Explication de vote de Richard Fritz – 11 octobre 2018
Rapport n° 2142
Le 11 octobre 2018, en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Richard Fritz s’est prononcé sur la politique régional de la gestion et de la prévention des déchets :
Monsieur le président, chers collègues,
Ce plan régional de prévention et gestion des déchets me laisse un peu sur ma faim. Probablement parce que ma culture politique en matière de plan me renvoie systématiquement à l’économie soviétique qui a fait beaucoup de dégâts, donc de déchets !
La loi NOTRe que vous subissez, Monsieur le président, comme nous tous, a elle-aussi ce côté niveleur. Centralisatrice, totalitaire, dominatrice, elle relaie à merveille les directives européennes. Le principe de subsidiarité, base d’équilibre humain, de proximité, d’efficacité est foulé aux pieds.
Son objectif final avoué est la suppression des départements. Dont acte !
Vous héritez, Monsieur le président, de responsabilités qui battent en brèche vos convictions localistes -que nous partageons- et que vous devrez mettre au placard des accessoires. Basta les identités et les particularismes !
Alors voici ce plan qui n’est encore qu’un projet. Qu’en sera-t-il dans un an, moment venu de sa mise en œuvre ? Nous verrons bien mais pour notre part, nous doutons de son réalisme opérationnel.
Je ne rentrerai pas dans la critique des objectifs chiffrés dont vos équipes se gargarisent. Plus les objectifs sont élevés, plus le plan paraît ambitieux ! Il faut bien justifier ses titres et ses indemnités. Se limiter à des coups de rabot financiers sur les subventions de la mandature précédente, sans rien en changer sur le fond, ne suffit plus. Voici donc un chantier d’envergure avec l’éloge de l’économie circulaire. Le risque majeur serait que ce plan paraisse plan-plan d’autant que le principe de ce qui est circulaire est de revenir à son point de départ. En fait, à y regarder de plus près, l’esprit de ce plan est imprégné d’une vision mondialiste où la croissance reste la valeur de référence.
Certes la prévention devient un axe fort. Bravo ! Mais la lutte contre l’obsolescence programmée fait figure de parent pauvre alors que, pour nous, c’est un élément déterminant du changement des mentalités. Il ne vous aura pas échappé, Monsieur le président, que ma courtoisie légendaire, partagée par mon groupe, se refuse à être confondue avec le jusqu’au-boutisme des écolo-maniaques qui ne manqueront pas d’enfiler des perles nombrilistes pour vous contrer.
Je redis donc clairement que notre groupe adopte ce rapport, pour l’instant, et sans amendements, car il n’est pas abouti. Notre vigilance sera totale au moment de sa mise en œuvre pour en limiter les mesures trop contraignantes pour nos communes ou nos petites entreprises.
Je terminerai en faisant appel à votre exemplarité.
Vous ne ratez jamais une occasion de la mettre en avant. Alors, il faudrait être un peu plus attentif et directif sur le fonctionnement de la récupération des déchets dans nos bureaux. Dans chaque local, deux poubelles existent : l’une pour le papier, l’autre pour le tout-venant. Or, à chaque collecte, les deux sont confondues dans une seule et même poubelle ! Il serait peut-être temps d’appliquer à soi-même les règles que l’on veut imposer aux autres : faîtes ce que je dis mais que je ne fais pas ne dure qu’un temps.
A TOUTES FINS UTILES !
Je vous remercie de votre attention.