Par Bruno Gollnisch – 26 mars 2010
Monsieur le doyen d’âge, mes chers collègues,
J’ai l’honneur de présenter ma candidature à la présidence de notre Région.
Fidèle aux idéaux et aux principes que j’ai défendus avec mes colistiers du Front National lors de la campagne électorale, je souhaite avec leur aide, et celle de tous nos compatriotes, orienter l’action de la région selon le principe de soutien aux collectivités naturelles : familles, communes, métiers, pays, et non de soumission aux groupes de pression, occultes ou avoués, idéologiques ou financiers, qui accaparent les circuits de décision.
Je défendrai l’accueil de la vie par la mise en place d’un programme d’aide aux mamans en difficulté, aux personnes âgées menacées par l’isolement, et aux handicapés.
Je faciliterai l’accession des familles, y compris les plus modestes, à la propriété de leur logement, en contribuant à faire cesser la raréfaction artificielle du foncier constructible.
Par la relance de la construction, qui en découlera, je contribuerai à celle de l’activité économique en général et de l’emploi.
J’arrêterai les subventions aux chasseurs de primes professionnels, aux multinationales qui investissent ici tandis qu’elles ferment ailleurs, aux entreprises complices de la corruption, qui a sévi dans cette région comme dans d’autres.
Je réorienterai les aides économiques aux entreprises vers les plus petites d’entre elles : artisans, commerçants, agriculteurs, professions libérales, parce qu’elles sont le plus certainement créatrices d’emplois.
Dans la mesure des moyens limités d’une région, je combattrai les délocalisations d’entreprises, les contrefaçons, et les importations déloyales de produits fabriqués à vil prix par des masses réduites en esclavage, dans ces paradis du capitalisme le plus cynique que sont notamment devenues les dictatures communistes.
La défense de l’emploi passe par le développement de l’apprentissage et l’amélioration des politiques de formation professionnelle. Un audit celles-ci s’impose, afin de distinguer celles qui débouchent sur de véritables métiers de celles qui débouchent sur le chômage, après que l’on ait fait miroiter à de nombreux jeunes gens des espérances trompeuses. Respectant leurs choix et ceux de leurs familles, je ferai cependant en sorte que les métiers manuels cessent d’être les parents pauvres de l’enseignement
Je réorienterai la formation professionnelle dans un sens plus concret, ouvrant de véritables débouchés. Je ferai en sorte que chacun puisse étudier dans des lycées sûrs. Nous fonderons notre politique sur la reconnaissance de l’effort et du travail bien fait, en proposant un choix diversifié au sein duquel l’enseignement public aura toute sa place, dans l’observance des exigences de neutralité politique et de respect des consciences qui s’imposent à lui.
A l’heure où l’on persécute des universitaires, des journalistes, des personnalités politiques, des magistrats, ou de simples citoyens, comme nos anciens collègues conseillers régionaux Georges Theil et Germaine Burgaz, pour le « crime » de penser ou de s’exprimer librement, je libérerai la recherche des pesanteurs administratives et des tabous du « politiquement correct », afin que Lyon devienne enfin capitale de la Résistance intellectuelle à l’odieuse police de la pensée. Je romprai avec les repentances à répétition, la culpabilisation constante du peuple français, l’abrutissement délibéré de sa jeunesse, l’esprit de sarcasme ou de résignation.
Laissant libres toutes les manifestations culturelles ou prétendues telles, mais renonçant à financer aux frais du contribuable celles que l’on distingue difficilement d’un étal de sex-shop ou d’un vide-grenier, j’élargirai les possibilités d’aides à la création offertes aux artistes de notre région. Je diversifierai les subventions, afin qu’elles n’aillent pas toujours aux mêmes, dont le parti-pris de laideur et de déracinement, va de la fumisterie banale au viol des consciences. Je maintiendrai la politique du chèque-culture, qui passe par les choix des personnes, et j’assurerai la mise en valeur de notre incomparable patrimoine.
Hostile à la thématique faussement séductrice de l’Europe des Régions, véritable machine de guerre contre la Nation, je m’efforcerai d’entretenir des relations mutuellement profitables avec les collectivités territoriales étrangères, et spécialement celles qui nous sont les plus proches : Cantons de Vaud, de Genève, du Valais, Piémont, Val d’Aoste, et avec d’autres s’il y a lieu, mais sans jamais porter atteinte à l’unité nationale ni aux compétences exclusives de l’Etat dans l’exercice de la souveraineté.
En matière d’urbanisme, je rétablirai les équilibres et harmonies nécessaires entre villes et paysages, en privilégiant le recours à une architecture enracinée tenant compte des traditions et des styles locaux si variés de nos terroirs, contre l’urbanisation anarchique inspirée par des technocrates collectivistes et bétonneurs. La coûteuse « politique de la ville » a échoué, car ce n’est pas en repeignant les façades que l’on donne au corps social la cohésion qui lui fait défaut. J’affecterai les moyens qu’elle absorbait au logement des jeunes en formation, des familles, des personnes âgées, et de nos compatriotes privés de domicile par l’injustice et la misère.
Je développerai la recherche en matière d’énergies non polluantes, de gestion de l’eau, bien essentiel qui tend à devenir rare, et de traitement des déchets, sans tomber pour autant dans les fantasmagories d’une fausse écologie dogmatique et partisane. Je ferai tout pour préserver notre patrimoine naturel, menacé de bien des façons, mais en premier lieu par le risque de disparition de nos paysans, auxquels les projets de réforme de la politique agricole commune européenne s’apprêtent à porter un coup fatal. Pour la survie du monde rural, je favoriserai une agriculture de terroir et diversifiée, la constitution de filières de production équilibrées, la promotion de labels de qualité, la pluriactivité en liaison avec les secteurs du tourisme, l’installation des jeunes. Je renoncerai immédiatement à la part régionale dans l’impôt sur le foncier non bâti. Geste peu coûteux, mais symbolique de notre volonté à l’égard du monde paysan, car il n’est pas de pays libre sans paysans.
Tels sont, M. le doyen d’âge, mes chers collègues, quelques axes du programme que je soumets à votre assentiment, sans illusion, certes, mais non sans espérance ! C’est en enracinant notre modernité dans la tradition française, portée par nos belles provinces de Savoie, du Dauphiné, du Lyonnais, de la Dombes, de la Bresse, du Vivarais… à un exceptionnel degré d’excellence et de profusion, que nous serons dignes de ceux qui nous ont précédés. C’est une grande ambition, mais c’est une ambition légitime.