Explication des amendements en “culture” présentés par Liliane Boury – 19 décembre 2013
Les années se suivent, les budgets se suivent, celui de cette année est globalement maintenu, chaque année, nous réaffirmons que nous souhaitons revenir à une vraie culture, identitaire, enracinée et sortir de cette pluie d’objets culturels qui relèvent du domaine de la distraction et de l’entretien du clientélisme électoral. En conséquence, comme chaque année nous proclamons clairement notre souhait de forte diminution du budget culturel.
Peut-être ne serez vs pas d’accord, conforté entre autres par les propos du ministre de tutelle Mme Filippetti qui a avoué le 7 juillet 2013 au festival d’Avignon : « La lutte contre le Front national passe beaucoup par le terrain culturel » Cela, ns le savions, et ns le dénonçons, mais, vous vous en rendez compte, le FN n’a pas besoin de ça !
Les dépenses augmentent, mais mieux que la petite bête qui monte, monte, le FN caracole. Cela procure une certaine perplexité dans vos milieux.
Il faut faire barrage aux partis populistes. Mais dans ce mot, il y a « populo », « peuple ». Et si cette politique obtenait l’effet inverse ? Si le peuple n’était pas totalement anesthésié ? S’il avait un sursaut salvateur ? Celui-ci se confirme dans beaucoup de domaines, mais cantonnons nous à la culture.
Si le peuple en avait assez des programmations d’animations festivalières locales presque exclusivement exotiques ?
Si le peuple en avait assez que des subventions soient versées en priorité aux associations issues des « quartiers » répertoriés, et des refus devant des projets de qualité venant d’ailleurs, refusés « au nom de la politique territoriale », dont a pâti récemment une association parce que venue du 6e arrondissement de Lyon, qui n’est pourtant plus ce qu’il était, dont a failli être victime une production d’agriculteurs d’Ardèche, repêchée grâce à l’intervention de notre représentante dans le comité ?
Si le peuple en avait assez, croyant que ces subventions sont encadrées par des critères stricts, d’apprendre que ceux-ci sont allègrement contournés, comme pour le festival LGBT, accompagné dès sa première année, c’est-à-dire sans que l’on connaisse sa qualité autre qu’idéologique, qui « n’est plus éligible car l’appel à projets n’a pas vocation d’accompagner les projets de façon pérenne », alors on le change de ligne, ni vu ni connu, c’est reparti ?
Si le peuple en avait assez lorsqu’il assiste à des débats publics de subir des discours idéologiques, comme dans le cadre du festival « Mode d’emploi » sur le thème « Le sens de la famille », organisé par Villa Gillet aux Subsistances de Lyon, où les ardents défenseurs du mariage pour tous ont promu la théorie du genre ?
A leurs yeux, la famille père-mère-enfant n’est qu’un vaste préjugé, une mythologie, qu’il faut déconstruire nécessairement et à tout prix. Donc à l’aide de financements publics.
Si le peuple en avait assez et s’offusquait en entendant les paroles ordurières que leurs enfants peuvent télécharger grâce à la carte M’RA, téléchargements que j’ai dénoncés l’an dernier, imaginant que au milieu de vos nombreuses activités vous ne pouvez pas tout savoir, pensant donc que vous péchiez peut être par ignorance, mais qui se poursuivent, le bénéfice du doute tombe, et on continue en toute connaissance de cause à subventionner les groupes producteurs au nom du soutien à la filière phonographique.
Si le peuple en avait assez des projets de valorisation des mémoires concernant presque exclusivement le XXe siècle, à croire qu’entre la grotte Chauvet et la Deuxième Guerre mondiale rien ne vaut ? Par exemple, s’il y a une Deuxième Guerre mondiale, c’est qu’il y en a eu une première, qui l’a engendrée. Mettons à votre crédit l’intention écrite de porter une attention particulière aux actions relevant du centenaire de cette guerre. Bien. J’ai entendu évoquer le dernier discours public de Jean Jaurès tenu à Vaise ; pourquoi pas ? Mais quelle place réserve t-on à la mémoire de Clotilde Bizolon, la Maman des Poilus ?
Les commémorations nationales ont commencé, mais on est déjà affligé, devant les applications de l’idéologie de l’effacement : si les individualités qui ont cédé à la faiblesse bien humaine et bien compréhensible sont honorées, il n’en est pas de même de l’esprit patriotique, les chefs militaires sont ignorés, si le nom de celui qui fut le réorganisateur des armées et vainqueur de Verdun, Philippe Pétain est cité, ce ne sera que pour être traîné dans la boue.
«La gloire qu’il a acquise à Verdun puis gardée en conduisant l’armée française à la victoire ne saurait être contestée ni méconnue par la patrie », disait le Général de Gaulle le 29 mai 1966.
Si le peuple en avait assez d’apprendre que pour doter le musée des Beaux Arts de Lyon de deux Fragonard, il faut avoir recours au mécénat, alors que les subventions publiques vont à des soi disant œuvres auxquelles personne ne comprend rien
Eh oui il veut comprendre, le peuple !
Et quand il voit des bottes de foin empilées, il se réjouit devant ce témoignage de belles fenaisons ; quand il voit des écorces bien nettoyées et rangées, il se dit que cela relève de la culture au sens premier quand cela est dans la nature, mais il reste perplexe devant leur exposition dans notre verrière, au nom de l’art…
Et si un lors d’un week-end pluvieux, privé de balade dans des grandes surfaces, et en dépit d’affiches insolites sinon décalées, il s’est lancé, le peuple, dans la biennale d’art contemporain ?… Imaginons le suivre dans sa visite :
Accueilli par une sculpture que un « artiste » a faite de lui-même, à poil, affalé sur le dos, le regard vide, les jambes écartées et les attributs bien en évidence. Il doit admirer une exposition d’une série de seins et de vagins. A côté, est planté un phallus de deux mètres au milieu d’un salmigondis d’objets et de photos. Puis des petits films de personnages du «porno soft», nymphettes habillées en collégiennes, campeuses qui perdent vite leurs bretelles. Un autre film assimile amour et découpage des mammifères sur un baleinier japonais… Sous vitrines, des vibromasseurs et les masques Titi et Gros Minet. Au musée d’art contemporain (MAC), le donjon sadomaso avec la Panthère rose en bourreau.
La presse n’a pas été tendre : « le sexe est omniprésent dans cette douzième édition de la Biennale d’art contemporain qui « affole la capitale des Gaules, pour le meilleur et pour le pire ».
Tout ceci serait une vision plutôt décapante d’une société puritaine et hypocrite qui met le rose en avant pour vendre le reste. « L’art d’aujourd’hui ne fait rien d’autre que raconter le monde », explique Thierry Raspail, directeur du Musée d’art contemporain de Lyon et directeur artistique de la Biennale. Soutien affiché de la Biennale le maire de Lyon a paraît-il apprécié les vertus de cet humour inconvenant.
5 millions d’euros de subventions publiques : ce qui est certain, c’est qu’au mois de mars, les Lyonnais lui exprimeront leur sentiment.
Pour qu’un peu plus tard les rhodaniens ne vous fassent pas savoir la même chose, nous vous proposons de recevoir favorablement nos amendements.
Liliane Boury (FN) demande une réduction des… par FNRhoneAlpes