Explication de vote de Christophe Boudot, président du groupe FN – 17 novembre 2016
Rapport n° 1166
Monsieur le Président par intérim, Mesdames, Messieurs,
« Je suis là pour vous dire ce que l’on va faire pour sauver la viticulture… ». Ce sont les mots toute honte bue… du candidat Nicolas Sarkozy, en visite en campagne électorale, devrais-je dire… la semaine dernière dans le beaujolais.
Cette visite électorale de Nicolas Sarkozy dans le beaujolais, je vous le dis Monsieur le président, est très mal passée parmi les viticulteurs. Elle a créée beaucoup de gène et elle a ravivé les tensions…
A grand renfort de caméras de télévision et sous la pression d’une dizaine d’élus LR voulant à tout prix figurer sur la photo, vous vous êtes livrés à un jeu de communication indécent et méprisant pour des viticulteurs qui souffrent si durement.
C’est qu’il y urgence, Monsieur le Président ! Non, rassurez vous, je ne parle pas des suicides et des faillites d’exploitations…
Je veux bien sur parler du premier tour des primaires de la droite et du centre et de votre obsession primaire de ramener coûte que coûte vers Nicolas Sarkozy la grande famille des viticulteurs trahie, tellement trahie qu’elle a aujourd’hui décidé d’aller vers le Front national et de voter Marine le Pen.
Vous le dites dans le rapport, le malaise de la viticulture est énorme, vous dressez un constat assez juste de ce malaise :
- Une image globale dépréciée.
- Une moindre valorisation en bouteilles des productions.
- Une forte densité de plantation entrainant des couts de production trop élevé.
- etc.
En outre, vous soulignez que le Beaujolais dispose d’atouts considérables, tant au niveau du territoire, du terroir que des vignobles, de ses crus de notoriété mondiale.
Mais ce que vous oubliez de signaler dans ce rapport, c’est que malgré des atouts considérables et un potentiel mainte fois réaffirmé, il existe des freins majeurs au développement du Beaujolais dont vous êtes pour la plupart d’entre eux responsables.
Certes, les viticulteurs seront preneurs de mesures d’accompagnement, de modernisation et de relance de l’investissement.
Certes, ces viticulteurs seront toujours preneurs des aides à la commercialisation et à la création d’outils de communication.
Certes, les viticulteurs, sans oublier le négoce et les caves coopératives seront toujours preneurs d’une restauration de l’image du Beaujolais, et d’un plan d’aide à la stratégie des entreprises.
Les ODG vous ont demandé l’embauche d’un technicien, de la simplification dans les procédures administratives ; vous semblez leur accorder, ils auront le sentiment d’être entendu. C’est bien.
Mais le chantier est si vaste…
Je ne nie pas la bonne volonté et le dynamisme de votre vice-présidente à l’agriculture, mais je trouve indécent le montant de 3 millions du plan supposé d’envergure que vous nous présentez.
Tout ça pour ça ! Je vous le dis, Monsieur le président, ce n’est pas avec une enveloppe comme celle-ci que vous allez relancer le Beaujolais ni donner envie aux jeunes de reprendre ou de s’installer.
En vérité, vos engagements européens vous interdisent toute action efficace.
Si l’on suit les recommandations normatives votées notamment par les députés européens des républicains, c’est les ¾ des exploitations qui mettront la clé sous la porte sous deux ans.
Si l’on signe le traité transatlantique que vos députés européens, LR ont accepté, c’est la ruine assurée et la malbouffe pour tous en quelques années…
Comment mettre le paquet sur l’oenotourisme alors que, au gouvernement, vous n’avez rien fait pour supprimer la loi Evin, cette loi scélérate qui confond : alcool fort, vin et art de vivre, et qui bloque toute initiative. L’Europe entière passe tous les jours sur l’autoroute A6, et aucun panneau ne vient faire la promotion du vignoble…
Ce plan beaujolais a effectivement le mérite d’exister, mais il est si faiblement doté qu’il apparaît pour ce qu’il est vraiment, c’est à dire un outil de cosmétique électorale à la gloire de la galaxie LR.
Notre pays beaujolais mérite mieux que le spectacle affligeant des promenades en anorak et des visites d’oeno – électoralisme d’un ancien président déchu. 3 millions vous me direz : c’est pas mal… c’est le prix d’un meeting présidentiel de Nicolas Sarkozy, par l’agence Bygmalion !
Mon groupe va voter ce rapport pour aider le Beaujolais mais de grâce, Monsieur le Président, ne vous servez pas du Beaujolais comme vous vous servez de la Région. Traitez le mieux, écoutez le, et arrêtez au plus vite cette indécente récupération politique.