Intervention de Charles Perrot – 9 février 2012
Rapport n° 12.14.113
Monsieur le Président,
Merci de nous offrir de temps à autre, au fil de vos années de présidence régionale, des rapports tels que celui-ci, car ce rapport est un morceau d’anthologie. Pourquoi ? Il est emblématique de votre idéologie, un pur joyau de votre imprégnation intellectuelle et morale, un monument de votre socialisme dogmatique, tout imbu des idées philosophiques nées dans les loges maçonniques du XVIIIe siècle (Protestations) et portées sur les fonds baptismaux, si j’ose ce terme audacieux en pareille compagnie, par l’agitateur prussien Anacharsis Cloots, dans son livre La République universelle.
Cette république universelle qui fut annoncée par le Chevalier de Ramsay, un autre de vos grands ancêtres, en 1768, et d’ailleurs je fais allusion ici à ce que disait M. Leray, Grand Maître du Grand Orient de France au convent de 1968, je cite : « Depuis le Chevalier de Ramsay, en 1768, depuis 200 ans, inlassablement, les Francs Maçons du monde entier participent à l’édification de la République universelle ».
Par ce rapport, Monsieur le Président, vous vous affirmez digne successeur, persévérant continuateur et propagateur de vos maîtres à penser précités, avec, je dois dire, cette espèce de prétention universelle de façonner le monde, de maçonner le monde, à l’image de cette république universelle. Tout, dans ce rapport, transpire à la fois cette imprégnation intellectuelle, cette quasi-sidération mentale qui légitime la volonté de façonner le monde au nom de dogmes nés encore une fois voici plus de 250 ans dans les loges maçonniques. Comme déjà, au nom de ces mêmes idéaux philosophiques et maçonniques, Jules Ferry légitimait la colonisation et le colonialisme car, disait-il : c’est un devoir pour les races supérieures d’aller aider les races inférieures. Ainsi s’exprimait Jules Ferry, avec des mots différents, certes, mais au nom des mêmes dogmes, avec le même objectif, avec la même finalité, avec la même volonté, avec la même orgueilleuse prétention effrayante.
La coopération décentralisée, devenue solidaire, est donc l’occasion d’enfourcher un nouveau dada. Tout y passe, tout y est, tout est dans ce rapport ébouriffant. Citons : l’accès de tous aux droits humains. La promotion de l’égalité femmes/hommes. L’exigence démocratique de justice sociale. L’appui à la décentralisation, fondement de la démocratisation. L’économie sociale et solidaire. Le commerce équitable, bien sûr. Le développement durable, évidemment. La citoyenneté mondiale, pourquoi pas. La démocratie locale représentative et participative. L’approche genre et développement, bien sûr. La construction d’une région citoyenne solidaire et ouverte sur le monde. Le métissage de notre société contre la stigmatisation et les ostracismes. Et même, cerise sur le gâteau, soutien et vigilance en faveur des révolutions du printemps arabe, qui se terminent toutes invariablement en glaciation islamique. Et aussi, les efforts en faveur de la paix entre Israéliens et Palestiniens. « Vaste programme ! » comme disait le Général de Gaulle en d’autres circonstances.
Et aux termes de ce vaste programme donc, auquel il ne manque pas un bouton de guêtre, j’admire aussi votre choix des mots, très philosophiques, comme par exemple lorsque vous faites allusion à l’épuisement des ressources naturelles. Vous parlez, je vous cite : de la finitude des ressources. Or, la finitude, Monsieur le Président, en termes philosophiques, c’est la conscience humaine de la mort inéluctable.
Je ne sais pas si la finitude des ressources vous a été inspirée par la “bravitude” de votre amie Ségolène ROYAL lorsqu’elle visita la Grande Muraille de Chine, rappelez-vous, mais je souhaite ardemment, à l’issue d’un tel rapport nauséeux, que la “ridiculitude” de celui-ci, conduise surtout à la finitude socialiste.
Encore merci, Monsieur le Président.