Intervention de Sophie Robert (préparée par Gabriel de Peyrecave) – 9 février 2012
Rapport n° 12.12.112
Je reprends l’intervention de M. de PEYRECAVE qui a été obligé de s’absenter un petit moment.
La Région Rhône-Alpes a fait le choix dès juillet 2005 de placer l’évaluation au cœur des politiques. Sept ans après, vous nous présentez une refonte de cette délibération.
Pour reprendre les termes de Mme BLANCHARD qui décrit l’évaluation dans les collectivités, je la cite : « C’est finalement assez simple, les élus dans les collectivités définissent des politiques publiques pour la formation, le transport, les lycées, l’aménagement du territoire et bien d’autres encore. »
Ces politiques correspondent à des objectifs, des priorités politiques déterminées. L’évaluation des politiques consiste donc à savoir si la stratégie politique définie a permis de répondre aux besoins et enjeux socio-économiques, si elle est pertinente, pour après en tirer les conséquences.
En quelque sorte, elle accroît la redevabilité des élus qui doivent assumer les effets de leurs choix et de leurs actions. Elle participe complètement à la notion de gouvernance.
Le principe est bien, pouvoir évaluer les résultats de sa propre politique, mais à quel coût ? Combien d’organismes, combien d’experts vont une nouvelle fois intervenir pour évaluer les effets directs et indirects, par exemple, sur le volume de l’emploi ?
Je vous propose de faire des économies. En effet, je peux simplement en quelques minutes évaluer vos politiques en observant les résultats des sept dernières années, notamment sur l’emploi.
Mon évaluation, l’évaluation que je donne de votre politique, c’est la réalité vécue par des femmes et des hommes. Vous qui avez les yeux rivés sur les indicateurs économiques, vous avez tendance à l’oublier, il y a derrière ceux-ci des êtres de chair et de sang. Je n’ai pas besoin d’un comité de suivi et autre commission SUEVAL pour, et je reprends vos termes « mesurer, analyser les résultats produits et comprendre ce qui s’est passé, décider et agir. »
Vous ne pouvez pas le nier, l’indicateur qui permet d’évaluer votre politique, et je ne parlerai que de celui-ci, c’est le chômage. En effet, si le chômage continue à se développer d’année en année, c’est bel et bien qu’il découle de vos différentes politiques mises en place et qu’aucune évaluation n’ose mettre en parallèle.
Ce fléau ne concerne plus seulement quelques cas ici ou là mais tend à se répandre telle une épidémie et ce mal n’est plus un phénomène théorique que l’on connaît par les médias mais une réalité quotidienne et maligne qui frappe nos proches.
Ce n’est plus d’une crise économique qu’il s’agit mais d’un véritable cataclysme social. La véritable évaluation est là. Et mieux qu’une évaluation, je vous propose donc une correction. Il faut renouveler la classe dirigeante, changer radicalement la politique actuellement suivie et proposer aux Rhônalpins, aux Français, une grande alternative économique et sociale.
Le système de production et d’échange n’est pas une machine désincarnée à laquelle il faudrait tout sacrifier. L’économie est faite d’hommes et de femmes au travail et n’a de sens que si elle est au service de leur prospérité et de leur bien-être. Et si, aujourd’hui, elle est la cause de leur malheur et de leur souffrance, c’est qu’on l’a totalement dévoyée et qu’il faut donc la reconstruire sur de nouvelles bases.
Il faut substituer au désordre actuel des structures, des mécanismes et des finalités du nouvel ordre économique et social pour assurer le retour de la prospérité et de l’harmonie. Il existe un autre modèle différent de ceux qui ont enfanté le libéralisme et le socialisme, une véritable rupture avec l’idéologie mondialiste qui entend replacer le système de production et d’échange au service de la France et des Français d’abord.
Non, je ne vous laisserai pas vous satisfaire de vos résultats, d’autant que votre dynamique d’évaluation me laisse perplexe. En somme, vous proposez non pas une simple évaluation mais une véritable enquête qui ne laisse aucune liberté.
Juste un exemple, par le biais de votre charte, toutes les aides accordées aux entreprises dépendent de l’application de celle-ci dont découlent vos politiques socialistes et mondialistes. Alors, votre poudre de perlimpinpin pour vous glorifier de vos politiques, nous n’en voulons pas. Évidemment, nous ne voterons pas votre rapport, et M. de PEYRECAVE termine en citant une phrase de Charles MAURRAS : « Une politique se juge par ses résultats ».
Je vous remercie.