Explication de vote de Bruno Gollnisch – 25 octobre 2013
Rapport n° 14.14.637
Monsieur le Président,
J’ai écouté avec intérêt l’exposé de M. LOUNES. Je voudrais simplement relever que si les intentions de Robert SCHUMANN en créant la communauté européenne du charbon et de l’acier étaient sans doute pures et le désir d’éviter le renouvellement des guerres fratricides franco-allemandes, le résultat 60 ans après peut être apprécié : c’est qu’en France, il n’y a plus de charbon et d’acier. Les dernières aciéries étaient Mittal. Ceci me rendra un peu plus sceptique et nous permettra de partager les réserves qui ont été exprimées à l’instant par M. Patrick LOUIS sur cette coopération.
Bien sûr, nous n’avons que sympathie pour la Voïvodie de Malopolska et pour le courageux peuple polonais, mais Monsieur le Président, il est vrai qu’en cette période, nous nous demandons un peu où vous allez. Comme l’a exprimé en commission mon collègue Charles PERROT, la multiplication des opérations de coopération internationale est en divorce flagrant avec la raréfaction des moyens financiers de nos compatriotes.
Nous n’avons pas été systématiquement contre toute forme de coopération internationale. Nous avons été partisans, par exemple, ce qui supposait de notre part un certain courage politique, de la coopération avec le Léré parce que nous préférions que les populations du Mali aient à boire et la possibilité d’irriguer leurs champs sur place plutôt que d’être poussées par la faim et par la soif à venir chez nous.
Aujourd’hui, en Europe, nous avons des coopérations avec les régions frontalières suisses (les cantons de Vaud, de Valais, de Genève), italiennes (Piémont, Vallée d’Aoste, Ligurie) – pourquoi pas ? – mais aussi, dans le cadre des quatre moteurs de l’Europe, une coopération toujours privilégiée avec la Lombardie, la Catalogne et le Bade-Wurtemberg, qui ne sont pas des régions limitrophes; en Amérique, avec la province du Québec ; avec le Parana au Brésil ; avec la Pennsylvanie aux États-Unis ; en Asie, avec la municipalité de Shanghai ; avec l’État du Karnataka, en Inde ; en Europe Centrale, avec la Transdanubie du Sud, la Hongrie, et voici, par conséquent, la Région de Malopolska. Je vous épargne la liste de toutes les autres coopérations privilégiées qui sont extrêmement nombreuses dans les budgets de notre Région.
La convention que vous nous proposez est, par l’étendue de ses compétences, une espèce de poème à la Prévert. On se propose d’intervenir notamment – le « notamment » est admirable – dans les domaines d’intervention suivants : le développement agricole et rural, le développement économique et l’innovation, la coopération entre établissements d’enseignement supérieur et de recherche – sans prendre en considération par exemple le fait que l’université de Lyon a, pour sa part, une coopération avec l’université de Lodz, qui ne se trouve pas dans la province de Malopolska – la formation et la mobilité des jeunes, l’énergie et la protection de l’environnement, la santé, les politiques de développement régional et d’aménagement du territoire, la gestion des collectivités territoriales, les échanges culturels, les politiques européennes, l’égalité hommes/femmes, la participation citoyenne – le rituel l’impose – et enfin la solidarité. Excusez du peu !
En un mot, nous trouvons excessive la multiplication de ces opérations de coopération qui se font trop souvent aux frais du contribuable. À titre indicatif par exemple, l’association Fraternité française que préside Mme D’ORNANO, assistée par Mme Jany LE PEN, et à laquelle a également participé – il se trouve en tribune – notre ancien collègue Jean-Pierre BARBIER, a développé un programme de coopération avec le Cameroun. Je salue ici la présence en tribune de son excellence, Monsieur Boniface MINTIDEM, chef traditionnel de la Région de Dschang.
Cette coopération a utilement pu se traduire par des programmes divers d’assistance médicale, la construction d’un pont qui a raccourci considérablement les communications et permis aux villageois d’apporter sur les marchés urbains le produit de leur récolte. Ceci n’a pas été pris sur des fonds publics. Il s’agit de coopération volontaire.
En d’autres termes, nous ne sommes pas hostiles à la coopération internationale, bien au contraire, mais nous voudrions, Monsieur le Président, que vous soyez plus économe dans les opérations que vous engagez de l’argent du contribuable et des fonds publics.
Je vous remercie.
Bruno Gollnisch (FN) contre la multiplication… par FNRhoneAlpes