Explication de vote d’Alain Breuil – 29 juin 2017
Rapport n° 543
En assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Alain Breuil a exprimé ses doutes sur les projets d’intermodalité et d’écomobilité de la Région :
Monsieur le Vice-président,
En relisant cette délibération on assiste une fois encore à un catalogue de vœux pieux. Évidemment, on ne va pas être contre les choses qui sont dites, mais malheureusement beaucoup de réponses manquent à nos questions.
Vous parlez par exemple d’embranchements industriels. J’ai envie de vous dire, est-ce que vous prenez encore le chemin de fer aujourd’hui ? Vous allez voir des centaines d’entreprises le long des voies ferrées avec des embranchements industriels envahis par les ronces.
Vous ne parlez pas de technique. Qu’est-ce que vous voulez faire comme report modal ? Revenir aux wagons isolés comme cela fonctionne encore en Allemagne ? Voulez-vous revenir au « système de kangourou » dans lequel on mettait les remorques sur les camions ? Ou voulez-vous privilégier le système Modalohr qui fonctionne notamment entre Aiton en Savoie et l’Italie ? Cela, nous n’en savons rien.
Quelle échéance envisagez-vous ? Nous n’en savons rien. Envisagez-vous des incitations financières pour amener les transporteurs routiers à regarder plus volontiers vers le rail ? Vous ne nous en dites rien.
Et puis bien sûr cela vient d’être évoqué, mais on parle des sillons la nuit. Effectivement les gens autrefois avaient l’habitude d’entendre des trains de marchandises qui roulaient la nuit, mais imaginez ce qu’ils penseront de vous dans un, deux ou trois ans, si 20, 30 ou 40 trains de marchandises envahissent à nouveau la vallée de la Maurienne pendant la nuit. Je crois que vous n’êtes pas au bout d’un certain nombre de déconvenues.
Alors il faudra mettre en œuvre de très nombreuses solutions comme des murs antibruit qui ne sont bien sûr pas du tout chiffrés.
Certains de vos collègues ont presque volé à votre secours quand j’ai évoqué les problèmes de sécurité. Je sais que la SNCF fait de-ci de-là des travaux, mais malheureusement Monsieur JACQUART ce sont les Ardéchois qui ont attiré mon attention sur l’état de la ligne en rive droite du Rhône et mes petites oreilles me disent qu’il y a deux ans, pendant la campagne des régionales, vous n’étiez pas aussi tolérant à l’égard de la SNCF et vous montiez au créneau pour dire que c’était un véritable scandale pour la santé publique.
Moi, Monsieur JACQUART, je me souviens trop du drame de Brétigny-sur-Orge, c’était quand même la ligne Paris-Limoges, ce n’était pas n’importe quelle ligne secondaire et on se rappelle qu’une éclisse a quitté comme par hasard son logement pour se mettre dans une pointe d’aiguillage. Cela veut dire que les opérations de maintenance de la SNCF ne sont pas complètes manifestement. Je vous remercie.
Amendement présenté par Alain Breuil – 29 juin 2017
Rapport 543 : Intermodalité et Ecomobilité – Agir concrètement et maintenant pour le report modal des marchandises
La catastrophe de Brétigny-sur-Orge s’explique entre autres par un problème manifeste de maintenance et nous n’avons pas le droit de mettre en péril nos concitoyens par la multiplication de trains de fret. La ligne en rive droite du Rhône passe au plus près de nombreuses maisons et est particulièrement sinueuse et vieillissante. Par ailleurs et pour mémoire, la plus grande catastrophe ferroviaire française a eu lieu en Haute Maurienne (plus de 500 morts).
AMENDEMENT :
Rajouter :
1-4) s’assurer qu’en cas de report significatif de fret sur le rail, les voies ferrées seront aptes à supporter cette nouvelle charge. Cela concerne notamment la ligne en rive droite du Rhône mais aussi la ligne fret de la Bresse (Dijon Ambérieu) et la ligne de Maurienne.
Amendement présenté par Alain Breuil – 29 juin 2017
Rapport 543 : Intermodalité et Ecomobilité – Agir concrètement et maintenant pour le report modal des marchandises
Le report modal est d’autant plus pertinent que le trajet parcouru en train est important et susceptible de capter une plus grande part de marchandises.
Les premières discussions laissent à penser que le report fret se passerait en gare d’Ambérieu et non plus en gare d’Aiton. La logique mise en place par la SNCF prévoyait un axe dédié au fret entre Dijon et Ambérieu captant les flux de marchandises de la région parisienne et de l’Europe du Nord (Luxembourg, Belgique, Allemagne…). La logique de transfert exige donc qu’en parallèle avec l’hypothèse Ambérieu soit étudiée l’hypothèse Dijon Sud.
AMENDEMENT :
Rajouter :
1-5) d’étudier en plus de l’hypothèse Ambérieu celle de Dijon Sud.