Intervention de Christophe BOUDOT – 12 juillet 2012
Rapport n° 12.03.428
Monsieur le président, chers collègues
Les acteurs économiques de notre Région ont décidé de créer un laboratoire d’idées, un espace de réflexion dédié au monde de l’entreprise et à son développement en créant l’Institut Confluence :mon groupe ne peut que sincèrement s’en féliciter.
En effet, faut-il le rappeler, le Front National est attaché à l’idée même d’entreprendre car il est attaché viscéralement à l’idée même de liberté individuelle.
S’il n’est de richesse que d’homme disait Bodin, la richesse globale d’un pays, d’une Région est directement liée à son tissu économique et au dynamisme de ses entreprises.
Je saisis l’opportunité qui m’est donné de rendre hommage aux entrepreneurs de notre Région, à ces hommes et à ces femmes volontaires qui n’attendent rien de l’Etat et des collectivités locales et qui bien souvent ont tout misé, misé leurs économies et leur réputation sur un projet, une idée, un rêve prenant le risque de tout perdre en allant jusqu’au bout de ce projet, de cette idée et de ce rêve.
Dois je rappeler ici que mon groupe a compté et compte encore aujourd’hui plusieurs chefs d’entreprise dans ses rangs et non des moindres.
Citons mon ami Jean pierre Barbier, ancien membre éminent de cette assemblée, qui en l’espace de trente ans, à force de courage, d’audace et de volonté a créé plusieurs centaines d’emplois sur le bassin économique de Villefranche sur Saône.
Malheureusement, aujourd’hui à Villefranche et ailleurs, les mosquées remplacent les entreprises et sa société fait figure d’ilot industriel entouré d’un centre culturel islamique et de mosquées de toutes obédiences
Généralement, monsieur le président, vos politiques ont pour habitude de maintenir sous perfusion artificielle des milliers d’emplois de service et d’accompagnement et de générer directement un monde d’assistance s’appuyant sur des centaines d’associations qui ne créent pas véritablement de richesse mais profitent de nos subventions.
C’est une vision trop décalée et idéologique de notre société que je ne partage pas car l’on ne peut vivre dans une société de service et d’assistanat sans un dynamisme industriel fort, sans des entreprises prospères qui sont la base de toute création de richesse durable.
Cette société de l’assistanat c’est un peu monsieur le président – comme le gui sur le pommier- et vous savez bien que comme l’on dit chez moi, mort le pommier, mort le gui !
Mais cet appui même symbolique à l’Institut Confluence est vécu comme un signe agréable d’écoute du monde de l’entreprise qui, seul, créera et sauvera des emplois de longue durée.
Pourtant cette belle idée de laboratoire, cet institut confluences soulève tout de même quelques interrogations et j’y apporterai quelques réserves :
D’abord, sa proximité, sa gémellité avec notre conseil économique et social régional est troublant, les régions se sont dotés d’un CESER dont le rôle est précisément d’incarner un outil économique et social de réflexion, de proposition et de prospective sur les sujets économiques de la Région.
Alors pourquoi créer un organisme de plus, doté d’un budget de départ de plus de 250 000 Euros qui aura tôt fait de générer des frais difficiles à maitriser.
On annonce déjà un comité stratégique et un comité scientifique composé de hautes personnalités.
La Région contribuera à son budget pour la modique somme de 1 000 Euros, mais à l’avenir, Quelle sera l’évolution de ce beau projet ?
Ensuite, Le rapport nous explique que cet institut se donne pour mission de promouvoir des actions autour de la connaissance de l’industrie, de son développement et de ses évolutions, mais n’est ce pas précisément le rôle de la chambre de commerce et de l’industrie de s’occuper de tout cela ?
Notre pays, notre Région et monsieur le président, vous êtes bien placés pour le savoir, à la fâcheuse habitude de créer des structures qui s’empilent et reproduisent finalement l’existant tout en générant de nouveaux budgets de fonctionnement. C’est la maladie du mille-feuille qui gangrène l’organisation de notre pays pourtant si volontiers jacobin
Mon groupe soutiendra pourtant ce dossier, à la seule condition qu’il obtienne l’assurance que cet institut Confluence ne voit pas son budget de fonctionnement exploser au fil des années, à coups d’études, de recrutements de chargés de mission en tous genres, de postes de secrétariats et que notre collectivité ne soit pas mis à contribution chaque année pour combler cet inflation de fonctionnement.
Nous y veillerons !
Je vous remercie