Intervention de Thierry Sénéclauze – 20 décembre 2018
Rapport n° 2568
En Assemblée plénière auvergnate et rhônalpine du 20 décembre 2018, Thierry Sénéclauze a pointé les faiblesses de la politique agricole :
Monsieur le Président,
La Région aux côtés des agriculteurs ? Je dirais d’abord les agriculteurs aux côtés de leur Région, aux côtés du peuple, aux côtés des gens. Les agriculteurs nourrissent massivement depuis des années la population pour des prix sous-évalués, pour des produits non rémunérateurs, non payés, ce qui se traduit aujourd’hui par des difficultés permanentes et récurrentes,
Vous avez, au travers de ce rapport, un projet de soutien en urgence qui, malgré tout, arrive après une sécheresse 2018 écoulée dans une période hivernale déjà largement pluvieuse. On constate ici que 60 000 exploitations, 200 000 emplois régionaux sont menacés par des politiques agricoles européennes qui priorisent les importations de viande massives OGM issues de la déforestation, mais pas de l’agriculture intensive française
comme on voudrait nous le faire croire, et qui amènent nos agriculteurs à avoir des difficultés financières permanentes.
Cette situation n’est plus acceptable, il faudra bien qu’un jour… force est de constater qu’il ne faut plus faire de la politique de rafistolage, mais faire de la politique agricole, car l’agriculture est indissociable d’un bon développement régional rural, elle est indispensable à l’économie, à notre indépendance alimentaire.
Vous comprendrez que nous allons dans l’urgence voter ce rapport, mais je m’interroge encore une fois sur les 2 000 € pour 90 UGB, soit 90 vaches, ce qui représente 22,50 € par vache : de quoi parlons-nous ? Où est l’urgence donnée au début du mandat de faire de l’agriculture une priorité régionale ?
Je suis outré ! 22,50 € par vache !Va-t-on sauver les agriculteurs de la faillite ? Je n’en suis pas sûr. Je le dis et je le répète: dans la désolation, dans l’urgence, dans une agriculture que je vois massacrée depuis des années et dans laquelle je suis ancré au plus profond, puisque j’y travaille depuis l’âge de dix ans, je trouve que c’est scandaleux et que ce n’est pas en doublant un budget qui n’existe pas que l’on sauvera l’agriculture, ll s’agit vraiment de repenser les budgets agricoles au travers
d’une politique régionale. Merci.