Intervention de Christophe Boudot, président du groupe FN – 15 octobre 2015
Rapport n° 15.12.617
Christophe Boudot s’est prononcé sur le volet territorial du Contrat de plan Etat-Région (CPER) 2015-2020 :
Christophe Boudot (FN) analyse le CPER 2015-2020 par FNRhoneAlpes
Madame la vice-présidente, Mesdames, Messieurs, chers collègues,
Il est très décevant que M. le président soit parti car le dossier était d’importance. Il aurait dû rester. En plus, il y avait le quorum. Qu’elle était belle la photo du 11 mai dernier, cel le de la signature du contrat de plan État-Région ici ! Au premier plan, le Premier ministre, Manuel VALLS, transpirant mais souriant, avec M. le président et, en arrière-plan, les présidents de métropole, les présidents de département, visages souvent fermés, dubitatifs pour certains, dont M. Gérard COLLOMB, l’ancien ami de 30 ans. Service commandé car, depuis la réforme territoriale – la loi NOTRe – la réforme imposée sans discussion, il vous faut réussir à tout prix le plan com’ et calmer les territoires.
Vos documents – conventions, contrats du CPER – font état d’avancées significatives en matière d’équilibre et d’aménagement du territoire, j’en conviens. Cependant, je ne serai pas aussi dithyrambique que vous. Depuis le début, nous parlons d’une planification idéologique signée officiellement quatre mois avant que la représentation régionale ne soit elle-même prononcée et validée quelques semaines avant votre défaite électorale annoncée. Mais passons, cela n’est pas la première fois.
La fusion avec la Région Auvergne Rhône-Alpes, qui est dans tous les esprits, n’apparaît pas dans ces documents. Il eut été intéressant d’avoir davantage d’informations en la matière. La clause de revoyure, indispensable en 2016, devra être très ambitieuse pour permettre au nouvel exécutif d’engager la Région selon ses nouveaux besoins qui ne seront pas l’addition des besoins actuels des deux régions, mais bien plus. Nous savons déjà que, de par votre réforme territoriale, de nombreux territoires, les plus reculés, seront laissés de côté. Il sera indispensable à la nouvelle équipe de réajuster les dispositifs comme elle le pourra, afin de contrer ce bouleversement institutionnel. La Région, bouclier des territoires, devra prendre ici tout son sens.
Vous avez créé une région à deux vitesses et cela est très mal ressenti auprès de nos compatriotes. Toutefois, comme nous voulons privilégier l’investissement direct dans les territoires et qu’il y a du bon, des opportunités dans le département, et aussi du moins bon, mon groupe s’abstiendra sur l’ensemble du rapport.
Pour cette dernière session du mandat, permettez-moi, Madame la Vice-présidente – j’aurais aimé que le président soit là – d’évoquer brièvement cette mandature qui s’achève. Vous aurez finalement raté le rendez-vous que vous vous étiez fixé avec les Rhônalpins. La Région aura raté son rendez-vous avec l’emploi. Les chiffres sont accablants : plus de 600 000 chômeurs en Auvergne Rhône-Alpes.
L’inversion de la courbe du chômage, que vous annonciez depuis trois ans, ne viendra pas. Vous avez raté le rendez-vous avec l’emploi, disais-je, en confiant d’emblée une vice-présidence, la vice-présidence essentielle – l’emploi, le dialogue social – à la CGT.
Vous aurez raté le rendez-vous avec les jeunes actifs, en choisissant d’emblée de confier la formation et l’apprentissage à la frange écologique et pédagogique de votre majorité si éloignée du monde de l’entreprise, de l’entreprenariat, écarté depuis six ans alors qu’il aurait fallu co-construire avec lui les dispositifs, avec ceux qui créent l’emploi pérenne de proximité. Vous aurez raté le rendez-vous de la mobilité, notamment avec la SNCF, en confiant la commission aux écologistes dont les relations délétères avec votre exécutif s’étalent aujourd’hui au grand jour, commission après commission, et nuisent aux décisions pourtant si importantes pour notre collectivité.
J’arrêterai là, mais les exemples sont si nombreux. Le chantage politique que vous a fait subir votre attelage de gauche plurielle, ce sont les Rhônalpins qui en ont souffert pendant six ans et vous le feront très certainement payer dans deux mois.
Justement, dès le 14 décembre prochain, il faudra engager une véritable rupture. Il faudra engager la Région pour une révolution culturelle. Il faudra supprimer tous ces marqueurs idéologiques de gauche qui ont creusé la dette et affaibli l’action régionale. Tout cela ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir et nous pourrons enfin engager la reconstruction des politiques régionales, des politiques libérées de toute idéologie, enracinées dans les territoires et marquées par les mots de « confiance » et de « transparence ». Confiance dans les Rhônalpins et transparence de notre action : tout ce qui vous a manqué pendant 10 ans.
Je vous remercie.