Intervention de Christophe Boudot – 11 juillet 2013
Rapport n° 13.14.426
Monsieur le président, monsieur le Préfet de Région, mes chers collègues,
Bien que les discussions européennes soient encore en cours, une circulaire du gouvernement datée du 19 avril 2013 confirme officiellement le transfert aux régions de l’intégralité de la gestion du fonds européen de développement régional, le FEDER ainsi que ses satellites, le FEADER agricole ainsi que le FSE du fond social européen.
Ce que l’Etat gérait auparavant, par l’intermédiaire de ses services ou des services des préfectures, la Région va désormais le piloter directement pour la période 2014-2020. Concrètement, la région Rhône-Alpes devient donc autorité de gestion à la place du Préfet de région.
Cette nouvelle attribution va dans le sens de l’autonomie des régions, elle va dans le sens de votre vision idéologique des Euro-land que vous appelez de vos vœux et que nous combattons avec ardeur depuis les débuts de notre collectivité.
Ce transfert inédit peut être vu comme une avancée pour les régions pour autant qu’elles puissent maitriser la nouvelle complexité des procédures. Par voie de conséquence, il donne aux services de la Région : obligation de bonne gestion sous le contrôle des organes européens comme la cour des comptes européennes.
Pour les bénéficiaires de ces fonds européens (les centres de recherches, les associations, les collectivités territoriales et les entreprises..), ce transfert de gestion ne peut que compliquer leur tache, ne peut que noyer leur recherche d’informations et va, à coup sur, alimenter au final le millefeuille consternant de votre bureaucratie.
En matière de souveraineté nationale, ce transfert ne peut être qu’un recul de plus et une perte de pouvoir de l’Etat français sur les politiques les plus importantes de l’Union Européenne. Votre présence parmi nous, Monsieur le Préfet, est tout un symbole. Vous venez sceller, avec notre assemblée, l’abandon de vos prérogatives au profit des services de la Région.
Quel en sera le bénéfice pour les Rhônalpins, c’est la seule question importante à se poser et que vous devriez vous poser plus souvent. Quelle sera l’efficacité réelle d’un tel transfert ? Nous n’en savons rien, nous sommes très inquiets.
Car enfin, tous ces crédits européens ne sont pas une manne crées “ex nihilo” qui abonderait opportunément les budgets des états, ils ne sont pas un cadeau de l’Union Européenne pour renforcer les infrastructures ou améliorer le développement des régions : ces crédits sont la redistribution partielle des sommes que l’Etat verse chaque année à l’Union Européenne.
La Région devra donc gérer cette redistribution partielle et insuffisante de nos impôts que nous avions confié à l’Etat.
La France verse près de 20 Milliards d’euros par an à l’Union Européenne pour au final ne bénéficier que d’un peu plus de 13 Milliards de redistribution. Ou sont donc passés les 7 milliards manquants ?
Ils servent à financer les politiques globales, ils servent l’intégration de nouveaux entrants comme la Croatie ou d’autres demain qui ne seront que des boulets économiques et sociaux.
Ils servent à financer des politiques sociales inopérantes, quand il s’agit par exemple de financer la Roumanie, la Hongrie ou la Bulgarie pour qu’elles fixent leurs ressortissants roms sur leur territoire avec les résultats que l’on connaît… et les conséquences dramatiques pour cette population miséreuse et couteuses pour la France et vos services, Monsieur le Préfet, qui gèrent sur le terrain les conséquences dramatique de la trahison des responsables politiques au niveau national et européen.
Ce transfert, qui est une étape de plus vers une intégration politique de votre Europe fédérale va à l’encontre de l’opinion publique française, de plus en plus eurosceptique comme le montrent désormais tous les sondages d’opinion.
Vous pourrez d’ailleurs vous en rendre compte dès l’année prochaine, lors des élections européennes de Mai 2014 qui traduiront dans les urnes le gouffre qui s’est installé entre votre vision idéologique et le sentiment des français.
Ce dossier nous amène également à réfléchir sur l’Etat actuel de votre Europe fédérale : il n’est pas bon
Une situation économique de plus en plus dégradée et une monnaie unique devenue un dogme, plombant littéralement tout espoir de croissance ou tout projet de relance économique.
Une zone euro qui est la plus faible du monde et dont les pays sombrent les uns après les autres dans la récession et la faillite.
Une situation institutionnelle inopérante malgré la multiplication des traités depuis 20 ans qui ont, peu à peu compliqué l’avenir de l’Union européenne , traités comme celui de Lisbonne refusés par les peuples par référendum en 2005 et finalement validé par des élus aux ordres deux ans plus tard.
Monsieur le président, monsieur le Préfet, vous qui êtes si prompt aux dissolutions de toutes sortes, réfléchissez donc sérieusement sur la dissolution de cette Union européenne supranationale et revenez au bons sens des peuples, rangez vous à cette bonne Europe des projets qui a montré sa simplicité et surtout son efficacité. Vous serez alors soutenu par l’opinion publique qui voit, en la coopération des Etats-nations un retour à l’idée originelle de l’organisation européenne et la seule chance pour l’avenir de l’idée européenne.
Vous voulez faire le bonheur des peuples en vous passant de leur consentement, on a vu par le passé ce que cela a donné, tout simplement le totalitarisme ou bien le communisme, comme vous préférez : c’est pareil !
Vous l’avez compris je crois, nous voterons contre ce rapport qui est un enterrement de première classe pour notre souveraineté nationale et qui valide votre vision des Euro-régions que nous combattons .
Il en va de l’intégration européenne comme pour le Lyon Turin, vous faites fausse route, vous vous éloignez irrémédiablement de l’avis des peuples et pourtant, par idéologie ,vous accélérer la cadence et vous foncez droit dans le mur.
Je vous remercie.
Christophe Boudot (FN) pour le souverainisme par FNRhoneAlpes