Tribune libre parue dans Rhône-Alpes 27 / Hiver 2012, page 21
La montagne constitue l’un des attraits touristiques majeurs de la région Rhône-Alpes, 65% de son territoire est classé en zone de montagne. Ses 160 stations, dont certaines de renommée mondiale, en font le plus grand domaine skiable au monde. Depuis plus de 60 ans, le succès de l’or blanc en a fait sa richesse économique.
En 1924, après les jeux olympiques d’hiver de Chamonix, les premières stations hivernales commencent à apparaître en Savoie à une attitude de 900-1200m.
En 1945, les autorités régionales lancent le programme de stations de ski, à une hauteur plus élevée de 1600-1800m.
Dans les années 60, le « Plan neige » ouvre des perspectives juteuses à des promoteurs plus soucieux de l’appât du gain qu’à celui de l’environnement naturel : bétonnage de nos cimes et de nos villages montagnards, expropriation de nos paysans, défiguration de nos beaux alpages. Des « usines à ski » viennent de naître.
Dans les années 75 : des stations à dimension humaine se développent autour de villages existants. Un foncier exponentiel a contraint les jeunes actifs à s’éloigner de leur village natal et a fragilisé l’agriculture ainsi que les services publics.
Si dans les années suivantes l’euphorie du « tout ski » a connu une forte croissance de la demande, aujourd’hui, le manque d’enneigement et la conjoncture économique entraînent les stations de moyenne montagne vers des difficultés financières.
En 2011, la Région Rhône-Alpes a consacré un budget de plusieurs millions d’euros à la montagne, afin de pallier une défection touristique et apporter une offre soi-disant mieux adaptée. Souvent, ces mesures restent discutables. En témoigne la polémique du chantier titanesque de la reconstruction du refuge alpin « du Goûter » : en période de crise économique, était-il nécessaire de se lancer dans un tel chantier qui coûte 6,5 millions d’euros ? Si le président de l’Exécutif régional M. Queyranne (PS) se vante que la Région le subventionne à hauteur de 600.000 €, il convient de lui rappeler que c’est l’argent du contribuable.