Tribune libre parue dans Rhône-Alpes 34 / Automne 2014
Au Conseil régional Rhône-Alpes, l’Exécutif de gauche et l’UMP sont d’accord : il faut obliger les Rhônalpins à utiliser les transports collectifs (bus, trains). Alors que les automobilistes sont taxés et harcelés (suppression de voiries, de parkings, etc.), les transports collectifs eux, sont largement subventionnés ; même avec les impôts de ceux qui ne les utilisent pas. Savez-vous que les deux-tiers du prix du billet de train sont payés par vos impôts ? Ainsi plus il y a de voyageurs, plus le contribuable doit mettre la main à la poche. Les transports collectifs sont donc très déficitaires, contrairement aux déplacements en voiture à la charge exclusive des automobilistes. Un tel collectivisme est évidemment voué à l’échec. Lors des grèves (octobre 2012, juin et décembre 2013, juin 2014), toute la société a été prise en otage. Initiées par des syndicats minoritaires, SUD et la CGT, ces grèves ne mobilisent cependant que peu de grévistes (dernièrement 17,5%). Sachez encore que la CGT est subventionnée par le Conseil régional et donc par vos impôts !
Ces syndicats prétendaient protester cette fois contre la libéralisation du transport ferroviaire et la casse du service public, exigée par Bruxelles. Pourtant, la CGT avait fait campagne, avec le MEDEF (!), pour le OUI à la Constitution européenne en 2005. De quel droit la CGT peut-elle se plaindre aujourd’hui des conséquences de son vote ultralibéral d’hier ?
Hélas l’ouverture à la concurrence internationale en 2019 s’annonce désastreuse pour le système ferroviaire français puisqu’il vit déjà à crédit et approche les 45 milliards d’€ de dettes. Il faut donc réinstaurer, contre l’avis de Bruxelles, la SNCF comme seul service public ferroviaire en France et mettre à plat le régime des privilèges : retraite à 56 ans (contre 62 dans le privé), billets gratuits pour les cheminots et toutes leurs familles plus certains fonctionnaires (= 1,1 millions de personnes), etc.
Mais ce gouvernement de gauche, déjà très contesté, en aura-t-il le courage ?