Intervention de Christian Grangis – 4 décembre 2009
Rapport n° 09.07.790
Le rapport qui nous est présenté : “Avis sur le projet de directive territoriale d’aménagement des Alpes du Nord”.
Directive issue de trois lois :
- La 1° dite “loi Pasqua” en 1995.
- La 2° a modifiée la 1° en 1999 : dite “loi Voynet”.
- La 3°, la loi “Solidarité et renouvellement urbain” (SRU) en 2000.
Trois lois en 5 ans ! Combien d’autres à l’avenir ?
Les documents de planification que l’on nous propose, dans un horizon de 20 à 25 années nous paraissent à la fois longs, si l’on tient compte des 3 dernières lois sur 5 ans, et à la fois courts, si l’on se réfère au développement dit “durable”.
Des critiques se sont manifestées :
– La 1° de la part du président M. Queyranne qui a constaté lors d’une réunion du 7 octobre à Matignon, qu’il a été décidé de ne pas décider et de repousser l’enquête publique de la directive territoriale des Alpes du Nord, après les élections régionales.
– Je vous cite M. le Président : “Le débat est confisqué et l’avenir de nos montagnes menacé”. Et vous concluez en disant : “Je porterai cette question pendant la campagne des régionales.”
Aujourd’hui je dirai : “c’est chose faite !”
Alors pourquoi le gouvernement cherche a perdre du temps et qu’en même temps M. Queyranne essaie d’en gagner.
La question mérite d’être posée !
Il y a 2 réponses :
- tout le monde à compris que le mois de mars approchait.
- M. le Président il vous faut aussi donner des gages de bonne conduite aux ayatollahs écolos que vous courtisez, élections obligent !
Alors vous avez choisi de faire passer ce rapport aux forceps malgré la 2éme critique, qui, elle, vient de l’association nationale des maires de station de montagne concernant la directive territoriale d’aménagement des Alpes du Nord.
Cette association avance les propos suivants, lors du CA 29 juillet 2009 , selon lesquels la politique adoptée serait trop marquée pour la protection de l’environnement au détriment des préoccupations économiques et sociales.
Selon ses membres “la définition d’une nouvelle politique d’aménagement de la montagne et de développement durable doit prendre en compte ces trois aspects :
- économie,
- social,
- environnement,
sans privilégier de manière exclusive l’environnement au détriment de l’efficacité économique, de l’intérêt des populations locales et des stations de montagne”.
Lorsque l’on lit le dossier “Directive Territoriale d’aménagement des Alpes du Nord”, composé de 103 pages avec un sous titre : “consultation des personnes publiques associées”, je pense qu’il est clair que l’on fait fi de l’avis des maires, des contribuables, des emplois menacés :
– usines Salomon, industrie du ski délocalisée,
– décolletage délocalisé, etc…
En fait on n’écoute que les lobbies écolos qui en tirent leurs propres intérêts, les emplois menacés leur importe peu sous prétexte de leur vision de ’environnement !
Les remèdes pour arrêter cette hémorragie ne semblent pas les concerner.
Le plus objectif et le plus révélateur est de lire de la part de la commission internationale pour la protection des Alpes ( CIPRA), je cite : “De la théorie à la pratique il n’y a pas de solutions miracles. Mais un chemin attentif à construire ensemble, pas à pas, et par le biais d’actions concrètes, conduites sur le terrain avec pragmatisme, et bien loin de tout élitisme ou extrémisme…”
On semble donc rêver lorsque l’on lit, M. Queyranne, dans vos propositions au paragraphe 17 de demander une plus grande place pour la concertation et la démocratie citoyenne dans mise en œuvre de la DTA (directive territoriale d’aménagement).
Trois visions différentes de l’écologie s’opposent pour préserver l’harmonie de notre magnifique territoire :
- La 1° présentée par l’exécutif qui est loin de faire l’unanimité auprès des populations locales et des stations de montagne. C’est une vision qui oublie la vie réelle, l’entreprise et l’initiative. Bref ! une vision verte que je qualifierai de marxiste !
- La 2° vision qui est celle de l’UMP et de ses alliés et qui est la philosophie de la mondialisation du tout business, avec un brin d’écologie pour se donner bonne conscience.
- La 3° est celle des nationaux Front-National, avec le refus de la mondialisation : refus des transports de produits que nous pouvons fabriquer ou cultiver sur nos territoires et donc au plus près de nos concitoyens.
Les flux seraient divisés par minimum 100. Avec un retour à une faible pollution.
Je rappelle au passage que nous sommes contre le LYON TURIN comme le sont également les Italiens, car les dommages sur l’écosystème seront terribles.
Votre principe de mondialisation a créé un problème : les transits.
Pour l’éliminer vous en créé un nouveau le LYON TURIN cela s’appelle de l’entêtement borné.
Je terminerai avec une revue que vous avez tous reçu “Acteurs de l’Économie Rhône-Alpes” avec un titre évocateur : “Crise : le pire est a venir » de Patrick Artus”
Qui tire le signal d’alarme en disant que l’on assiste aujourd’hui de nouveau à d’énormes positions spéculatives sur les marchés émergents, les matières premières, le pétrole, le sucre, le cacao, le cuivre,…..etc.
Provoqué par l’abondance de liquidités. Et là, la responsabilité incombe jusqu’aux États. Rien de ces considérables flux de capitaux internationaux n’aide au financement du développement, de la croissance des emplois des pays émergents…ni ne favorise l’extrême urgence de rendre compatible le fonctionnement du capitalisme mondial avec l’accomplissement des enjeux écologiques, environnementaux, sociaux de la planète.
« Climat, matières fossiles, urbanisme, santé… il y a de quoi frémir. Nous sommes dans une impasse.” Et de conclure : “Le pire serait-il devant-nous ?”
Oui, le pire est devant nous. Nous assistons à la fabrication – qui plus est à une vitesse bien supérieure – d’un syndrome, d’un mal encore plus délétères que ceux qui avaient provoqué la crise.
Simplement, ils se manifesteront à des endroits et sous des formes différents insoupçonnés.
Le remède : “Il faut réduire le volume de liquidités . Et pour cela restaurer un contrôle réglementaire et étatique des capitaux comme en chine ou en Malaisie”.
C’était un article prémonitoire, lorsque l’on constate ce qu’il se passe à Doubai et que toutes les bourses mondiales plongent. Que représente les 90 000 emplois issus du développement dit durable, si l’on tient compte des subventions et des crédits d’impôts qu’ils ont générés par rapport aux 50 000 pertes d’emplois sur le dernier mois sacrifiés sur l’autel de la mondialisation.
Je vous laisse mes chers collègues, méditer sur cette mondialisation que vous souhaitez de tous vos vœux.
Merci de votre attention !