Intervention de Nicole de Lacheisserie – 25 octobre 2013
Rapport n° 13.07.633
Monsieur le Président, chers collègues,
Le centre hospitalier du Docteur Récamier à Belley est une illustration parfaite de l’état de santé du secteur hospitalier public de proximité, non seulement dans notre région mais partout en France.
Pourtant, vous ne pouvez vous exonérer de toute responsabilité en ce domaine. La situation constatée aujourd’hui et que seul le Front National dénonce depuis des années, est la conséquence de 40 ans d’erreurs de gouvernance, d’incapacité d’anticipation, de la politique d’autruche menée tour à tour par l’UMPS, au gouvernement, à l’Assemblée Nationale ou dans les collectivités territoriales.
Durant des décennies cet établissement a été confronté à des erreurs de gestion, et à une absence totale de perspectives, qui ont entraîné une dégradation de ses bâtiments jusqu’à l’extrême limite. En 2011 : la commission de sécurité a refusé son agrément, entraînant une baisse constante de son activité, une diminution globale du nombre de séjours, mais, surtout une situation précaire des effectifs médicaux.
Lors de l’examen pour avis du Projet Régional de Santé du 5 octobre 2012, Monsieur Jacquinet Directeur Général de l’ ARS, nous exposait ses difficultés à faire venir dans des territoires ruraux, des jeunes médecins hospitaliers, d’où sa proposition de coordonner entre eux le secteur hospitalier, en développant des communautés hospitalières de territoire entre hôpitaux publics, dans lesquelles un petit établissement de proximité pourra continuer d’exercer son service public à la population.
Nous voulons y croire, avec un risque cependant : en sauvant l’un, il désorganisera l’autre.
Maintenir une égalité dans l’accès aux soins et un service public de santé de qualité sur ce territoire, ne peut pas se faire qu’en modernisant des locaux pour un coût de 25 millions d’euros, mais bien nécessairement avec une équipe de médecins hospitaliers.
Malheureusement, dans les années à venir nous aurons encore moins de médecins.
Il serait temps d’avoir une concertation sur le numerus clausus, le Front National préconise de desserrer le numerus clausus à l’université de médecine, afin de réduire le recours aux personnels de santé étrangers.
Nous sommes loin d’ une égalité des soins pour tous : la multiplication des déremboursements de médicaments, la hausse du forfait hospitalier, la baisse des indemnités journalières des malades, l’augmentation de la taxe sur les complémentaires santé, etc, n’y contribuent guère.
Ces mesures prises sous le mandat de Nicolas Sarkozy ont contribué à creuser un fossé entre une santé des pauvres et une santé des riches qui ne cesse de s’accroître. Une étude du 15 octobre, révèle qu’ 1 français sur 3 ne se soigne pas pour des problèmes d’argent, alors que dans le même temps, l‘AME comptait 220 000 bénéficiaires, pour un coût global de 588 millions d’euros en 2011, contre 75 millions d’euros dans le budget de 2000, année de sa création.
La santé est une compétence de l’Etat, Monsieur le Président, comme vous le précisez dans ce rapport, le Conseil Régional n’a pas de compétence obligatoire dans le domaine de la santé : mais au titre d’aménagement du territoire, vous soutenez ce projet de reconstruction de l’hôpital de Belley, en y apportant une contribution régional de 3 millions d’euros : à titre exceptionnel.
Avec le désengagement de l’Etat : l’exception va devenir la règle, puisque le territoire de Belley n’est pas une exception ; combien d’autres hôpitaux de proximité de notre région connaissent les mêmes difficultés de recrutement de personnel médical et de situation financière délicate?
Ces hôpitaux ont pourtant, une vraie fonction de proximité. Ces services publics médicaux sont indispensables à l’attractivité d’un territoire et contribuent à son activité économique. Pour que vivent nos territoires ruraux et les hôpitaux de proximité, le groupe Front National votera ce rapport.
Monsieur le Président, chers collègues, je vous remercie de votre attention.
Nicole de Lacheisserie (FN) sur l’hôpital de… par FNRhoneAlpes