Intervention de Maurice Faurobert – 11 juillet 2013
Monsieur le Président , Mesdames, Messieurs,
Le Front National a exprimé, on peut dire dès l’origine, son opposition à ce projet ferroviaire Lyon-Turin. Dès 1993, lors du débat d’opportunité, il nous est apparu qu’au regard des financements absolument énormes, il n’y avait tout simplement pas de nécessité économique mais beaucoup de risques de massacres de paysages dans nos massifs des Préalpes. Par contre, il y avait bien une raison politique et idéologique qui perdure. Il s’agit, en imposant cette nouvelle liaison ferroviaire, d’imposer une structure européenne de connexion, comme il est dit dans le rapport d’aujourd’hui, d’établir un réseau des métropoles régionales des différents pays, par dessus les intérêts et les autorités nationales. Cet européisme est un vieux reflexe décadent, moqué par le général de Gaulle, qui disait : « ils crient tous ‘l’Europe, l’Europe’, et sautent comme des cabris ».
Le manque de réalité économique et donc l’impossibilité d’obtenir une rentabilité des investissements, a rapidement été confirmé par des experts qualifiés des Ponts et Chaussées en 1998, puis par l’Inspection Générale des Finances en 2003. Mais cela n’a pas donné à réfléchir aux groupes politiques qui ont plutôt fait de la surenchère envers et contre tout. Ceci jusqu’à la grogne, lors de l’Enquête Publique, de certains maires de communes touchées par les lignes dites d’accès. Les paysages chamboulés, les propriétés morcelées, les terrains expropriés, et tout çà pourquoi ? Pour qui ? Pour des eurocrates, et des politiciens européistes !
La contestation s’est donc manifestée et les élus verts, risquant l’indiscipline, ont emboité le pas.
Je rends hommage aujourd’hui à leur conversion à notre analyse de bon sens et donc dans l’opposition.
Il y a bien des motifs pour dire “Non” à ce Train qui se veut à Grande Vitesse, pour le fret et pour les voyageurs.
D’abord, le peu de clientèle voyageur n’est pas intéressé par la poignée de minutes qu’on veut lui offrir sur son temps de parcourt.
Ensuite, le fret, que la Gauche veut nous faire croire être sa première vocation, se réduit chaque année, comme nous l’avons montré dans notre première question.
Soutenu par la gauche et la droite progressiste, ce train n’est même pas écologique car les travaux qu’il faudrait engager seraient plus polluant que les améliorations possible de la ligne existante et recommandé par la Commission 21.
Enfin, ce grand chantier qui faisait rêver d’une expansion tombée du ciel, avec des dizaines de milliers d’emplois, était encore une surestimation, une arnaque, et les rêves se dégonflent.
Il y a encore un motif déterminant pour s’opposer : c’est le manque d’argent. Monsieur Ayrault, après avoir défendu bec et ongles ce cher train, a dû se rende à l’avis de M. Duron de la Commission 21 qui repousse le projet à des jours meilleurs dans l’espoir que ce soit en 2030.
J’ajoute le motif de rejet de ce projet sans doute le plus grave aux effets les plus pervers : c’est l’objectif stratégique énoncé en page 70 du dossier de Plénière qui vise, je cite : « la connexion de l’Europe (et pour le cas, la France) aux marchés extérieurs notamment l’Afrique du Nord, l’Asie, la Chine l’Inde avec lesquels les relations commerciales vont croissant ». On ne peut mieux dire pour confirmer et amplifier l’ouverture sans régulation à une concurrence déloyale ravageuse de produits venus de pays à bas coût. Les conséquences désastreuses se vérifient à deux niveaux : l’invasion de la France et de l’Europe, qui livrent leur marché sans protection, a pour effet, tant de fois vérifié, la disparition ou la délocalisation de nos activités de production, avec l’inflation du chômage qui s’en suit ; au niveau des pays producteurs, un esclavagisme moderne qui jette sur les chaines de fabrication les populations sans distinction de sexe ou d’âge, sans protection sociale et sanitaire, sans contrainte environnementale. Non, nous ne serons pas complice de cet asservissement à la haute finance euromondialiste.
Notre opposition se complète par la proposition de remplacer ce tunnel à l’idéologie fumeuse et funeste par les aménagements nécessaires au report modal et sur le plus urgent, l’axe Nord-Sud.
Il faut reprogrammer la ligne LGV Rhin-Rhône dans sa branche sud, mais aussi la liaison fluviale Rhône-Saône-Rhin, apportant immédiatement la solution environnementale au désengorgement de la vallée du Rhône devenue dangereuse.
A la vision mondialiste du Lyon-Turin nous choisissons un vrai projet au bénéfice de la France et des Français : l’axe Rhin-Rhône.
Je vous remercie de votre attention.
Maurice Faurobert (FN) contre le Lyon-Turin par FNRhoneAlpes