Intervention de Maurice Faurobert – 3 décembre 2009
Rapport n° 09.06.782
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, chers collègues,
Le Front National a toujours soutenu l’effort d’investissement pour la rénovation du matériel roulant. D’autant que la décentralisation avait transmis à la région des rames dans un état de vétusté inquiétant avec un coût d’entretien disproportionné.
De 60 000 places assises en 2000 nous sommes passé à 72 500 en 2006, et en 2012, l’offre atteindra 95 000 places assises. Nos votes favorables sont justifiés d’abord parce que la gestion du matériel roulant est explicitement de la compétence régionale, ensuite pour permettre le libre choix et le nécessaire équilibre des différents modes de déplacement, enfin pour essayer d’aider nos concitoyens soumis à une épreuve dite de « crise » qui se traduit de multiples manières :
- Par l’augmentation scandaleuse du prix de l’essence (je rappelle que c’est moins le coût de l’approvisionnement que les taxes nationales et régionales qui font le prix à la pompe)
- Par la paupérisation du plus grand nombre qui perd ainsi sa liberté de déplacement,
- Par la décomposition du tissu économique qui oblige à accepter un emploi de plus en plus loin de son domicile. Exemple: En moyenne, en 1960 un employé faisait 2 km pour aller à son travail en 1975 il en faisait 20 ; aujourd’hui il doit faire 40 km. Une personne seulement sur 4 travaille dans la commune où il habite. Ça ne va pas dans le sens des économies d’énergie ni du bilan carbone !
- Enfin par la persécution fiscale des automobilistes tant au niveau national que régionale ainsi que les multiples embuscades à contraventions sur tous les itinéraires.
Voilà des réalités économiques qui sont les vraies raisons du succès des T E R . Il faut ajouter le fait que 30% seulement du prix de revient du déplacement est payé par le voyageur, les 70% restant sont payés par les contribuables, qu’ils prennent le train ou non. De fait ce système prélève un impôt sur tous ceux qui n’empruntent pas les transports collectifs pour combler le déficit de la SNCF.
C’est dans ces conditions que la clientèle du ferroviaire a augmenté de 10% en 2007 11% en 2008, et 6% en 2009.
Le problème avec cette gestion c’est que plus il y a de clients, plus le déficit augmente ! Vous avez du augmenter de 15 M. d’€ la dotation à la S.N.C.F. sur le budget 2010.
Une autre réalité économique apparaît avec cette commande de 40 rames baptisées Omnéo, pour le trafic inter cité et péri urbain. Du point de vue technique elle peut se justifier, elle contribuerait au renouvellement du parc cet absorberait l’augmentation de fréquence prévue d’ici 2015. Encore que l’augmentation du nombre de voyageurs peut s’infléchir dans les années prochaines !
Cette commande représente une somme de 350 M. € pour la Région R.A. Mais elle sera comprise dans une commande groupée avec d’autres Régions totalisant 860 rames d’un montant de l’ordre de 8 Milliards d’€.
Or, l’activité de production en France est en grande difficulté et le chômage a progressé de 20 % en 1 an. Nous comptons officiellement 2 700 000 chômeurs, mais la réalité est sans doute du double. Cette commande peut participer de façon importante, non seulement au maintien mais à la création de nombreux emplois.
M. Soulage en commission Transport, sur une question de M. Cormorèche a répondu que 70 % de cette production serait assurée en France et que par ailleurs la commande sera définitive en Février si les conditions des Régions obtiennent satisfactions.
Nous estimons donc dans conditions, du devoir de l’exécutif, d’obtenir de l’industriel qui sera retenu, l’engagement ferme de fabriquer en France, un minimum de 70 % de ces matériels.
Ce sera le sens de notre amendement, et notre vote du rapport dépendra de son acceptation.
Je vous remercie de votre attention.