Explication de vote de Bruno Desies – 22 septembre 2016
Rapport n° 847
Le 22 septembre 2016, en Assemblée plénière du Conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Bruno Desies (FN) s’est prononcé sur l’intervention régionale en faveur de l’investissement des bourgs centres et des pôles de services.
Monsieur le Président chers Collègues,
Le groupe Front National a pris bien connaissance du rapport en faveur des bourgs centres et pôles de service.
Monsieur le Président, au cours de votre campagne et depuis le début du mandat, vous faites des efforts louables pour vous rapprocher de notre vision. Dernièrement encore avec un certain élan sur la question des migrants. Vous reprenez ici au pied levé un élément de notre programme ; c’est bien ! Encore faut-il en comprendre l’essence et aller au bout du geste.
Nous sommes en effet toujours surpris, pour un sujet aussi concret, par le florilège d’expressions bureaucratiques si chères à l’UMPS. Il n’y manque que l’inévitable « une batterie de mesure d’accompagnement » mais quand on a dit ça on a rien dit.
Ma question, Monsieur le Président, avez-vous participé à la rédaction du rapport et si oui, la question se pose, avez-vous bien compris le sens de la guerre ?
Alors que depuis le fond des âges, le commerce crée la richesse et la taxation de ses flux est la façon la plus simple de lever de l’impôt, comment en est-on arrivé ici à devoir le subventionner ?
Le dépérissement des bourgs et villages a deux causes, la concentration/financiarisation de la distribution et le démantèlement des services publics, et derrière ces deux réalités, en sous-jacent, l’Union Européenne et l’idéologie mondialiste au pouvoir dans ce pays.
La France a le record mondial de densité en matière de Grande Distribution. Si vous n’en êtes pas convaincu, allez en Bavière, en Souabe Franconie, en Autriche ou en Italie. Et là, Monsieur le Président, le régime UMPS, a une responsabilité entière et totale. En effet, personne ne peut croire que l’implantation de la Grande Distribution se fasse contre la volonté du maire et des autorités supérieures.
Or, derrière le petit commerce de centre-ville, il y a par nature les circuits courts, la distribution déconcentrée, et surtout l’équilibre des rapports producteur/distributeur voire prescripteur, en l’absence duquel nous constatons quotidiennement les ravages, notamment pour nos productions agricoles.
Dans l’attribution des crédits, il faudra par conséquent tenir compte des maires ou présidents de communautés de communes dont les projets de zones commerciales en périphérie sont incompatibles avec les objectifs du rapport.
Nous avons peur qu’il s’agisse là encore d’une énième opération cosmétique. Instruits par l’expérience, nous sommes prudents, notamment au vu de vos déclarations tonitruantes en faveur de l’agriculture, pour au final lui consacrer, en pleine crise agricole, à peine 1% du budget, frisant l’insulte.
Nous aurions aimé aussi connaître l’ordre de grandeur de l’enveloppe que vous comptez allouer.
Monsieur le Président, nous demandons dans cette affaire que les élus d’opposition soient associés à l’instruction des dossiers. Dans deux têtes, il y en a plus que dans une et il n’y a pas de honte à ça. Nous avons tous en mémoire l’exemple récent de l’aéroport de Saint Exupéry. Vous balayez d’un revers de main un vœu constructif au seul motif qu’il a été formulé par le Front National. Et trois mois plus tard, le petit prodige, l’enfant précoce de l’UMPS, vénéré par ses vice-présidents, comme nous avons pu l’observer en commission, se fait prendre aux pattes comme un débutant.
Malgré les insuffisances du rapport et sans illusion sur son efficacité finale, le groupe Front National votera pour.