Intervention de Christophe Boudot – 13 décembre 2012
Rapport n° 12.05.675
Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, chers collègues,
Le groupe Front National s’est toujours montré très favorable à la prise en compte des problèmes de l’élevage dans notre région et bien entendu à la sauvegarde de nos exploitations qui sont l’âme de nos campagnes, les conservateurs de nos terroirs, de notre terre qui, comme chacun le sait, ne ment pas.
Aujourd’hui si nos exploitations sont mises en danger par la chute des cours de la viande pour certaines, par l’effondrement du cours du lait pour d’autres, elles sont dans leur ensemble toujours confrontées à l’augmentation du prix des aliments du bétail, sans parler des montagnes de réglementations de toutes sortes, françaises, européennes, auxquelles elles doivent faire face et qui alourdissent la charge de leur travail pour des revenus très faibles.
Dans ce contexte, il semble logique et même vital de tout faire pour accompagner nos éleveurs, nos élevages, vers une certaine indépendance et une réelle autonomie alimentaire riche en protéines, préservée de toute semence OGM.
Nous sommes favorables aux mesures individuelles inscrites dans ce rapport. L’aide à l’évolution de l’assolement, l’aide à la gestion optimisée des pâturages, l’aide globale à l’investissement individuel et même collectif lorsqu’il s’inscrit dans le cadre des CUMA qui sont une réponse appropriée à l’investissement matériel pour les petites exploitations en mal de trésorerie.
Mais comme toujours, Monsieur le Président, votre politique n’a d’équilibre que si elle en appelle à l’instance européenne et à la PAC notamment qui était censée en effet renforcer la viabilité économique de nos exploitations. Cette PAC, dont personne ne voulait à son origine, et qui désormais est essentielle à la survie de nos exploitations mises en concurrence par cette politique mondiale suicidaire qui a livré nos exploitations et notre tissu agricole français à la mondialisation débridée.
Vous n’êtes pas sans ignorer que les négociations européennes des subsides ont pris du retard et que la commission commence à envisager un report de la date d’entrée en vigueur de la prochaine période budgétaire. L’enveloppe doit d’abord être fixée par la commission et les 27 États membres et le Parlement doivent négocier dans ce cadre.
Mais vous savez également que si les objectifs de la réforme sont désormais largement partagés par la Commission et le Parlement, il subsiste des désaccords sur les modalités d’application notamment sur les conditions de versement des aides aux agriculteurs, sur les verdissements de la PAC et sur les mécanismes de gestion des crises des marchés.
Comment évaluer dès lors une politique à moyen terme sans en connaître véritablement son financement ?
Nous avons voté votre Plan régional agricole de décembre 2010 parce que le monde agricole a besoin d’aide. Nos éleveurs font un des plus durs métiers qui soient sans jamais être reconnus ni assez respectés.
Il faut d’urgence une prise de conscience au niveau régional, mais aussi au niveau national, une priorité d’aide à nos filières d’élevage qui sont seules garantes d’une saine alimentation des Français. La priorité, Monsieur le Président, ce n’est pas ce mariage contre nature que l’on veut nous faire avaler, mais bien la survie de nos campagnes, la survie de nos éleveurs et de nos emplois dans tous les secteurs agricoles et notamment dans l’élevage. Nous soutiendrons cette délibération, pas pour faire plaisir à M. LERAS, mais bien parce qu’elle relève du bon sens.
Je vous remercie.