Intervention d’Olivier Wyssa – 8 avril 2011
Rapport n° 11.14.214
La première réaction quand on lit votre rapport est de se dire : « Mais qu’est-ce qu’ils ont encore trouvé pour dépenser l’argent des contribuables rhônalpins ? »
Cette fois-ci, il ne s’agit pas de financer je ne sais quel hôpital, ferme solidaire ou filière de la chaussure au Vietnam. Non, il s’agit de dépenser 150 000 € comme rançon, pour que les compagnies pétrolières n’exploitent pas les réserves pétrolières gisant en Équateur sous le parc Yasuni.
C’est bien connu, il ne faut pas construire de centrales nucléaires, pas consommer de pétrole, encore moins exploiter le gaz de schiste, ne pas créer d’éoliennes parce que cela perturbe le vol des oiseaux, ne pas construire de barrages hydrauliques parce que cela défigure nos paysages.
Bref, on attend toujours que les grands experts nous disent ce qu’il faut faire.
Pour en revenir à ce dossier, on commence par nous asséner une nouvelle notion à la sauce mondialiste : celle de responsabilité commune et différenciée pour des problèmes environnementaux globaux. Et vous nous affirmez que, si ce projet aboutit, la Communauté internationale reconnaîtrait, je vous cite : « l’existence de biens mondiaux et d’une dette écologique envers les pays du sud ». Voilà un nouvel axe de repentance, après l’esclavage et le colonialisme, voilà la dette écologique.
Quelle imagination débordante, quel charabia, mais surtout quelle incohérence !
D’un côté, vous voulez tout globaliser, tout mondialiser. Et de l’autre, vous prétendez vouloir protéger les spécificités culturelles, sociales et religieuses des populations autochtones de l’Équateur. En ce qui nous concerne, nous sommes sincèrement très favorables à ce que l’on se préoccupe de la situation de ces peuples autochtones et que l’on cherche à les protéger contre tout ce qui pourrait mettre leur existence en péril.
Mais nous pensons qu’avant de défendre les peuples indigènes d’Équateur, il conviendrait d’abord de protéger les peuples autochtones d’Europe, de France et de Rhône-Alpes.
Les événements gravissimes qui se passent par exemple à Lampedusa, où des milliers d’immigrés clandestins débarquent jour après jour en Europe, venant imposer leur mode de vie, leur religion et leurs besoins sociaux ainsi que leurs habitudes alimentaires, constituent une grave menace pour les peuples autochtones européens. Alors bien sûr, pour mieux faire passer la pilule, vous vous référez à une certaine convention 169 de l’OIT, que vous affirmez avoir été adoptée en 1989.
Après vérification, j’ai constaté concernant cette convention relative aux peuples autochtones, que tout cela était très trompeur car évidemment, pour le lecteur rhônalpin moyen, il en déduit que cette énième convention internationale signée par la France nous oblige à accepter des projets aussi loufoques que celui que vous nous présentez aujourd’hui.
Oui, mais le problème, c’est que cela est tout faux. Si vous allez chercher la liste des pays qui ont ratifié ladite convention, vous constaterez que la France n’en fait pas partie. L’Espagne, le Danemark, les Pays-Bas et la Norvège sont les seuls pays européens à l’avoir fait. Cela s’appelle de la manipulation.
Cela dit, la lecture de cette convention est très instructive, et je vous confirme qu’il serait excellent pour la France de la ratifier, tout en précisant bien entendu qu’elle concerne également les peuples autochtones de France.
Je vous cite quelques points de cette convention qui me semblent très positifs : « L’aspiration des peuples en question à avoir le contrôle de leurs institutions, de leur mode de vie et de leur développement économique propre, et à conserver et développer leur identité, leur langue et leur religion dans le cadre des États où ils vivent ». Fin de citation. J’applaudis des deux mains. Et plus loin, je vous cite encore : « Le sentiment d’appartenance indigène doit être considéré comme un critère fondamental ». Fin de citation.
Ainsi, la notion de « Français de souche » serait en quelque sorte mise en exergue comme un critère déterminant. Monsieur le Président, dans ces circonstances, je vous présente une supplique : intervenez dès aujourd’hui auprès de l’Assemblée Nationale pour que la ratification par la France de cette convention 169 de l’OIT intervienne au plus vite, car je vous l’assure, les peuples autochtones de France en ont besoin de toute urgence.