Intervention de Gabriel de Peyrecave – 21 octobre 2010
Rapport n° 10.11.643
Monsieur le Président, chers collègues,
Je pense que vous avez oublié de préciser certains éléments dans la présentation du projet de convention de financement pour la restauration de la basilique Saint-Augustin d’Annaba en Algérie. Je souhaite apporter quelques précisions à votre constat et le compléter afin d’éclairer nos chers élus dans leur décision.
En effet, l’Afrique du Nord est et restera à jamais marquée du sceau chrétien du plus grand docteur de l’église catholique et, pour se souvenir et lui témoigner sa reconnaissance, la communauté chrétienne d’Afrique fit édifier en son honneur une basilique. Le choix de son emplacement, une commune de l’ancienne cité d’Hippone, est hautement symbolique. La restauration d’un tel édifice, qui fût consacré le 29 mars 1900 et qui, depuis lors, sert au culte chrétien, est effectivement nécessaire afin de garder et de conserver un lieu qui reste pour de nombreux Européens le berceau de leur enfance. Eh oui ! Ce lieu hautement symbolique est un lieu de pèlerinage et, ces dernières années, ce sont des groupes de pieds noirs qui reviennent sur la terre de leur enfance et qui sont heureux de retrouver intacts des monuments qui leur étaient chers. Monuments qui se font de plus en plus rares, dans un pays où des vandales tentent d’effacer toute trace de civilisation occidentale.
Je précise aussi que, dans cet exposé, est cité l’universalisme d’Augustin. Est-il nécessaire de rappeler aussi que Saint-Augustin est le seul père de l’église dont les oeuvres et la doctrine aient donné naissance à un système de pensée ? Son influence est marquée depuis le haut Moyen-Âge jusqu’à la plupart des théologiens chrétiens contemporains, de nos jours ces oeuvres sont autant lus par les esprits religieux que par les philosophes laïques. Puisque Bruxelles n’a pas souhaité faire référence dans le préambule de la constitution européenne aux racines chrétiennes de l’Europe, mon groupe profite de ce projet pour, une nouvelle fois, faire entendre que nous souhaitons continuer à sauvegarder les racines de notre pays, que nous sommes agréablement surpris que la région Rhône-Alpes participe à la rénovation d’une basilique dans ces terres si lointaines, que nous aurions souhaité moins lointaines.
Permettez-moi, Monsieur le Président, de vous remercier. Je pense que Saint-Augustin vous le rendra au centuple, car, je le cite, « l’homme que vous êtes ne peut se sauver tout seul, il n’appartient pas à l’homme de faire lui-même son salut, tout dépend de la grâce que Dieu accorde ou non ».
Je précise que Saint-Augustin, qui eut une jeunesse orageuse, parlait en connaissance de cause.
Le choix des Verreries de Saint-Just dans la Loire permettra sans aucun doute des retombées économiques en dinar ou en euro, je ne sais pas puisque, dans les modalités, vous utilisez les deux monnaies. J’ajoute enfin que nous suivrons scrupuleusement l’avancée des travaux car, dans ces terres si lointaines, je ne peux que douter, mais comme le dit Jean-Marie Le Pen « il n’est qu’un remède au doute, c’est la prière » or, la prière du militant c’est l’action politique. Merci.