Intervention de Michèle Greck – 28 janvier 2015
Rapport n° 15.08.091
Monsieur le Président, chers collègues,
L’économie circulaire veut répondre à l’épuisement des ressources naturelles. Si les discours catastrophiques sont à nuancer, il semblerait bien que nous soyons bel et bien sortis de l’ère d’abondance minérale et énergétique qu’a connue le XXème siècle. Penser à renouveler les ressources peut donc se justifier.
Produire en circuits de réutilisation et de recyclage impose un investissement que les pays occidentaux peuvent financer. C’est bien loin d’être le cas des pays en voie de développement, qui sont pourtant ceux qui possèdent le plus de ressources naturelles.
Le dilemme dépasse notre institution mais doit aussi être rappelé. Tous les efforts du Nord n’auront que peu d’impacts sans le co- développement des pays émergents. Et maintenant, l’appel d’air migratoire, qui prive souvent ces zones de certaines de leurs matières grises, n’arrange rien à leur sort.
Dans ces pays en développement, de nombreuses technologies et techniques de découplage au stade de production permettraient dès aujourd’hui d’atteindre une production des ressources jusqu’à dix fois supérieure. Les États resteraient à même de poursuivre leur stratégie de développement rapide, tout en réduisant sensiblement l’utilisation des ressources et des incidences environnementales négatives. Mais il leur manquera les hommes aptes et formés que nous avons vampirisés.
Mais revenons à Rhône-Alpes. L’adhésion à l’Institut de l’économie circulaire, pour un coût de 7000 euros par an, revient une nouvelle fois à nous faire intégrer l’un des nombreux bidules, objets de nos débats d’un jour, et dont on n’entend plus jamais parler après. 7 000 euros, pour une mise en commun de ressources, comme si Internet et les organismes déjà existants ne suffisaient pas. Et servir de territoire expérimental : un comble, on paie pour être cobaye ! Comme si le personnel de la Région n’avait pas votre confiance sur sa compétence. Les intentions sont toujours louables, mais à chaque fois qu’un problème se pose, on crée un organisme. À chaque plénière ou presque, il y a une adhésion à un comité Théodule. L’argent public dilapidé, c’est votre bilan, pas le nôtre.
Nous votons contre.
Michèle Greck (FN) contre l’économie socialiste… par FNRhoneAlpes