Vœu du groupe Front National, suivi de sa présentation par Hugues Petit – 8 juillet 2009
__________
Vœu
Notre région s’est lancée dans une coûteuse politique de « démocratie participative » dont est fait aujourd’hui un rapport d’étape.
Cette politique ne vaut que ce que vaut l’échantillon censé parler au nom des citoyens.
Il importe donc de connaître avec précision la composition et les orientations de cet échantillon.
En conséquence,
La Région communiquera la proportion de citoyens tirés au sort dans l’annuaire téléphonique qui ont décliné l’invitation.
– Concernant les élus locaux : les mandats et orientations politiques.
– Concernant les « citoyens » : l’appartenance à des partis politiques ou des associations.
Ces informations seront évidemment communiquées de façon anonyme.
__________
J’ai écouté, évidemment, comme chacun d’entre nous, avec la plus grande attention notre collègue Auguste et, en particulier, un point de son intervention m’a frappé, c’est le sondage qu’il a donné sur l’opinion que ceux qui avaient participé – si j’ai bien compris – à la démocratie participative en avaient. Je ferai ici une observation qui me paraît capitale : la démocratie participative – surtout quand on veut mettre en avant des sondages – ne vaut que ce que valent ceux qui ont participé à la démocratie participative. Or tout ceux qui, dans cette Assemblée, ont suivi un peu les travaux de cette fameuse démocratie participative ont pu le constater comme moi et même comme notre collègue Denis Chambe – Dieu sait que nous ne sommes pas souvent d’accord – : ces panélistes qu’on nous a fait rencontrer parlent exactement comme des élus. Ils ont les mêmes idées ou, plus exactement, ils ont ce fatras d’idées « gaucho-écolo-centristes » ; ils ont, plus encore – cela me paraît plus significatif –, la même phraséologie car, ce que chacun a pu constater, c’est que les panélistes ne parlent pas, tant s’en faut, comme le Rhônalpin moyen. Ils parlent beaucoup plus comme le conseiller régional moyen que comme le Rhônalpin moyen, d’où un mystère : on nous dit que ces gens-là ont été tirés au sort et même tirés au sort dans l’annuaire. Mais n’importe quel statisticien vous dira que, si vous tirez au sort dans l’annuaire des Rhônalpins, vous aurez ce que j’appelle le « Rhônalpin moyen », comme Édouard Herriot parlait des Français moyens.
Alors d’où vient ce mystère ? Je crois qu’un voile, une partie du voile au moins s’est levée avec l’intervention de Mme Chambre. Elle nous a dit que participer à la démocratie participative, c’était un peu au-dessus de ses forces. Mais si c’est un peu au-dessus des forces d’une élue, cela semble encore plus au-dessus des forces de quelqu’un qui n’est pas élu, qui ne reçoit jamais un centime pour s’intéresser à la vie publique.
L’explication que nous sommes portés à donner est donc la suivante : dans votre panel, en fin de compte, après avoir tiré au sort beaucoup de gens, il ne reste que ceux qui ont bien voulu jouer le jeu. Mais qui a bien voulu jouer le jeu ? D’une part, vous avez le collège des élus. Au passage, il y a eu un grand moment dans la dernière réunion à laquelle j’ai participé à la commission des finances : une partie du panel nous a dit que la première chose qu’ils exigeaient des élus, c’était qu’ils ne cumulent pas. Puis un membre du panel qui a été élu nous a expliqué qu’il cumulait, lui, cinq ou six fonctions. Allez comprendre !
À part les élus, qui joue le jeu ? C’est ce que vous a très bien expliqué tout à l’heure notre collègue Cheval : ceux qui viennent et participent, ce sont les membres des associations, dont chacun sait dans cette Assemblée – même si nous seuls osons le dire – qu’elles sont tenues à 90 % au moins par la gauche, par l’extrême gauche et par les apparentés Verts.
Donc, quand vous cherchez des Rhônalpins moyens et que sont partis tous ceux qui ne sont pas intéressés par la démocratie participative, vous vous retrouvez entre vous et vous avez la réponse que vous souhaitiez. C’est pourquoi il n’est pas du tout étonnant qu’on ait confié ce dossier à M. Auguste : en bon communiste, il était le plus préparé à cette opération.
Notre question est simple : qui est dans le panel ?
Quand j’ai posé cette question, on m’a dit « tirage au sort ». Non ! Je ne vous demande pas qui vous avez tiré au sort.
Qui est resté dans le panel ? Je ne vous demande évidemment pas individuellement de savoir quels sont les engagements des uns ou des autres, mais qu’est-ce qu’il y a comme engagements politiques ? Dans ce panel, combien de gens font partie de formations politiques ? Dans ce panel, combien sont membres d’associations ? Et puis, pour entrer un peu plus dans les statistiques, dans ceux qui sont engagés politiquement, dans quels partis sont-ils engagés ?
Il y a tout de même quelque chose de curieux : dans tous les panels que j’ai vus, je n’en ai jamais vu un qui pensait comme moi, comme nous. Nous sommes tout de même 10 ou 20 % en Rhône-Alpes. Comment se fait-il que, dans votre panel, il n’y ait jamais personne du Front National ?
Voilà nos questions. Mon vœu est clair, je crois l’avoir défendu de manière suffisamment précise, j’attends maintenant évidemment avec sérénité votre vote.