ont des répercussions sur la vie professionnelle du conjoint en plus d’avoir un impact financier important.
A l’image de la société française, les familles de militaires peinent à vivre avec un seul salaire : pour exemple, le ménage d’un brigadier-chef qui perçoit une solde mensuelle de 1700 euros ne peut se passer d’un second salaire. Les conjoints de sous-officiers et des officiers dont la carrière est cadencée par des mutations tous les 2-3 ans ont quant à eux des difficultés à trouver du travail pour des durées contraintes qui ne représentent pas forcément un investissement humain « rentable » pour les entreprises. Leur zone de recherche d’emploi est elle aussi contrainte par le site d’affectation de leur conjoint militaire.
Enfin l’armée n’échappe pas, comme le reste de la société, aux divorces et aux séparations. Les conjoints divorcés ou séparés peuvent alors se retrouver isolés, parfois dans des villes qu’ils n’ont pas choisies, à devoir trouver un travail avec des diplômes et des compétences déclassés s’ils n’ont pas exercé leur métier pour privilégier leur foyer. Dans ce contexte, leur proposer des formations adaptées est une nécessité pour les aider à retrouver un emploi.
L’ANFEM (Association Nationale des Femmes et Enfants de Militaires) qui fait un excellent travail auprès des conjoints de militaires est un partenaire de choix pour recueillir des témoignages sur les difficultés rencontrées par les conjoints de militaires. Une des difficultés évoquées est la confusion des missions entre le Pôle Mobilité Défense et le Pôle Emploi qu’il convient d’éclaircir sans délai, afin qu’au delà des déclarations d’intention de ces organismes, les conjoints de militaires soient réellement soutenus dans leur recherche d’emploi.
La Région Auvergne-Rhône-Alpes forte de sa compétence formation et emploi souhaite être pleinement impliquée auprès du ministère des Armées dans la création ou l’amélioration des dispositifs d’insertion professionnelle à destination des conjoints de militaires.
Vœu :
Consciente des difficultés professionnelles spécifiques au statut de conjoint de militaire, la région Auvergne-Rhône-Alpes demande au Ministre des Armées, Madame Florence Parly :
- De renforcer le dispositif de formation et de retour à l’emploi dans le cadre du Plan Famille.
- De mieux arbitrer les compétences qui relèvent du pole Mobilité Défense et celles qui relèvent du Pôle emploi afin d’améliorer la prise en charge des conjoints de militaires.
- D’impliquer les Régions pour renforcer le Plan Famille à destination de la formation et de l’emploi des conjoints de militaires.
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