Christophe Boudot, président du groupe Front National, annonce le verdict du Conseil d’Etat et ses conséquences au début de la séance du Conseil régional du 29 mars 2018.
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Je vous remercie de me donner la parole.
Je crois qu’on ne saisit jamais une juridiction de gaîté de cœur. On le fait pour faire valoir le droit et la justice, ainsi que la vérité. Lors de la Commission permanente du 29 septembre dernier, vous avez cru bon de ne pas proclamer le résultat du scrutin, alors que c’est une obligation légale, Monsieur le Président. Vous avez fait à nouveau voter l’assemblée.
J’ai demandé, à plusieurs reprises, à vos services et à vous-même, à votre Vice-Président, que me soit communiqué le procès-verbal de ce scrutin. Il m’a été répondu à diverses reprises, que ce procès-verbal n’existait pas. J’ai donc déposé un recours au Tribunal administratif qui lui -même a saisi le Conseil d’État. Comme je vous le disais lors de ma première prise de parole le 29 septembre dernier, juste après l’élection litigieuse, vous avez pris un risque inouï, Monsieur le Président, de contourner la loi. Pourquoi l’avez-vous pris ? Parce que le scrutin vous était défavorable, et vous le saviez.
Vous pouvez dire tout ce que vous voulez, Monsieur le Président – je connais vos arguments ainsi que ceux du Vice-Président BLANC –, le Conseil d’État était très clair. Je relis brièvement son point 7 : « Aucune irrégularité ou manœuvre susceptible d’entacher la sincérité de ce scrutin n’ayant été alléguée par les parties, les résultats tels que constatés dans le procès verbal dressé à l’issue doivent être validés et Monsieur BOUDOT est fondé à en demander la proclamation du résultat. »
Pour terminer, Monsieur le Président, ce document qui n’a jamais existé pendant trois mois, et qui finalement est apparu sur demande du Conseil d’État, est là. Je vous le montre. Ce procès verbal existait bien dès le 29 septembre dernier à l’issue du scrutin.
Au final, c’est vrai, vous avez perdu un siège, mais qu’est-ce que cela change, Monsieur le Président ? Qu’est-ce que cela changeait dans votre majorité ? N’auriez-vous pas pu faire confiance à la vérité et au droit plutôt que d’essayer de contourner ce droit ? Je me pose beaucoup de questions sur la gouvernance démocratique de cette Région. Je me demande si, à force de manœuvres électorales et de mensonges aussi puisque vous m’avez soutenu que ce procès-verbal n’existait pas alors qu’il existait, le Conseil régional ne serait pas devenu la Corée du Nord
Merci beaucoup.