Question orale présentée par Antoine Mellies – 12 octobre 2018
En Assemblée plénière auvergnate et rhônalpine du 12 octobre 2018, Antoine Mellies a demandé à l’Exécutif s’il compte lancer une étude en vue de la création d’un RER Sud lyonnais :
Le président Laurent Wauquiez avait fait de l’amélioration de l’offre de transport TER de proximité une priorité. Il avait même promis que la renégociation du contrat SNCF allait tout changer. Que les nouvelles pénalités allaient la contraindre à se réformer ou à tout le moins à faire semblant de se remettre en question.
Malheureusement, il suffit d’écouter les usagers de la ligne emblématique St Etienne- Lyon, pour comprendre que la SNCF fait tout le contraire :
– « On est parqués comme du bétail. Collés aux portes et aux fenêtres ».
– « Je suis maintenant prête à abandonner le train pour reprendre la voiture. Tant pis pour les bouchons et la pollution. On n’est pas entendus ni même écoutés. »
– « Au moment où nous n’arrivions même pas à monter dans les trains, la SNCF menait une opération de communication en nous offrant des croissants et du café. Un comble ».
Ces phrases ont été prononcées par des passagers descendus sur les rails pour bloquer les trains afin de protester contre des conditions de transport indignes d’une grande compagnie comme la SNCF.
En effet, en prévision des travaux d’agrandissement de la gare Part Dieu, la direction régionale de la SNCF a réduit l’offre de TER de 10% à compter de décembre 2018, soit une suppression de 10 train-jour à l’heure où les 21 0000 voyageurs-jour exigeraient l’augmentation de la fréquence ou à tout le moins, l’utilisation de rames à deux étages. Il convient d’ailleurs de rappeler que la fréquentation TER a progressé de 14% sur cette ligne…
Plus grave encore, la SNCF supprime dans votre dos, la ligne Omnibus Givors-Lyon Perrache qui desservait les petites gares de Grigny, Vernaison, Pierre Bénite et Oullins. Ces arrêts seront désormais couverts par la ligne Firminy-Lyon Perrache, rallongeant les temps de parcours et donc incitant les usagers givordins à se reporter sur les lignes déjà saturées Givors-Lyon Part Dieu.
Cette situation ubuesque a provoqué la colère légitime de certains usagers du train dont certains ont été contraints de reprendre leur voiture, risquant ainsi d’aggraver les risques d’embouteillages.
La situation est donc particulièrement inquiétante et la Région Auvergne-Rhône-Alpes doit être à la hauteur des enjeux :
– Un enjeu immédiat de ponctualité et de maintien d’une fréquence acceptable aux heures de pointe combinée à une amélioration des capacités de prise en charge par les matériels roulants (TER à deux étages par exemple).
– Un enjeu de proximité avec le maintien de la ligne Omnibus Givors-Lyon Perrache dont la prise en charge partielle par le SYTRAL doit être soumise à discussion.
– Un enjeu de long terme qui doit viser à la transformation de certaines lignes TER en réseau RER sur le modèle francilien. Cette proposition ne vient pas de moi mais du maire de Grigny Les Républicains, Xavier Odo qui réclame depuis des lustres, le financement d’une étude pour la création d’un RER Sud qui irait jusqu’à Condrieu couvrant ainsi un bassin de vie de près de 120 000 habitants.
Madame la Vice-présidente, est-ce que votre exécutif va enfin prendre ce sujet à bras le corps. La Région va-t-elle financer dans les plus brefs délais une étude sérieuse et réunir tous les acteurs afin de travailler dès la fin d’année 2018 sur la création d’un RER Sud lyonnais, seule alternative crédible à la saturation des réseaux routiers et ferroviaires du sud de la Métropole ?