Intervention de Gabriel de Peyrecave, Conseiller régional – 20 juin 2014
Merci Monsieur le Président,
Monsieur le Président chers collègues, merci aux témoignages, merci Madame, merci Messieurs. Et je sais, Monsieur GAGNAIRE, que vous avez besoin de ceci afin de mettre en avant les politiques régionales au niveau du soutien des entreprises à l’international que vous menez. Vous l’avez d’ailleurs déclaré en commission, et je vous cite :« Si je vous disais que tout ce que l’on fait -sous-entendu la Région- est justifié, vous aurez du mal à me croire ». Alors, voilà la raison de cette communication. Vous avez effectivement bien besoin de preuves pour justifier les dépenses annuelles de 50 millions d’euros à l’international. La semaine dernière, vous n’aviez pas encore les noms des trois entreprises ou ONG qui devaient intervenir aujourd’hui. Peut-être qu’aucune entreprise ne souhaitait forcément témoigner ? Votre bilan serait-il mauvais ? Juste une supposition. Ou peut-être avez-vous besoin de ces témoignages et de ce bilan pour calmer les élus qui commencent à élever la voix concernant la situation d’ERAI et de l’ARDI. La situation de ces structures mériterait du reste, un bilan qualitatif et financier beaucoup plus transparent que ce que vous nous présentez aujourd’hui. Vous oubliez de préciser le cas du pavillon de Shanghai en Chine, auquel mon groupe s’est toujours opposé farouchement : plus de 10 millions d’euros engloutis à perte, à perte, avec l’argent public.
Dans votre bilan, il est intéressant de voir tous les dispositifs et leviers que la Région met en place pour aider les entreprises à se développer à l’international. Nous avons le nombre d’entreprises qui ont bénéficié de ces dispositifs. Nous avons donc aussi la répartition des aides régionales, par typologie, par zone géographique. On peut noter aussi qu’une dominante d’entreprises de moins de 50 salariés, qui sont par nature moins aguerries à l’export, ont bénéficié de l’action d’ERAI. Nous avons la répartition des prestations d’ERAI par typologie, les évolutions du nombre de prestations entre 2011 et 2013, où l’on constate une forte progression du nombre de prestations d’accompagnement. Ce qu’il manque finalement dans votre bilan, c’est la répercussion réelle de vos politiques sur l’état des entreprises dans la région Rhône-Alpes. Dans votre bilan, il manque ce que recherchent tous les Rhônalpins, c’est le souci de l’emploi, le souci de savoir si les personnes qui travaillent dans ces entreprises vont conserver leur emploi, si les étudiants qui partent étudier à l’étranger vont, à leur retour, trouver du travail. Ça, c’est le réel bilan que vous ne voulez pas faire, bilan que vous cachez. En 2013, vous élaborez un plan régional d’internationalisation des entreprises, le PRIE. Que s’est-il passé depuis ? Rien, absolument rien. Le chômage continue d’augmenter, les entreprises exportatrices sont aussi touchées. Des PME sont ainsi rayées de la carte, jamais la France n’en avait recensé autant. Du reste, vous l’avez dit, vous n’avez pas voulu en parler au début de votre entretien. En 2013, et je parle au niveau national, ce sont 44000 entreprises qui ont été liquidées après avoir déposé leur bilan. 2014 ne devrait pas connaître d’accalmie. Selon la COFACE, un des principaux assureurs de crédit en France, ce serait environ 61 500 entreprises qui devraient fermer pendant l’année. La région Rhône-Alpes n’est pas épargnée, ce sont près de 7 000 entreprises qui ferment en 2013. Plus élevé que la moyenne nationale. C’est ça, le véritable bilan qui devrait transpirer dans votre rapport.
Vous rappelez cependant que la balance commerciale en Rhône-Alpes, qui présentait avant la crise de 2009 un excédent moyen de plus de 6 milliards d’euros, est passée successivement de 1,5 milliard en 2009, plus 1,6 milliard en 2010, à moins 730 millions en 2011 et moins 45 millions en 2013. Ces résultats devraient vous faire réfléchir sur les politiques que vous menez ici, à la Région. La leçon des élections européennes ne vous suffit pas, vous essayez encore de croire et de faire croire que votre doctrine socialiste fonctionne. Il suffit de lire le préambule de votre bilan : Par sa position au cœur de l’Europe, Rhône-Alpes s’est nourrie des influences multiples des cultures et populations qui sont rencontrées et intégrées. Vous rendez-vous compte en fait de la portée de vos actes ? Madame MOREIRA, entre hier et aujourd’hui, c’est la deuxième fois que vous utilisez le terme d’utopie dans la construction de votre projet. Mais prenons la définition dans le Larousse du terme utopie : construction imaginaire d’une société, projet dont la réalisation est impossible, concept imaginaire. Votre projet est donc imaginaire et impossible.