Cet après-midi, notre élue Blanche Chaussat s’est rendue au tribunal de commerce de Lyon où se tenait l’audience concernant le sort du groupe Ken One. Le jugement a été à nouveau reporté, et sera prononcé mi-décembre.
Fleuron de l’industrie plastique française, Kem One est née en 2012 de la cession par Arkéma de son pôle vinylique à un repreneur américain. Le groupe emploi 2600 personnes, dont 1300 sur les sites de Lyon (où se situe aussi son siège social), Saint-Fons et Balan dans l’Ain. Il est aujourd’hui le troisième producteur européen de PVC.
La situation
Comme l’immense majorité des industries françaises, Kem One souffre à la fois du dumping social causé par la concurrence étrangère (producteurs à bas coût de main d’œuvre) et de la flambée des prix des matières premières, des taxes et des règlementations toujours plus contraignantes (qui ont souvent peu de justification, ou parfaitement marginales compte tenu des effets pervers engendrés).
Les rachats par des fonds d’investissement étrangers (américains souvent, comme c’est le cas de Kem One) n’arrangent rien à la situation, imposant les réductions de personnel pour obtenir leur taux de croissance à deux chiffres.
Notre ambition
L’enjeu est lourd de conséquences sur l’avenir de toute la filière de la plasturgie française, et pourrait constituer le plus grand sinistre industriel de l’année pour notre pays.
La compétitivité de ces industries passe par une diminution des coûts facturés par les fournisseurs d’énergies comme EDF, TOTAL et ARKEMA (fourniture de vapeur, d’éthylène et d’électricité). Le gouvernement doit assumer à cet égard les prérogatives d’un Etat stratège. Le Fonds stratégique d’investissement, sous l’autorité du ministère du redressement productif, devrait investir dans le capital de ce groupe, afin d’en assurer la survie et la pérennité.
On ne peut faire le sacrifice de milliers d’emplois qui se voient menacés par les politiques libérales et l’ouverture aux marchés mondialisés. On connaît les objectifs et les méthodes des fonds de pension américains qui ne cherchent qu’un bénéfice à court terme. «La réindustrialisation passe par un réarmement face à une mondialisation débridée qui met nos industries en concurrence déloyale avec le monde entier et un fonctionnement de la zone euro qui nous soumet à la politique d’hyper-compétitivité de l’Allemagne. A cette fin, la France remettra en cause l’ensemble des contraintes absurdes imposées par l’Union européennes et qui interdisent, au nom d’une politique de la concurrence dévoyée, toute politique industrielle réelle ».