Amendement présenté par Liliane Boury – 29 janvier 2015
Lors de l’Assemblée régionale rhônalpine du 29 janvier 2015, Liliane Boury a critiqué la politique culturelle régionale de l’Exécutif de gauche et a proposé, en conséquence, une baisse des dépenses pour les projets de non-sens :
Le budget de fonctionnement que vous proposez pour la culture accuse cette année une très légère diminution, encore plus légère depuis l’approbation de l’amendement n°25. Ce pourrait tout de même être une bonne décision.
Presque toutes les lignes sont concernées, même le très petit crédit affecté aux langues régionales.
En revanche, la ligne « Science, Technique, Industrie » bénéficie d’une nouvelle manne. Pourtant, le transfert de cette compétence de l’État aux régions, en 2014, s’était effectué avec les crédits afférents. La région avait affecté 900 000€. Il n’y a pas lieu d’augmenter cette ligne de 55%.
Que diminuerez-vous sur les autres lignes ?
– Diminuerez-vous les subventions constitutives de financements détournés pour les associations politiquement orientées? Peu de chance.
– Abandonnerez-vous l’organisation d’évènements coûteux dont la dérive idéologique est tellement apparente qu’ils ne drainent plus que vos militants? Évidemment non.
Nous sommes contraints de répéter que les postulats du déracinement et de la laideur sont les leitmotiv de votre politique culturelle.
En effet, lors de cette mandature nous avons dénoncé, outre l’exposition bottes de paille et écorces, entre autres :
– le dévoiement de la carte MRA avec les téléchargements de musique ordurière offerts aux lycéens,
– sa perversion avec son extension au pass santé,
– le financement du festival LGBT,
– l’obsession scatologique au travers de plusieurs expositions,
– les subventions à des structures qui n’existeraient pas sans elles, etc.
Même la Cour des comptes est allée dans notre sens avec son rapport sur les biennales de Lyon en mettant l’accent sur le niveau particulièrement élevé des subventions, et les retombées économiques discutables. Rien n’a changé. Nous avons crié dans le désert.
Alors, lors de cette dernière session budgétaire de votre mandature, nous pouvons nous interroger sur votre politique culturelle.
Cette année, hors le renouvellement de la convention avec Rhône-Alpes Cinéma et la charte pour le franco-provençal, pour laquelle n’était pas prévu de temps de discussion, il n’y a pas eu de rapport de fonds. Rien pour la commémoration de la première guerre civile européenne devenue mondiale, sauf une exposition d’affiches privée ; rien pour commémorer le dernier discours de Jean Jaurès, tenu à Lyon ; les timides expositions ou conférences qui ont marqué ce souvenir relevaient de l’initiative des mairies d’arrondissement ; rien pour la mémoire de Clotilde Bizolon.
Nous pouvons nous interroger sur l’utilité de la commission culture : à quoi sert-elle ?
Elle n’est pas consultée ni même informée sur les expositions publiques installées dans nos locaux. Son action, sa raison d’être, se résume à arroser de subventions des programmations dont nous avons l’honnêteté de reconnaître que quelques-unes sont de qualité mais qui pour l’essentiel ne sont qu’esbroufe et charlatanisme auxquelles, certes, nous l’avons souvent répété, les Rhônalpins ne sont pas tenus d’assister mais cependant tous obligés de payer.
Nous avons tout à l’heure entendu de la part de vos amis actuels que « la culture est un levier important ». Pour lever quoi ? Ils s’inspirent de l’actuel Premier Ministre pour qui « la culture, ça sert à faire avancer un pays ». Pour aller où ? Il se garde bien de le dire, évidemment.
Déclaration aussi épatante que celle de l’actuel président qui, un jour de grande forme, a déclaré (samedi 21 juin à la fête de la musique, Institut du monde arabe à Paris) :
« La culture, ça fait partie de la République ». C’est risible. Imagine-t-on un roi dire que la culture fait partie de son royaume ? La culture n’a pas commencé avec la République, Dieu merci, et surtout pas la culture française, qui rayonna sur l’Europe au fil des siècles, notamment aux XVIIème et XVIIIème siècles, et fit rayonner la France dans le monde. Il n’y a aucun doute, la culture française survivra à la République puisqu’elle est présente dans toutes les sociétés humaines, et de tous temps.
Avec une telle conception, où la culture n’est qu’un outil de propagande pour le modèle sociétal et européen devant lequel la gauche est totalement vassalisée (au nom de quels intérêts ? Il faudra bien un jour le dire nettement). Pas étonnant que nous soyons en pleine déshérence culturelle.
M. le Présent vous n’avez pas de projet culturel ; par les gènes de votre famille politique, vous vous inscrivez dans cette acculturation française programmée depuis l’après-guerre.
Le titre d’un pamphlet de Jean Clair : “L’hiver de la culture”, est prémonitoire. Pour contribuer à cet hiver, nul besoin de l’argent public.
Cette année, notre groupe a approuvé 20% des rapports que vous avez présentés. Nous vous laissons une grande marge en ne proposant de diminuer que de 30% le montant global affecté à la culture.