Intervention de Christophe Boudot – 18 décembre 2013
Rapport n° 13.07.747
Monsieur le Président, chers collègues,
Par courrier du 1er octobre 2013, le Préfet de Région a demandé à notre collectivité régionale ainsi qu’aux autres personnes publiques associées, son avis sur le projet de modification de la DTA, la directive d’aménagement territoriale de l’aire métropolitaine lyonnaise, dans sa partie de l’espace interdépartementale de Saint-Exupéry.
Cette grande aire métropolitaine autour de la ville de Lyon couvre 4 départements de notre région et regroupe 382 communes pour une superficie totale de près de 446 000 ha.
Déjà en 2005, la Région Rhône-Alpes avait été consulté sur le projet de DTA et avait donné un avis favorable dans sa délibération du 21 Janvier 2005 que mon groupe, le Front National, n’avait pas voté.
Mon groupe en 2005 par la voix de Maurice Faurobert, dont je tiens à saluer ici l’expertise en matière d’aménagement du territoire et de transport, avait formulé les plus vives réserves quant à cette planification métropolitaine d’envergure régionale.
Mais il convient aujourd’hui d’analyser précisément les avantages et les inconvénients pour nos concitoyens de cette DTA qui est la nouvelle armature des sites d’accueil d’activités économiques et des conditions d’accès à l’urbanisation des zones de la plaine de Saint-Exupéry.
Avec cette directive, Monsieur le Président, votre soif de décentralisation et de planification peut s’exprimer pleinement et se traduire concrètement sur le terrain politique face aux velléités métropolitaines de Gérard Collomb qui vient de se tailler sur mesure une métropole aux compétences élargies, sans même vous avoir averti.
Il faut un cap, monsieur le Président, vous l’avez rappelé dernièrement au Président de la République et au Premier Ministre, vous faisant par la même l’écho des préoccupations du Front National, je tenais à vous en remercier publiquement aujourd’hui.
Il faut un cap et cette directive en est un, elle aura pour effet de contenir l’émiettement des zones résidentielles périphériques et orienter l’aménagement de ces zones en une densification raisonnable, notamment aux abords des installations aéroportuaires qui génèrent beaucoup de nuisances sonores.
Il faut un cap, Monsieur le Président, pour préserver les potentiels économique de la zone, pour préserver les conditions de développement de l’aéroport et de la gare TGV qui fêtera bientôt ses 20 ans et qui , au passage, compte trop peu de dessertes et trop peu de voyageurs pour constituer un moteur de développement à elle seule.
Il faut un cap, Monsieur le Président, en matière de maîtrise des fonciers, même si l’autoritarisme foncier régional du commissaire politique Leras nous déplait et vise très souvent à la réduction des libertés individuelles, pouvant aller jusqu’à la remise en cause de la notion même de propriété individuelle.
Il nous faut, c’est vrai, préserver des zones de terres agricoles et ainsi installer et favoriser notamment les productions de maraîchage au plus près des grandes métropoles.
Cependant, en voulant à tout prix faire exister ces zones métropolitaines comme de futures entités européennes, vous poursuivez lentement mais sûrement la construction de vos super-régions européennes dont le but affiché est de se substituer directement à l’Etat et aux nations pour devenir des collectivités techniques et sans identité directement quémandeuses de subventions européennes.
Par ailleurs, cette modification de la DTA rendra un peu plus légitime encore votre projet de traversée transalpine, ce chantier pharaonique plus que coûteux, que nous combattons depuis le début : le Lyon Turin.
Ce projet est une monstruosité économique et financière. Nous sommes heureux maintenant d’avoir été rejoint par vos amis politiques ; sont-ce bien encore vos amis politiques ? Je veux parler des écologistes d’EELV.
Un mot encore : pour accroître l’attractivité du site de la plaine autour de l’aéroport de Saint-Exupéry et en faire véritablement le centre névralgique et géographique régionale, je rappelle que mon groupe, par la voix de Bruno Gollnisch, avait même proposé de construire le siège de notre Région à coté de la gare de Saint-Exupéry pour bénéficier de la centralité et des réseaux de connections des transport .cela aurait eu pour effet de dynamiser la zone.
VOUS n’en avez pas voulu et VOUS avez préféré densifier ce quartier no man’s land de la confluence dont on peut dire qu’elle est tout le contraire d’un nœud ferroviaire.
AUTRE CHOSE ENCORE, puisque ce document global de planification s’imposera aux documents d’urbanisme locaux comme les PLU et le Scott, je propose que vous lanciez une grande consultation populaire qui dépasse le champ normal de la consultation publique, dans les différentes communes de la zone car il y va de la vie quotidienne des Rhônalpins, de leur liberté et de leur avenir.
Instaurer un peu de démocratie locale et participative ne serait pas un luxe pour une planification globale et structurante de cette envergure.
Je vous remercie.
Christophe Boudot (FN) sur l’espace de Saint… par FNRhoneAlpes