Vœu du FN, suivi de sa présentation (vidéo) par Alexis Jolly – 23 juin 2016
Pour la maintenance et la fermeture à terme des barrages les plus dégradés et les plus anciens
Exposé :
Certains de nos barrages de haute montagne ont été construits juste avant-guerre comme le barrage du Chambon, construit en 1935, d’autres juste après comme le barrage de Tignes, construit en 1952.
Le béton n’est pas un matériau éternel. Il se dégrade rapidement, notamment pour cause d’alcali-réaction. A Grenoble, il existe la tour Perret, construite en 1925 et interdite d’accès depuis des années pour cause de dégradation avancée. A côté de notre siège régional, nous avons les autoponts de l’A7, construits dans les années 60, qui partent en lambeaux au point de voir apparaître les ferraillages.
Or, les problèmes liés aux barrages sont bien plus nombreux que l’on ne pense. La rupture de la montagne au droit du barrage de Malpasset en 1959 a fait 420 morts et dévasté Fréjus. En 1963, en Italie, la montagne s’est littéralement déversée dans le lac entrainant la mort de 1 700 personnes par submersion du barrage. En 1985, le barrage de Val de Stavan, toujours en Italie, s’est rompu pour défauts de conception et de réalisation avec 300 morts à la clé. Tous pays confondus, 45 accidents graves avec mort d’homme se sont produits durant les 60 dernières années. De tels accidents peuvent également se produire dans notre Région.
Le barrage du Chambon a été construit au moment où notre pays construisait sa ligne Maginot et transformait en béton tout ce qu’elle pouvait. Quant au barrage de Tignes, il a été conçu juste après-guerre par celui qui a construit le barrage de Malpasset, au moment où le béton était plus rare et moins contrôlé qu’aujourd’hui.
Est-ce que l’EDF fait tout ce qu’il faut pour s’assurer de la pérennité de ses barrages et des montagnes autour ? Or, des doutes sont permis. L’EDF est empêtré dans ses EPR, ses entretiens de sites nucléaires et doit mettre beaucoup d’argent en réserve pour le démantèlement des centrales 900 MW qui arriveront en fin de vie dans 10 ou 20 ans… En résumé, l’EDF est à l’image de la SNCF qui attribue presque tous ses moyens au TGV et délaisse le réseau TER. Or, une panne de TER, c’est embêtant mais il n’y a pas mort d’homme ; par contre, une rupture franche de barrage alpin entraine toujours des destructions et des morts. Selon un rapport confidentiel établi par la Division Production et Ingénierie Hydraulique (DPIH) d’EDF et révélé en mars 2007 par le mensuel économique Capital, sur les 450 barrages exploités par EDF, près de la moitié sont « obsolètes, fissurés ou dangereux ».
Vœu :
La Région Auvergne-Rhône-Alpes demande à son Président d’interpeller l’Etat et l’EDF sur cette question éminemment grave de la maintenance et de la fermeture à terme des barrages les plus dégradés et les plus anciens.
Alexis Jolly (FN) pour la sécurité des barrages par FNRhoneAlpes