Intervention de Maurice Faurobert – 15 mai 2012
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs, chers collègues,
Vous avez engagé la RRA dans une démarche d’aménagement transfrontalier en 2007.
L’engagement signé prenait acte d’un fait : la nécessité d’apporter remède aux multiples problèmes de déplacements dans cette urbanisation devenue internationale. L’expansion Genevoise pousse dans toutes les directions. Elle concerne deux cantons Suisses, et deux départements de la Région R.A en France.
Ainsi a cru sejustifiée l’ambition de construire une agglomération multipolaire avec une touche politicienne qui la fait qualifier de « verte ».
Cinq ans après, les opérations de structuration par le transport urbain, comme le CEVA, viennent juste de commencer, lesaccords definancement sont à peine conclus, que vous ajoutez une nouvelle charte d’agglomération dite« projet de deuxième génération » nettementpolitique et idéologique.
Le déséquilibre entre les lieux d’activités et les lieux d’habitation est devenu un phénomène d’une ampleur considérable et politique. On vient chercher les emplois en Suisse, l’offre est importante et bien rémunérée, tandis qu’on cherche à se loger en France où les possibilités de construction sont nombreuses, les loyers moins chers, encore que cette forte demande fasse flamber les prix et mette les Français en difficulté pour se loger.
68% des constructions de logements se font sur la partie Française alors que le Canton de Genève concentre 68% des emplois.
Les crises monétaires et financièresont bien évidemment aggravé ces déséquilibres du fait que la Suisse n’est pas alignée sur l’euro, n’a pas suivi les dérèglements de Bruxelles et conservé sa souveraineté pour conduire une politique suisse et non euro mondialiste comme la France. Résultat, la Haute-Savoie a perdu 12% de ses emplois quand le canton de Vaud après une année de stagnation a recréédes emplois.
Il s’en suit une offre forte sur les entreprises suisses des demandeurs d’emplois.Il ne faut donc pas s’étonner de l’expression d’une volonté naturelle d’accorder ces emplois en priorité aux locaux. C’est le contraire qui serait étonnant ; d’autant que le taux de chômage est de 5,3% dans le genevois alors qu’il n’est que de 3,2 dans le reste du pays.
Reconnaissons que l’activité économique suisse, est le résultat d’une politique suisse, légitimement pour les suisses.
Or je lis p. 9du rapport que l’un des grands enjeux du Projet d’agglomération 2012 est de dépasser ces logiques, d’effacer la frontière et de « faire agglomération » comme d’autres « font équipe » pour développer une nouvelle conscience, indispensable au succès des projets (de vos projets) économique, culturel, environnemental ou social.
En P. 10 je cite : « cette évolution est déjà à l’oeuvre… les échanges s’intensifient, la population a déjà subi de profonds changements, l’agglomération a déjà accueilli 65000 nouveaux habitants. Sous l’effet de ce fort renouvellement démographique et de son caractère multinational, l’intensification des échanges permettra de susciter l’adhésion de la population au projet. » (fermez les guillemets ).
Je constate là un conditionnement des comportements pour obtenir une entité nouvelle européiste qui détricote la souveraineté nationale.
Mais elle ne peut exister sansstatut juridique et politique particulier.
En changeant la population enracinée avec sa raison de vivre ensemble patiemment construite pendant des siècles, par une autre population déracinée, conditionnée à « faire agglomération » vous croyez éliminer le problème, vous l’aggravez. C’est vouloir remplacer un peuple, une civilisation, par le vide humain, mais le plein matérialiste et collectiviste.
Ne dites plus que c’est l’homme que vous mettez au cœur du projet.
Devant ces constats je vous demande de nous prononcer sur ce dossier par division :
Oui pour les aspects de transports et urbanistiques
Non pour les aspects d’encadrement de la population qualifié de services à la population.
Les héritiers de Guillaume Tell apprécieront…
Ceux de Jeanne d’Arc ne vous suivront pas.
Je ne souhaite pas prendre aux pauvres de R.A. qui paient des taxes et des impôts, pour donner aux riches de l’agglomération internationale pour qu’ils continuent de s’enrichir.
Je vous remercie de votre attention.