Intervention de Jean-Pierre Barbier – 9 juillet 2009
Rapport n° 09.15.454
Monsieur le Président, Chers Collègues,
Le Conseil Régional doit se prononcer sur la candidature des Jeux Olympiques et paralympiques d’hiver de 2018.
Une association Annecy 2018 nous a fait parvenir ses statuts et un pré-budget. Après analyse de celui-ci, nous nous apercevons que ces 15 millions seront consacrés uniquement au dépôt du dossier et qu’aucune ligne n’a été prévue sur les investissements. Nous avons le détail de ces différentes lignes.
Nous constatons que pour les études, cela va nous coûter 5,7 millions, que les frais administratifs et frais généraux vont nous coûter 3,8 millions, que pour la promotion communication/marketing 5,2 millions pour défendre une candidature, cette somme représente déjà un bon pactole. Malgré la conjoncture actuelle, une fois de plus, les Rhonalpins vont payer !
Nous allons dépenser 15 millions, et peut-être plus pour cette décision. Mais après, que va nous coûter la remise aux normes des structures existantes et la création de nouveaux sites ?
Une association avec un budget de 15 millions, d’argent public et d’argent privé, sera difficile à gérer. Il risque d’y avoir des prises illégales d’intérêt.
Le fonctionnement de cette association, pour nous, reste un problème juridique important justement dû à ces mouvements d’argent. Qu’elle voie le jour pour nous permettre de défendre ce dossier devant les institutions olympiques, OUI.
Par contre le groupement d’intérêt public doit prendre la relève de cette association le plus rapidement possible, sachant que celui-ci fonctionne avec un Conseil d’Administration qui est représenté par des actionnaires.
Si j’ai bien compris, la région Rhône Alpes engagera 2,5 millions au sein de ce GIP. Ceci représenterait 16,66 % des actions. Quel pouvoir aurons nous sur la décision finale des affectations de sommes puisque que nous n’avons même pas la minorité de blocage.
J’aimerais bien avoir les précisions suivantes : le budget qui nous est présenté par cette association est uniquement lié à la dépose de candidature. Si c’est cela, j’aimerais savoir quelle est la somme approximative investie pour mettre les anciens sites aux normes, et le prix des nouvelles structures.
Le passé récent de 1992 devrait être pris en compte : les jeux Olympiques d’Albertville nous ont laissé des infrastructures mais une dette que les contribuables rhonalpins ont mis 20 ans à acquitter. 92 : la situation économique était très bonne. Aujourd’hui, avec la récession, pouvons-nous à nouveau endetter les Rhonalpins, sachant que les entreprises périclitent et que les contribuables ont de moins en moins d’argent dans leur poche ?
Les Jeux Olympiques sont tellement médiatisés qu’en plus du sport cela peut apporter des retombées économiques.
J’insiste car dans ce rapport on ne parle pas assez de notre tissu industriel. Il faut impérativement faire savoir tout ce que peut offrir économiquement notre région car notre économie peut bénéficier de ces jeux. Ces informations que nous allons médiatiser doivent créer de la richesse, et cette richesse créer de l’emploi.
Le Front National ne changera pas d’attitude sur ce dossier. Nous avons toujours été opposés au mélange des genres, c’est-à-dire argent public et privé. Pour cela, notre groupe sera très vigilant sur l’affectation et la distribution de toutes ces sommes importantes.
Attention : l’excès d’investissements attire les constructions, les maisons, la population, et dans ces zones sensibles comme la montagne un excès de population nuira obligatoirement à la préservation de la nature. Il est impératif de la protéger. Elle ne nous appartient pas Elle nous a été transmise par nos aïeux. Notre devoir c’est de la transmettre à nos enfants et petits enfants intégralement, sans avoir amputé une partie du capital.
Malgré nos réserves, nous voterons quand même ce rapport parce que nous espérons que cet événement aura des retombées favorables en Rhône-Alpes.
Monsieur le président, chers collègues, je vous remercie de votre attention.
(Jean-Pierre Barbier était Conseiller régional jusqu’en 2010, réd.)