Intervention de Marie Favre, conseillère régionale – 19 juin 2014
La frénésie socialiste, au plan national, prétend aujourd’hui remodeler les régions et supprimer la clause de compétence générale. Cette même frénésie atteint notre région qui veut encore prétendre, avec acharnement, s’occuper du logement qui n’est pas de notre compétence.
Vous affirmez que la Loi du 27 janvier 2014 dite de « Modernisation de l’Action publique territoriale et d’Affirmation des Métropoles » vous donne une compétence particulière pour traiter d’un sujet que vous vous étiez déjà approprié il y quatre ans. Mais à bien y regarder, l’article 3 de cette loi vous donne certes une compétence sur « l’aménagement et le développement durable du territoire », tout en donnant au département la compétence de « la solidarité des territoires » et à la commune « l’aménagement de l’espace ». Comprenne qui pourra ! Nous y voyons la confusion, vous y trouvez vos justifications. Le contribuable lui continue de payer, mais n’espérez pas qu’il y trouve au fond les réponses à ses vrais problèmes.
Les difficultés que rencontrent nos concitoyens pour se loger, se chauffer, et auxquelles vous prétendez répondre, nous vous rappelons que c’est vous qui les avez créées, aidés en cela par l’UMP, qui pratiquait déjà la même politique quand elle était au pouvoir.
L’exclusion sociale –rare dans les années 80- a évolué vers un processus de désintégration sociale due à une double crise : la crise du lien social qui fait suite au déclin des institutions, de la famille, de l’école, et la crise de l’emploi avec un chômage de masse, dû à la mondialisation et à la désindustrialisation de notre pays.
En 2010, la gauche avait tiré à boulets rouges sur le gouvernement de l’époque l’accusant de supprimer les aides personnalisées au logement, d’aider davantage le logement privé que le logement public, etc.
La fin de votre 2ème mandature arrive et nous constatons une continuité dans votre politique en matière de logement : renforcer vos actions en faveur des populations les plus démunies, soutenir le logement des jeunes, favoriser la construction de logement pour les saisonniers part d’un bon sentiment, mais si la politique nationale, -les politiques nationales –économique, sociale, immigrationniste ou d’éducation- ne changent pas radicalement, cette crise du logement ne sera jamais résolue.
Quelles sont les causes de la crise du logement que subissent actuellement les Français?
– La première d’entre elles, toujours ignorée par les pouvoirs publics réside dans l’explosion de l’immigration. Le poids de cette immigration ruine et déstabilise le parc social par l’installation de ghettos ethniques devenus de véritables zones de non-droit, et ça n’est pas la nouvelle loi Taubira, ni les millions de fonds publics engloutis en pure perte sous couvert de la politique de la ville qui amélioreront les choses.
– Une autre cause est la politique d’aménagement du territoire, défaillante, qui conduit immanquablement à la désertification de nos campagnes avec la casse du service public et l’absence d’un schéma de transports adéquat. De plus, l’hypertrophie des grandes agglomérations y a provoqué un renchérissement des prix de l’immobilier.
Comme vous le soulignez dans votre rapport, les demandes de logements sociaux sont jusqu’à 4 fois supérieures au nombre d’attribution. Le logement social devrait jouer un rôle d’ascenseur résidentiel et le renouvellement des résidents devrait être régulier et s’inscrire dans une logique de parcours de vie. Mais il faudrait pour cela faciliter l’accession à la propriété. Et comment envisager d’acquérir son logement quand on a des doutes sur son emploi ?
En Rhône Alpes, comme partout en France, de plus en plus de personnes souffrent de mal logement, ou se retrouvent sans logement. Près d’un quart des Français craignent d’être un jour concernés par la précarité du logement.
Cette situation touche même des salariés, frappe durement les familles, affecte autant les classes moyennes que les catégories populaires mais aussi :
– Les jeunes – souvent victimes d’un décrochage scolaire que l’Éducation Nationale n’a pas su empêcher – n’ont pas de travail. Ils se retrouvent aujourd’hui, avec la directive détachement, en concurrence avec des travailleurs européens surtout des pays de l’Est dont les charges sociales et les niveaux de rémunérations sont beaucoup plus faibles.
– Les familles, structure de communauté naturelle la plus favorable au développement des individus, que vous ne cessez de dénaturer ou de menacer.
– Les personnes isolées, je veux penser ici plus particulièrement aux veufs ou aux retraités. Les veufs ou veuves, à qui les socialistes ont retiré la ½ part sur le calcul de l impôt qui leur permettait d’assumer –malgré des revenus très modestes- les loyers et charges d’un appartement loué ou acquis à deux. Ils se voient désormais contraints de payer l’impôt sur le revenu, ce qui met en péril la possibilité d’entretenir leur logement ou de se chauffer.
– Les retraités, menacés par les projets fous de votre ancien collègue socialiste sur les bancs de cette Assemblée, Didier Migaud, nommé Président de la Cour des comptes par l’UMP – qui veut mettre fin aux 10% supplémentaires pour avoir élevé 3 enfants, ce qui n’est pourtant qu’une légitime prise en compte des sacrifices consentis par les familles.
Non contents d’avoir créé les problèmes que je viens d’évoquer, vous nous rajoutez la contrainte environnementale. Là aussi, la perte de la conscience collective et de l’ordre naturel vous oblige à légiférer sur les éco-constructions. La marche en avant de votre sacro-saint progrès dans ce domaine en a fait oublier le bon sens.
Ainsi nous aurions attendu pour voter votre dossier que soient apportées des réponses aux plus faibles de nos compatriotes :
– L’arrêt de votre idéologie du vivre-ensemble, des puits sans fond des ZUS, des CUCS, ZRU ou autres – prochainement fondus dans une nouvelle géographie d’interventions.
– L’aide à la vraie prise de conscience écologique dans la construction ou la rénovation.
– La volonté d’assurer la transparence dans les procédures d’attribution des logements sociaux en appliquant, comme dans tous les pays raisonnables du monde, la préférence nationale.
En fait, compétences ou pas, vous voulez tout régenter, mais pour être efficaces, je vous rappellerai un vieux dicton français : qui trop embrasse mal étreint. A vouloir tout faire, vous faites tout très mal, il est temps de vous renvoyer à vos 12 %.
Je vous remercie.