Renouvellement de la convention de coopération avec la Région de Matam (Sénégal)

Intervention de Joëlle Regairaz – 13 décembre 2012

Rapport n° 12.14.678

Monsieur le Président, chers collègues,

Nous avons déjà eu l’occasion de rappeler à plusieurs reprises que le groupe Front national n’est pas systématiquement hostile aux politiques de coopération décentralisées. Nous avions notamment en son temps soutenu l’initiative votée par notre Assemblée en faveur du Mali. Plus récemment, notre groupe a voté en faveur du rapport convention-cadre de coopération décentralisée entre la Région et l’Association des communes d’Arménie. Et je rappelle même approuvé

qu’en son temps, nous avons soutenu le vote d’une résolution en faveur de la flottille pour Gaza, contre certains des propres amis de la majorité.

Pour autant, et cette intervention fait écho à nos propos concernant les orientations budgétaires, il est temps pour notre Institution de se recentrer sur ses compétences, sur le quotidien des Rhônalpins.

Nous avons déjà demandé, à de nombreuses reprises qu’un bilan d’étape soit fait au sujet de ces politiques de coopération. Or, nous ne voyons toujours rien venir.

Les voeux pieux formulés par cette convention de coopération décentralisée, sont à l’image des politiques conduites par la Région, dans la région. Les beaux et bons sentiments, la ferveur avec laquelle le projet est présenté, nous apparaissent tels les hologrammes enchanteurs qui illuminent l’oeil du quidam venu assister à la Fête des Lumières !

Monsieur le Président, Chers Collègue, le groupe Front National ne se laissera pas abuser par la prestidigitation des longues phrases et des beaux concepts si bouffis d’idéologie. Le développement durable, la solidarité, le principe de subsidiarité, la perspective de pérennisation pour la mise en oeuvre de principes de précaution, de prévention et de réversibilité, etc, etc, ne sont que poudre aux yeux, à l’image des millions dilapidés par le système technocratique et administratif, dont l’UMPS est complice !

Comprenez, Monsieur le Président, cher Collègues, que notre présence ici se justifie par la volonté des Rhônalpins,  de revenir à une gestion plus terre-à-terre et plus sage, des deniers publics. Foin des libéralités qui vont à l’encontre du vieil adage :  “Charité bien ordonnée commence par soi-même !”

Remettons d’abord de l’ordre chez nous et aidons les autres, ensuite ! Nous voulons du concret !

Expliquez-nous…

– Que peut bien vouloir dire : “le renforcement des capacités institutionnelles et la maîtrise d’ouvrage des collectivités territoriales ?”
– Que peut bien vouloir dire : “L’accompagnement de la société civile ?”
– Que peut bien vouloir dire : “Renforcement des compétences des personnels administratifs et techniques en région de Matam ?”
– Que peut bien vouloir dire : “Mobilisation et valorisation des savoir-faire dans les deux territoires ?”
– Que peut bien vouloir dire :”l’amélioration des conditions de vie par la population, notamment par le renforcement de la sécurité alimentaire et sanitaire, la maîtrise de l’eau et la préservation ?”Pardonnez-moi Monsieur le Président, Chers Collègues, ce fastidieux verbatim. Mais nous craignons, une fois encore, que ce beau projet ne cache qu’une avalanche de subventions dont nous ne pourrions maîtriser la course. Quant à l’usage qu’il pourrait être fait de cet argent, nous ne nous faisons aucune illusion. (Soupir)

Doit on rappeler que depuis le 4 avril 1960, le Sénégal a obtenu de la France son indépendance ce qui induit une certaine incohérence de ce  projet dont le budget maximal pourrait atteindre les 700 000 € par an, pour la seule région Rhône-Alpes tandis que la région de Matam ne mobiliserait sur ses ressources propres que 5% du budget annuel.

Outre les points abordés, au paragraphe “communication”, il est stipulé que les deux régions “doivent faire connaitre par des moyens de communication appropriés” de quelle manière elles mènent à bien leurs actions sur le terrain.  Se pose alors la question:” quels sont ces moyens de communication entre guillemets appropriés?” Un simple échange de mail? L’envoi d’un élu sur le terrain?….Est-ce bien sérieux?

Certes, le bilan carbone de ce type de contrôle est louable et va dans le sens du sacro-saint  développement durable!

La paupérisation de notre pays impose que nous exigions le développement durable de la région Rhône-Alpes pour les Rhônalpins. Voilà encore un bien bel exemple de l’exception française qui veut que nous fassions montre de générosité envers les autres de manière ostentatoire tandis que chez nous le quotidien est de plus en plus sombre.

C’est pourquoi, le groupe FN votera contre ce rapport.

Les commentaires sont fermés.