Prise de Parole de Bernard Pinet à propos d’un vœu de la commission « Agriculture et développement rural » – 5 juin 2009
Monsieur le Président, je profiterai de l’instant où l’on parle d’agriculture et d’agriculteurs, pour remercier également les collègues qui, hier, lors du vote concernant les organismes extérieurs, m’ont accordé leur confiance, et je n’aurais pas cru faire le score que j’ai réalisé. Cela prouve qu’au moins sur ce point-là, notre groupe apporte des éléments positifs au niveau de l’agriculture, et je remercie ceux qui se reconnaîtront dans ce vote. Je présume qu’il y a certains socialistes aussi. Je ne sais pas.
Voilà pour la petite histoire.
Pour ce qui est de ce vœu, permettez-moi tout de même un commentaire car jusqu’en 2008, que je sache, les prix du lait étaient encadrés par l’État. Mais récemment le Ministre du Président Sarkozy, M. Barnier, a baissé pavillon. Et comme d’habitude, la France n’a pas utilisé son droit de veto.
Fin 2007, début 2008, on avait pourtant dit qu’il fallait produire. Aujourd’hui on leur dit qu’il y a trop de lait. Cela prouve une fois de plus l’incapacité de nos dirigeants de prévoir, même à court terme, une politique commune. C’est la raison pour laquelle je pense qu’il est urgent de réformer cette PAC.
Ce vœu, bien sûr, j’y souscris au nom de mon groupe, mais j’aurais aimé y ajouter un point : la renégociation immédiate des règles de régulation des États européens et l’encadrement du prix du lait au prix de la filière française.
Dans l’état actuel de la situation, et malgré l’accord intervenu voici deux jours, qui vient d’être commenté par certains de nos collègues, je crois que cet accord, malheureusement, ne tiendra pas longtemps.
Pourquoi ? Parce qu’il est bien en deçà du prix de revient de certains producteurs. Notamment, il ne satisfait pas déjà bon nombre de producteurs qui, dans des régions labellisées pour les productions de fromages, ne pourront pas y trouver leur compte. Et pour les autres, les plus gros producteurs, non plus, car cela ne leur permettra pas de dégager des revenus, donc de se faire un salaire. Je crois que c’est quelque chose d’indécent.
Et notre gouvernement, M. Sarkozy et son ministre M. Barnier devraient prendre réellement à bras-le-corps ce problème. Et s’ils n’agissent pas dans l’urgence, je crois qu’il y aura de gros soucis dans la ruralité d’ici quelques semaines ou quelques mois. Je souhaiterais que l’on puisse ajouter le point que je viens d’indiquer.
(Bernard Pinet était conseiller régional jusqu’en 2010, réd.)