Intervention de Joëlle Regairaz – 18 décembre 2013
Rapport n° 13.14.751
Monsieur le Président, mes chers collègues,
Nous avions déjà voté contre la délibération de février 2012 sur la politique régionale de coopération solidaire. Ce nouveau rapport faussement titré « coopération bilatérale » recevra la même réponse de notre groupe.
Faussement nommé, oui ! Car « coopération » et « bilatérale » devraient introduire une forme de réciprocité, d’échange. Ce qui n’est pas le cas dans ce rapport, comme dans ceux de la même veine que vous nous présentez sur les sujets du même type. Nous avons tant à donner, et ne demandons rien à recevoir. Quelle générosité avec l’argent du contribuable.
En fait votre vision ressemble cruellement à la politique colonialiste de la IIIe république. Vous savez, cette capacité de vos pères fondateurs de présenter leur orgueil démesuré et leur volonté de conquête sous couvert d’humanisme et d’œuvre salvatrice pour les autres. Vous annoncez que votre mission dans ces régions est :
– de renforcer les capacités des élus, de renforcer la démocratie,
– d’élaborer avec eux des stratégies de développement à long terme, économies, énergétiques (une éolienne à Tombouctou ?!),
– de renforcer le lien social (avec autant d’efficacité que le gouvernement Ayrault en France ?),
– de favoriser l’agriculture locale (en détruisant dans le même temps la vie de nos agriculteurs locaux à nous, chez nous !),
– de sensibiliser la population à une alimentation équilibrée (en pensant peut-être à y exporter kebabs ou Mac Do ?),
… et j’en passe et des meilleures !
Alors je ne peux résister à faire ici un parallèle avec les propos de Jules FERRY, à la tribune de l’Assemblée Nationale. Un jour de juillet 1885, votre frère aîné en philosophie affirmait que l’égalité, la liberté, l’indépendance de ce qu’il nommait les « races inférieures » n’était qu’une fausse théorie, une thèse indéfendable. Et il rappelait le devoir de colonisation des races dites « supérieures », qu’il estimait avoir des droits vis-à-vis de races dites « inférieures »…
Quel procès vous intenteriez aujourd’hui si certains tenaient de tels propos. Ils sont pourtant dans votre patrimoine génétique, et vos actions présentes me font penser aux agissements passés en quelques sortes. Et dire que vous nous accusez de pensées aux relents nauséabonds ; quand j’entends vos maîtres, je me dis que l’inversion accusatoire est loin d’être un simple concept !
Pour notre part, nous refusons, Monsieur le président, d’exporter comme vous souhaitez le faire votre pagaille administrative et votre tapage bureaucratique dans ces pays-là. Nous refusons de les inciter à devenir des sociétés matérialistes et contre-natures, comme vous acharnez à la faire pour la France ou pour notre vieux continent. Nous croyons qu’ils sont maîtres chez eux, et libres de vivre de leurs coutumes, de leurs habitudes, dans le système tribal qui est le leur. Leurs guerres ? C’est souvent votre ingérence qui en est la source.
Mais nous n’en restons pas sourds aux difficultés que vivent ces populations et ces pays. Et nous pensons par exemple que le médecin sénégalais, que vous faites venir chez nous, serait mieux chez lui à soigner les siens ! Nous pensons que l’élite des pays africains doit rester en Afrique, ce qui entre en contradiction avec votre politique migratoire qui pille ces terres, bien souvent complexes, de leur propre richesse humaine.
Ainsi, une piste, Monsieur le Président. Écouter les conseils du professeur Gollnisch, proposé il y a peu au Parlement européen : créez ici, à Lyon, ainsi que dans les espaces Rhône-Alpes de nos départements, et dans le cadre d’une vraie coopération bilatérale, une maison des étrangers. Cela sera l’occasion d’inciter les forces vives de ces pays à y retourner. Ouvrez des bureaux de recrutements bilatéraux, là aussi, destinés à ramener chez nous nos soldats français engagés au Mali, et à y renvoyer de jeunes maliens qui seraient mieux à défendre leur pays là-bas qu’à parader avec leurs drapeaux africains les soirs de match de football dans les rues de nos quartiers…
Monsieur le Président, mes chers collègues, être coresponsable c’est à notre avis faire prendre conscience que chacun doit agir pour l’intérêt de sa propre patrie. Nous avons une richesse à rendre au Mali ou au Sénégal : soyez vraiment généreux et révisez vos projections internationales pour le plus grand bénéfice de notre pays et celui de vos partenaires. Non à votre rapport, oui à la réflexion bilatérale, oui à la solidarité du chacun chez soi !
Joëlle Regairaz (FN) sur la coopération avec la… par FNRhoneAlpes
Réponse de Bruno Gollnisch à Jean-Jack Queyranne qui a considéré que le Front National s’opposerait toujours aux coopérations internationales :
Réponse de Bruno Gollnisch (FN) concernant les… par FNRhoneAlpes