Explication de vote de Sophie Robert – 30 novembre 2017
Rapport n° 1039
Le 30 novembre 2017, en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Sophie Robert a critiqué la politique régionale au sujet de l’insertion des jeunes par l’emploi :
Monsieur le Président, Chers collègues,
L’insertion des jeunes par l’emploi, toujours les mêmes questions, et propositions dites innovantes pour régler ce problème grandissant mais depuis maintenant 7 ans que je siège ici, je fais le constat que plus on mobilise de lourdes organisations d’administratifs et financières plus le nombre augmente de ces décrocheurs, ou pardon, décrochés, raccrochés ou raccrocheurs, j’avoue avoir un peu de mal avec les mots employés dans ce rapport qui me semblent tellement humiliants pour ceux qui sont sensés les porter …
Il y a deux sortes de décrocheurs :
- les jeunes qui ne sont pas fait pour des études longues et non pas reçu le bagage nécessaire à l’école pour pouvoir rebondir et qui faute de trouver un patron pour faire une formation en alternance se retrouvent sans rien, livrés à eux-mêmes, sans diplôme ni emploi et à qui notre système ne propose que l’assistanat. Beaucoup disent préférer cette situation plutôt que d’aller faire un boulot « alimentaire » qui ne les intéresse pas. C’est déprimant !
Ces jeunes sont souvent ceux que l’on retrouve dans les zones rurales, loin des métropoles.
- Et puis il y a les jeunes issus des quartiers qui dès l’âge de 13/14 ans ont compris que faire le chouff pour 300 €/jour était beaucoup plus lucratif que d’aller s’embêter sur les bancs de formation.
Dans les deux cas il y a des solutions évidentes :
- Retrouver un système scolaire qui permet de transmettre les savoirs et la culture avec une pédagogie qui s’adapte à chaque élève en lui permettant de s’épanouir avec des règles et des repères.
Donc remise en avant des fondamentaux : lire, écrire, compter et comprendre son histoire. Et ce n’est pas vous qui me contredirez car vous avez eu le courage de financer à hauteur de 200 000 €, Espérance Banlieues.
- Remettre l’apprentissage à 14 ans. Ainsi, beaucoup de jeunes qu’on a forcé à poursuivre des études qui ne leur correspondaient pas pourraient s’épanouir dans un métier où ils se qualifient. Voilà un bon moyen de valoriser l’intelligence de la main.
Si on appliquait déjà ces deux mesures au niveau national, le nombre de décrocheurs baisserait beaucoup et il serait plus facile de s’occuper des autres au niveau régional, notamment en favorisant l’apprentissage car il y a beaucoup d’entreprises qui cherchent à embaucher.
Vous n’avez pas voulu adopté la clause apprentis uniquement parce que c’était le Front National qui la proposait, c’est navrant pour la politique Française et nos concitoyens. Quand vous faites quelque chose de bien, nous le votons et le disons, nous !
C’est là toute notre différence, ceux qui font de la politique pour le bien des autres et ceux qui font de la politique pour gagner pour eux même.
Amendement présenté par Sophie Robert
Pour l’obligation pour toute entreprise candidate à un marché public régional de compter dans ses effectifs au moins une jeune personne en contrat d’alternance.
Considérant que l’exécutif de la région déclare faire le choix de mener une politique innovante et de réorientation des actions en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes. L’alternance tant dans la professionnalisation que l’apprentissage doit donc être soutenue. Le Conseil régional doit donc être modèle dans la mise en place de mesures pour augmenter le nombre de places disponibles en apprentissage dans les entreprises. Le groupe Front National propose la création d’une clause dans les marchés publics de la région qui introduise la condition obligatoire que les entreprises retenues comptent dans leurs effectifs 1 ou plusieurs jeunes en alternance.
AMENDEMENT :
En conséquence, nous vous proposons d’insérer la clause suivante :
III-3) En application des dispositions de l’article 62 du décret n° 2016-360 du 25 mars 2016 relatif aux marchés publics, inscrire dans l’avis d’Appel Public à la Concurrence et des documents de la consultation des entreprises des marchés publics passés par la région, l’obligation pour tout candidat de compter dans ses effectifs au moins un contrat d’alternance.
Amendement présenté par Sophie Robert
Pour une implication des représentants des entreprises
Considérant que l’entreprise est la seule à créer l’emploi, qu’elle est la seule à transmettre les savoir-faire par l’expérience tout en restant à la pointe de la technologie, nous rappelons que l’apprentissage est avant tout une affaire d’entreprise.
En France, ce sont 31,5 milliard d’€uros par an qui sont consacrés à l’apprentissage et versés à hauteur de 43% par les entreprises.
Un pilotage régional pour l’insertion des jeunes par l’emploi ne peut donc pas être créé sans que des représentants de l’entreprise n’y siègent de façon équivalente aux partenaires institutionnels cités dans le rapport.
AMENDEMENT :
En conséquence, nous vous proposons de rajouter au point :
IV-2 du rapport :
IV-2) De réunir un comité de pilotage présidé par le Président du Conseil régional ou son-sa représentant-e impliquant les partenaires suivants : Préfecture, Education nationale, DRAAF, Pôle emploi, AMILAURA et la PJJ, et les représentants des entrepreneurs (CCI, Chambres des Métiers, Chambres d’Agriculture et organisations professionnelles) afin de définir la stratégie des acteurs régionaux en matière de politique de prise en charge des décrocheurs et d’assurer le suivi et l’évaluation des orientations fixées.